Le Concorde fait son entrée dans le musée Aeroscopia

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Près de 500 personnes se sont retrouvées entre les usines Lagardère d’Airbus où est assemblé l’A380 et le futur musée Aéroscopia pour assister au transfert d’une des pièces maitresses du futur musée aéronautique, le Concorde.

Le Concorde est un avion supersonique construit en partenariat Sud-Aviation (devenu Aérospatiale) et de la British Aircraft Corporation (devenue British Aerospace). Le concorde durant son développement et son exploitation battra de nombreux records. Alors que la vitesse commerciale maximum est de Mach 2.02, la vitesse maximale jamais atteinte sera de Mach 2.23 (record pour un avion commercial).

Le Concorde un avion novateur :

Le 16 mars 1976,  le concorde atteint l’altitude de 68 000 pieds soit 20 700 mètres alors que son altitude de croisière est normalement de 16 000 à 18 000 m. Mais le concorde ne se résume pas seulement à des records, il préfigure les technologies que les avions de lignes actuels embarquent. Dans le Concorde sont,  par exemple,  mis en place des commandes électriques car en vol supersonique la carlingue de l’avion s’allongeait (20cm en plus) ce qui aurait posé problèmes pour gérer les commandes par câbles comme il était d’usage dans les autres appareils. De même, on voit apparaitre l’ancêtre du pilote automatique. Ces technologies coûteuses ont parfois 20 ans d’avance.

Le Concorde vu de face
Le Concorde vu de face

Un Concorde de test dans un musée :

Le Concorde qui entre aujourd’hui sous le hangar d’exposition du musée Aéroscopia, le numéro 201 immatriculé F-WTSB, est un appareil de production non commerciale, avion présidentiel lors des déplacements les plus lointains. Depuis son dernier vol entre Châteauroux et Toulouse en 1985, le Concorde était entreposé sur le tarmac d’Airbus du coté des usines Clément Ader. Cet avion supersonique a servi au développement des autres Concordes et n’a donc jamais volé pour des opérations commerciales. Toutefois il sera présenté avec la cabine présidentielle comme celle utilisée dans les Concordes d’Airfrance lors des déplacements présidentiels entre 1981 et 1995.

Le nez caractéristique du concorde, regarde l'empennage des A380 alors que décole un A400M
Le nez caractéristique du concorde, regarde l’empennage des A380 alors que décolle un A400M
La manœuvre est délicate pour faire tourner le Concorde
La manœuvre est délicate pour faire tourner le Concorde

La fin tragique du concorde :

Parmi les 20 concordes construits, il en reste à ce jour 18 en bon état, deux ont été accidentés. Le premier a effectué un atterrissage dur à Dakar (taux de descente trop rapide) en 1977 qui nécessite d’importantes réparations, utilisé jusqu’en 1982, il est démantelé en 1994. Le second concorde est détruit à Gonesse lors du Vol 4590 Air France où l’appareil s’est crashé quelques secondes après le décollage, tuant 113 personnes.

Après le crash de Gonesse, l’utilisation commerciale du Concorde reprend après la modification des appareils de novembre 2001 jusqu’en 2003.

Le concorde avec le logo aérospatiale
Le concorde avec le logo aérospatiale
De nombreuses personnes regardent le Concorde s’avancer vers le musée Aéroscopia
De nombreuses personnes regardent le Concorde s’avancer vers le musée Aéroscopia
Devant le hangar du futur musée Aéroscopia le Concorde prend un dernier bain de soleil
Devant le hangar du futur musée Aéroscopia le Concorde prend un dernier bain de soleil

Parmi les personnes présentes au pied du concorde au milieu des curieux, de nombreux techniciens ou ingénieurs qui ont participé à la construction et au développement du Concorde étaient présents pour voir cet appareil entrer dans le musée. Ils étaient fières de raconter leurs aventures avec le Concorde, les vols de test ou les problèmes que le Concorde a pu leur poser à une époque où les ordinateurs n’étaient pas aussi présents, ni puissants qu’aujourd’hui, de nombreux calculs s’effectuant à la main ou avec une règle à calculs.

Le Concorde ne volera plus :

Malheureusement, voir un jour à nouveau voler le concorde est un doux rêve qui n’a que peu de chance d’aboutir. Les technologies ont trop évolué, les personnes en mesure de composer un équipage prennent leur retraite. Les Concordes encore existants vieillissent et rendent la probabilité d’un vol quasi impossible, car il faudrait commencer par une révision complète voir par remplacer des pièces qui ne sont plus produites et qui ne sont plus disponibles.

Dans quelques jours le Concorde sera rejoint par d'autres avions dans ce grand hangar
Dans quelques jours le Concorde sera rejoint par d’autres avions dans ce grand hangar
Vu de coté le bel oiseau blanc est l'occasion d'une photo de groupe
Vu de coté le bel oiseau blanc est l’occasion d’une photo de groupe
Avant de rentrer, les techniciens démontent le nez du Concorde pour pouvoir le manoeuvrer dans le hangar
Avant de rentrer, les techniciens démontent le nez du Concorde pour pouvoir le manœuvrer dans le hangar

Tout sur le Concorde

CaractéristiqueConcorde
ConstructeurAérospatiale et British Aircraft Corporation
TypeAvion de ligne supersonique
Année de début de service1976
Longueur61,66 mètres
Envergure25,6 mètres
Hauteur12,19 mètres
Masse maximale au décollage185 070 kg
Motorisation4 turboréacteurs Rolls-Royce/Snecma Olympus 593
Poussée par moteur169 kN (38 050 lbf) chacun
Vitesse maximaleMach 2,04 (environ 2 180 km/h)
Plafond opérationnelEnviron 18 300 mètres
Rayon d’actionEnviron 7 223 km
Capacité passagers92 à 128 passagers
Utilisation principaleTransport de passagers
Pays utilisateursPrincipalement utilisé par British Airways et Air France

Aéroscopia enfin !

Depuis près de 30 ans, l’idée d’un musée aéronautique fait son chemin en région toulousaine. Aujourd’hui c’est en train de devenir réalité sur la commune de Blagnac avec le soutien du constructeur Airbus, de la Région Midi-Pyrénées, du Département de la Haute-Garonne et de Toulouse Métropole.

Aéroscopia doit accueillir de nombreux avions dont 2 Concordes, Caravelle, Super Guppy, l’A300 et les principaux avions restaurés de la collection des Ailes Anciennes.

Pour rentrer dans le Hangar du futur musée Aéroscopia les techniciens ont été obligés de démonter le nez du Concorde car le mythique oiseau qui fait la fierté de nombreux toulousains risque de toucher les mur du hall d’exposition.

D’autres avions ont aussi rejoint le futur musée sous le regard de nombreux curieux.

L'appareil immatriculé F-GKGA, Aérospatiale SN-601 Corvette C/N 11 entre avant le Concorde
L’appareil immatriculé F-GKGA, Aérospatiale SN-601 Corvette C/N 11 entre avant le Concorde
Le Dassault Falcon 10 C/N 02 est le premier à entrer dans le musée
Le Dassault Falcon 10 C/N 02 est le premier à entrer dans le musée
L'appareil immatriculé F-GKGA, Aérospatiale SN-601 Corvette C/N 11 entre avant le Concorde
L’appareil immatriculé F-GKGA, Aérospatiale SN-601 Corvette C/N 11 entre avant le Concorde
Le Dassault Falcon 10 C/N 02 est le premier à entrer dans le musée
Le Dassault Falcon 10 C/N 02 est le premier à entrer dans le musée
A gauche un AEROSPATIALE CT 20, au centre un Fouga magister aux couleur du brésil et à droite un Fouga Magister au couleur de la PAF forment une haie d'honneur installée par les ailes anciennes
A gauche un AEROSPATIALE CT 20, au centre un Fouga magister aux couleur du brésil et à droite un Fouga Magister au couleur de la PAF forment une haie d’honneur installée par les ailes anciennes

Pour en savoir plus sur le Concorde et la prochaine ouverture du musée Aéroscopia :

Un grand Merci aux personnes qui m’ont aidé à faire ces photos du Concorde.

22 COMMENTAIRES

  1. Un véritable chef d’œuvre. Même aujourd’hui, son design reste exceptionnel. Il n’a pas pris une ride.
    Presque 15 ans déjà depuis le crash de Gonesse : je m’en souviens comme si c’était hier. C’est un crève cœur de voir un si bel appareil cloué au sol :-/

    • @Seb
      C’est triste mais c’est un appareil qui est bien trop couteux à entretenir. Cette formule 1 des airs nécessitait 20h d’entretien pour une heure de vol.
      Alors c’est un crève cœur mais il est toujours possible de le voir en vrai et surtout d’écouter les ingénieurs qui ont participé à son développement.

  2. Bonjour,

    Concernant la remise en état de vol d’un Concorde, ne croyez pas ce que l’on peut lire dans certains articles bien orientés négativement, il y’a encore des possibilités de refaire voler cet appareil et des mécanos soutiennent d’ailleurs que cela est possible. La technologie évoluant, les coûts de reproduction et de fabrication baissent tandis que les chances de pouvoir reconcevoir les pièces à partir d’une pièce encore existante augementent. Merci pour vos photos au passage.

    • @Louis
      Le Concorde est un avion qui relève de l’orfèvrerie.
      Chaque pièce qui serait construite aujourd’hui devrait passer toute une batterie de test de fiabilité. Rien que sur ce point cela reviendrait à développer un nouvel avion.
      C’est n’est pas un warbird et l’électronique complexe du Concorde complique grandement la préparation d’un appareil pour des vols de démonstrations.
      Si tenté que cela soit possible et envisageable de préparer un Concorde il restera la nécessité de trouver des pilotes qualifiés pour prendre les commandes du « bel oiseau blanc » or il ne reste aucun simulateur.
      Enfin il sera nécessaire d’obtenir un certificat de vol même limité au seul équipage cela semble fort peu probable.

      Ici je ne parle pas du cout de cette mise à niveau et de cette préparation… Je ne vois pas quelle structure suffisamment fortunée se lancerai dans cette aventure surtout qu’à chaque jour qui passe la reconstruction d’un Concorde alourdi la somme indispensable pour financer cette opération.

    • Bel article !
      Pour ce qui est de remettre un appareil en état de vol, une rumeur court (entendue hier lors de cet évènement) qu’un qatari serait sur le coup…

    • @Christophe
      La rumeur est tenace elle existe depuis le dernier vol du Concorde, que ce soit Bill Gates, un riche Emir, la compagnie Emirates ou le Quatar elle fait le tour des meetings et des rencontres aéronautiques sans jamais se réaliser. Comme on dit l’espoir fait vivre …

    • Techniquement, c’est sans doute possible…. Mais comme le fait remarquer Loïc, le coût d’une telle opération fait que cela ne restera malheureusement qu’un doux rêve :/

  3. Juste magnifique ce Concorde ! Merci pour ont article, ça m’a permis d’en apprendre plus sur le sujet ! Moi qui habite en région parisienne pas très loin de l’aéroport Charles de Gaule, je me souviens des nombreux passages de Concorde au dessus de ma maison, quel bruit !!! Impossible de le rater !!! On sentait toute la puissance de la bête !

    Il s’allongeait de 20cm en vol ? C’est dingue, j’ose à peine imaginer les contraintes que devait subir la carlingue !!

    Et sinon, je vois les Falcon de Dassault, j’ai eu la chance de bosser pendant 5mois sur leur site d’Argenteuil (gestion de production) où ils assemblent les deux tronçons avant des Falcon 7X et 900/2000 (cabine de pilotage), c’était un régal de voir ça, de rentrer à l’intérieur, de les voir prendre vie petit à petit (et sur la chaine d’à côté il y avait des Rafal – il me semble, avion de chasse en tout cas).

    • @Thomas Benezeth
      Veinard !! Moi meme si j’habite à Toulouse je suis trop éloigné de Blagnac pour voir les avions décoller ou atterrir, parfois certains coupent par la ville pour faire une approche plus rapide.
      J’ai tout de même eu la chance de voir le Concorde, celui qui sera exposé à l’extérieur d’Aéroscopia, lors de son dernier vol.

      Les 20cm m’ont été confirmés par un des ingénieurs qui a participé au développement du Concorde. Dans le cockpit il y a un endroit qui permettait de visualiser cet allongement en vol. lors du vol subsonique il était impossible de passer ne serait qu’une feuille de papier et lors de la phase de vol supersonique il devenait possible de glisser la main dans cet espace.

      A argenteuil je crois qu’il n’y avait que l’assemblage du fuselage, le montage final à lieu dans le sud (en gironde de mémoire)

    • 😉

      Et en plus de ça, j’ai aussi passer une semaine complète en observation dans l’usine de Goodrich à Toulouse, sur leur ligne d’assemblage de moteur d’A320 (il me semble, j’ai un doute, ma mémoire me fait défaut). Une moving line, les moteurs sont suspendus et avancent au rythme de la production, avec les opérateurs qui gravitent tout autour (même dessous !!) pour travailler. Impressionnant à voir !

      C’est exact pour Dassault, seuls les deux tronçons avant y sont assemblé, ça part ensuite dans le sud 🙂

    • @Thomas Benezeth
      Chez goodrich comme chez Airbus c’est un travail à la chaine, surtout sur le A320 dont le 6000eme appareil vient de décoller.

  4. Majestueux! J’ai toujours une petite pensée pour le Concorde quand j’atterris à CdG. On passe devant un exemplaire en position de décollage. J’espère qu’il sera mis sur un piédestal, celui-ci :).
    En effet, il est improbable qu’il vole, mais le Concorde a permis de démontrer la faisabilité de vols supersoniques commerciaux. Qui sait, peut-être qu’un beau jour, on mettra au point un nouvel avion de ligne supersonique, en se basant sur les leçons apprises avec le Concorde? 🙂

    • @elpadawan
      Le concorde dans le musée n’est pas mis en situation, pour l’avoir vu lors du transfert du A300B.
      Un autre doit être parqué à l’extérieur mais ici aussi il semble peu probable qu’il soit mis dans cette position.

      Il y a quelques projets dans les bureau d’étude pour des supersoniques civils mais il est plus que probable que ce seront des jets d’affaires.

  5. […] On ne sait pas vraiment comment appeler cet avion qui affiche une immatriculation F-BBBE non officielle et une autre F-AZTE. Une chose est sur c’est qu’il s’agit d’un Douglas DC-3 (C-47/53/117/R4D/Skytrain/Dakota) décoré aux couleurs de 1950 de la compagnie Air France. Cette décoration au delà de l’immatriculation F-BBBE présente la « Crevette » (un Hippocampe ailé) symbole d’Air France de ses débuts en 1933 à 1975 et l’arrivée du Concorde. […]

  6. Il avait la classe cet avion n’empêche, qu’est ce qu’il est beau, il es tout fin ça devait être génial de dire je part aux usa a bord d’un concorde.
    C’est bien qu’il puisse être exposé et que l’on se souvienne que cet avion a existé et volé.

    C’est une bonne idée ce musée, si j’habitai plus près de Toulouse j’irai le visité.

    • @Pitch
      Rares sont les personnes qui pouvaient prendre le Concorde avec des places très couteuses.
      Tu pourras visiter le musée lors d’un prochain voyage dans le sud…

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