Choisir un objectif se révèle de plus en plus difficile. Les différentes dénominations des optiques constituent un langage inconnu surtout lorsque l’on débute. Les marques se multiplient et les modèles aussi. Devant tant de choix, il est parfois bien difficile de trouver la bonne solution surtout que désormais il y a les reflex et les hybrides avec des objectifs pas toujours compatibles.
Mais avec quelques explications et un peu de méthodologie cela devrait devenir bien plus accessible. Je recommande toujours de faire le choix d’un objectif photographique en fonction de différents critères. Il faut veiller avant tout à la compatibilité de l’objectif avec le boitier que l’on souhaite utiliser, cela se regarde au niveau de la monture. Il convient de définir le type d’objectif que l’on souhaite utiliser. Ensuite, il faut définir l’angle de champs couvert par l’objectif. Par la suite il convient de choisir une ouverture maximale. Enfin, il faut s’interroger sur la nécessité d’avoir la stabilisation.
Le vocabulaire des objectifs
Tous les jours, et parfois plusieurs fois par jours, la même question revient sur les forums de photos. Chaque fois reviennent les même réponses sans fin et les même débats enflammés. Plutôt qu’apporter une réponse toute prête avec des vérités jamais complétement vraies, voici des éléments vous permettant de trouver la bonne réponse : votre réponse à la fameuse question : « comment choisir une optique ? »
Pour commencer nous allons essayer de décrypter le vocabulaire qu’utilisent les fabricants, mais aussi les photographes, pour designer les lentilles.
Le vocabulaire des objectifs en général :
- AF : Autofocus, pour un objectif dont la mise au point est automatique
- MF : Manuel Focus, pour un objectif dont la mise au point est manuelle uniquement.
- DSLR : Digital Single Lens Reflex ou Reflex numérique à un seul objectif
- Macro : Objectif utilisé en macro photographie, permettant un grossissement élevé supérieure ou égal à 1
- UWA ou UGA : Ultra Wide Angle ou Ultra Grand Angle incluant les objectifs « fish-eye » (focale de 10 mm à 24 mm)
- WA ou GA : Wide Angle ou Grand Angle (focale de 17 à 40 mm)
- Transtandard : focale généralement comprise entre 24 et 135 mm, c’est-à-dire sur une plage focale allant du grand angle au téléobjectif
- Téléobjectif : Focale supérieure à 100 mm incluant les 70-200 mm
- Zoom : objectif à focale variable
- Focale fixe : objectif dont la distance focale ne varie pas, contrairement au zoom
- Monture : Pas de vis ou baïonnette qui fait le lien entre l’objectif et le boitier
- Lentilles : Les objectifs sont tous composées de lentilles aux caractéristiques différentes et complémentaires
- Motorisation : uniquement sur les objectifs ayant un autofocus, cela permet une mise au point plus ou moins rapide.
- Stabilisation : Permet d’éviter les flous de bougés, mais ne rend pas un sujet plus net si la vitesse est insuffisante pour figer un mouvement
- Cailloux (argot) : synonyme d’objectif
- Cul de bouteille (argot) : désigne un objectif de mauvaise qualité
Le vocabulaire des objectifs chez Canon :
La monture :
- La monture EF (Electronic Focus) est une monture qui est utilisable sur tous les boitiers « EOS », et ce sans importance de taille du capteur. Par contre les boitiers avec cette monture fonctionnent seulement avec les objectifs avec une monture EF
- La monture EF-S (Electro Short back focus) est destiné aux seuls boitiers équipés de capteur APS-C. Un système de détrompeur interdit le montage de ces optiques sur les autres boitiers EOS. Grâce à leur conception avec les éléments arrière de l’optique plus proche du capteur, cela donne des objectifs plus compacts et légers, mais aussi moins chers. Les boitiers qui disposent d’une monture EF-S peuvent accueillir des optiques avec une monture EF.
- La monture EF-M apparu en 2012 cette monture a été créée pour les boitiers EOS M, Elle permet de produire des optiques plus compactes que les optiques à monture EF et EF-S
- La monture RF se dévoile avec les modèles de boitiers hybrides EOS R dés boitiers avec un capteur plein format. Canon indique que cette monture se révèle plus performante avec un autofocus plus rapide et des systèmes optiques plus performants. Avec une bague il est possible d’utiliser les objectifs EF. Elles permettent aussi d’utiliser les objectifs en monture EF-S, mais dans ce cas la totalité du capteur n’est pas utilisé.
Les lentilles :
- DO : Diffractive Optics : Objectif avec lentilles diffringentes qui permettent de réduire les aberrations chromatiques ainsi que le poids des téléobjectifs tout en gagnant en qualité d’image
- UD : Ultra-low Dispersion : Lentille à ultra basse dispersion
La motorisation :
- USM : Ultra Sonic Motor : Autofocus doté d’une motorisation ultrasonique plus rapide, silencieuse, et permettant une retouche manuelle du point en mode AF
- STM : Stepping motor (Moteur pas à pas) permet une mise au point silencieuse et en douceur. Ce type de motorisation se révèle idéal pour la vidéo.
La stabilisation :
- IS : Image Stabilizer : Objectif doté d’un stabilisateur d’image. Ce mécanisme de compensation optique des vibrations réduit les flous de bougé quand on travaille avec des vitesses d’obturations faibles
- IS II et IS III : mise à jour des stabilisations plus anciennes. Elles permettent de compenser les mouvements du photographe jusqu’à des vitesses encore plus faible.
À noter que certains optiques ont été mise à jour depuis leur mise sur le marché. Il existe donc des versions II et même des versions III d’optique non stabilisée. Le plus souvent cela permet de réduire le poids et d’améliorer la motorisation de l’autofocus et les qualités optiques de l’objectif.
Autre :
- L : Luxury : Low Dispersion Professional Glass : Objectif professionnel à faible dispersion
- TS-E : Tilt-Shift Enabled : Objectif à décentrement et à bascule
- EOS : « Electro-Optical System », que l’on pourrait traduire par « Système Electro-Optique » Marque des boitiers Canon depuis 1987
Le vocabulaire des objectifs chez Nikon :
La monture :
- La monture F ou FX est destinée a tous les boitiers Nikon
- La monture DX est elle destinée aux boitiers équipés d’un capteur au format APS-C. Ils sont contrairement aux objectifs Canon compatibles avec la monture F au prix d’une perte de qualité et d’un fort vignetage.
- La monture Z a été prévu pour les appareils hybrides de Nikon. Nikon a prévu un adaptateur afin de monter des objectifs en monture F sur des boitiers en monture Z
Les lentilles :
- AM : Apochromatic Macro :Objectif apochromatique Macro
- CRC : Close Range Correction : Objectif avec réarrangement des lentilles en fonction de la distance de mise au point : Correction de la mise au point lors de prise de vue rapprochée
- ED : Extra-low Dispersion : Objectif équipé de lentilles à faible dispersion pour réduire l’aberration chromatique
- IF : Internal Focusing : Objectif doté d’un système interne de mise au point : les lentilles se déplacent ensemble sans allonger l’objectif. Avantage : ne pas buter contre un objet lorsque l’on zoome
La motorisation :
- AF-I : AutoFocus Internal motor : Objectif à autofocus interne
- AF-S : AutoFocus Silent wave motor : Objectif similaire aux objectifs USM et HSM : la motorisation ultrasonique de l’autofocus est, rapide et silencieuse
- RF : Rear Focusing : Objectif à mise au point arrière
- SWM : Silent Wave Motor : Moteur autofocus rapide et silencieux
La stabilisation :
- VR : Vibration Réduction : Stabilisateur d’image optique interne
Autre :
- D : Distance : Objectif à microprocesseur transmettant au boitier la distance de mise au point
- G : Variable Aperture : Objectif dépourvu de la bague de diaphragme permettant une ouverture variable
- MICRO : MICROphotography : objectif optimisé pour la proxy-photo ou la macrophotographie.
- PC : ? : Objectifs à décentrement et à bascule
Le vocabulaire des objectifs chez Fuji
Fuji ne propose que des hybrides.
Les lentilles :
ED : extra low dispersion les lentilles sont conçus pour limiter les aberrations chromatiques
HT-EBC (High Transmittance Electron Beam Coating) : permet de réduire les reflets. Traitement présent sur toutes les lentilles.
La stabilisation :
OIS (Optical Image Stabilizer) : désigne la stabilisation par l’optique de l’image. La stabilisation est couplée au système LM (Linear Motor)
Autre :
- Objectif XF : Objectif haut de gamme chez Fuji. Ce sont des optiques très lumineuses avec des lentilles à faibles dispersions (ED) traitées pour limiter les risques d’aberrations chromatiques. Certains sont équipés de la technologie Linear Motor (LM)
- Objectif XC : objectif de gamme inférieur aux optiques de la gamme XF. Ces objectifs sont plus abordables.
- R (ring) : l’objectif dispose d’une bague pour régler l’ouverture.
- ALG : (All Lens Group ou « déplacement complet des lentilles« ) toutes les lentilles de l’optique bougent lors de la mise au point. Le fonctionnement de l’autofocus se montre plus lent.
- WR (Weather Resistant ou résistant aux intempéries)
- F : Objectif fisheye
- FW : Objectif grand angle
- FSW : Objectif ultra grand angle
- FZ : objectif zoom
- FM : objectif macro
- DM 🙁dial mode) le diaphragme reste ouvert durant la mise au point et ne se ferme que pour la prise de vue.
Le vocabulaire des objectifs Sony
La monture :
- Monture A : compatible avec les reflex de Sony et les boitiers à miroir fixe translucide. Aujourd’hui Sony a renommé la monture en ILCA (Interchangeable-Lens Camera A-mount)
- Monture E : compatible avec les hybrides de Sony, renommée en ILCE (interchangeable-lens camera E-mount)
Il est possible avec l’aide d’une bague de monter un objectif en monture A sur un boitier en monture E.
La stabilisations :
- OSS (Optical SteadyShot) : stabilisation intégré à l’objectif
Le moteur :
- SSM (Super Sonic-wave Motor) : moteur utra-rapide à système piézo-électrique. Ce type de moteur permet une mise au point presque silencieuse.
- SAM (Smooth Autofocus Motor) : motorisation moins performante que le SSM
Autres :
- T* (Revêtement ZEISS T-star) : traitement vaporisé sur les lentilles Zeiss, permet de réduire l’apparition d’image fantôme et améliore la transmission de la lumière. Cela offre de meilleurs micro-contrastes
- PZ (Power Zoom) : Zoom particulièrement fluide et silencieux idéal pour la vidéo. Equipé de la technologie Handycam qui permet de mouvement impossible à faire manuellement.
- G (Gold en anglais) : objectif haut de gamme de chez Sony
- GM (G Master) : objectif haut de gamme nouvelle génération
- ZA : objectif construit dans les usines Sony suivant les recommandations de Zeiss (opticien très réputé)
- STF (Smooth Transition Focus) : objectif à mise au point à transition fluide. A l’aide d’un filtre spécial intégré à l’objectif la transition entre la zone nette et la zone flou devient plus douce
- LE (Light Edition) : objectif créé pour être compact et léger
Certains objectifs ont une seconde version notée : II
Le vocabulaire des objectifs chez Sigma :
La monture :
- SA : Monture Sigma : monture à baïonnette spécifique de la marque
La plupart de ces objectifs sont disponibles dans les montures Canon, Sigma, Nikon, Pentax, Sony , et quelquefois en monture Quatre Tiers (Olympus).
Les lentilles :
- APO : APOchromatic : Objectif proposant une correction renforcée des aberrations chromatiques
- ASP : AsPherical Lens : Objectif équipé de lentilles asphériques
- IF : Inner Focus : Objectif à mise au point interne
- RF : Rear Focus : Objectif dont la mise au point est effectuée par le déplacement du groupe de lentilles arrière (le pare-soleil et les filtres éventuels ne bougent pas)
- SLD : Super Low Dispersion : Objectif composé de lentilles à très faible dispersion
La motorisation :
- HS-APO : High Speed APO : Objectif à haute vitesse proposant une correction renforcée des aberrations chromatiques
- HSM : Hyper Sonic Motor : Objectif dont l’autofocus est activé par un moteur à ultrasons intégré qui assure une mise au point rapide et silencieuse
La stabilisation :
- OS : Optical Stabilizer : Stabilisation optique interne
Autre :
- DC : Digital Camera : Objectifs pour boîtier numérique (petit capteur)
- DF : Dual Focus : Objectif compatible uniquement avec les numériques à capteur APS-C. Leur conception optique améliore le rendu colorimétrique, tout en réduisant les lumières diffuses liées aux réflexions de la lumière sur le capteur et corrigent particulièrement les aberrations chromatiques
- DG : DiGital : Objectifs utilisables en numérique et argentique, mais optimisé pour le numérique
- DL : DeLuxe : Objectifs d’entrée de gamme Sigma
- EX : Excellence : Objectif haut de gamme Sigma : par leur conception et leur qualité, les objectifs EX sont destinés aux photographes professionnels
- MACRO : MACROphotography : Objectif permettant un rapport d’agrandissement élevé
Le vocabulaire des objectifs chez Tamron :
La monture :
La plupart de ces objectifs sont disponibles dans les montures Canon, Sigma, Nikon, Pentax, Sony , et quelquefois en monture Quatre Tiers (Olympus).
Les lentilles :
- AD : Anomalous Dispersion : Objectif équipé de lentilles pour réduire l’aberration chromatique
- ASL : Electronic Focus : Objectif équipé de lentilles asphériques
- IRF : Internal Rear Focus : Objectif à mise au point interne par déplacement d’une ou de plusieurs lentilles, sans déplacement du centre de gravité
- LD : Low Dispersion : Objectif équipé de lentilles à faible dispersion, réduisant les aberrations chromatiques
La motorisation :
La stabilisation :
Autre :
- Di : Digital Integrated : Objectif conçu pour le numérique compatible avec le format 24×36 argentique, mais optimisé pour le numérique
- DI-II : Objectif compatible uniquement avec les numériques à capteur AP
- SP : Super Performance : Objectif d’un haut niveau de qualité
- XR : eXtra Refractive : Objectif de série professionnelle
Je sais qu’il existe d’autres marques d’appareils photos reflex, mais j’ai fait le choix de ne proposer que les marques les plus pertinentes et les plus représentatives du marché français. N’hésitez pas à me contacter pour compléter ce lexique, pour les autres marques.
Le choix de la monture pour choisir un objectif
Première étape lorsque l’on sélectionne un objectif définir la monture. Celle-ci est conditionnée par le boitier qui est (ou sera) utilisé. Parfois, c’est la monture qui conditionne le choix de l’appareil réflexe notamment lors d’un changement de boitier.
Lors du premier achat d’un reflex, il faut choisir avec beaucoup de vigilance la marque de boitier que l’on gardera plusieurs années au risque de devoir changer tous ces objectifs et autres accessoires devenus incompatibles avec une nouvelle marque.
Chaque fabricant d’appareils reflex et d’objectifs possède une ou plusieurs . C’est le cas de Canon qui propose différentes montures. Mais les autres marques ne sont pas en reste.
APS-C : (Advanced Photo System type-C) désigne un format de capteur photographique de taille approximativement égale à celle des négatifs APS « classiques ». Ces négatifs mesuraient 25,1 × 16,7 mm. Il existe de nombreuses tailles de capteurs (selon les fabricants) comprises entre 20,7×13,8 mm et 28,7×19,1 mm.
Pour une même distance focale, l’angle de vue est légèrement différente. Il est 1,5 chez Nikon et 1,6 chez Canon fois plus étroit par rapport à un film 35 mm (format classique des pellicules photos correspondant à 24 x 36 mm), toutefois les plages focales s’expriment toujours en équivalence 35 mm.
Ainsi on considère qu’un 10 mm sur capteur APS-C dispose d’un angle équivalent à un 16 mm sur film ou capteur 35 mm.
Sur les boitiers photographiques, la taille du capteur conditionne la monture. Suivant la monture certains objectifs sont compatibles et d’autres ne le sont pas. Il faut dans certains cas utiliser une bague pour adapter la monture d’un objectif à la monture d’un boitier.
Certains photographes préfèrent les boitiers avec un capteur plein format ou Full Frame (FF) pour les qualités de ce type de capteur. D’autres préfèrent des capteurs plus petits (APS-C) pour des raisons économiques ou pour profiter du coefficient multiplicateur que cela peut offrir à une optique.
Choisir un objectif : zoom ou focale fixe
Un zoom est un objectif à focale variable. Une commande, généralement une bague déplace un à plusieurs groupes de lentilles à l’intérieur de l’objectif et permet de modifier de manière continue la distance focale résultante. Cela modifie l’angle de champ couvert par l’objectif et la taille des éléments de l’image. Pour arriver à rendre la focale variable, les opticiens doivent faire des compromis. Il en résulte de nombreux défauts optiques qui peuvent être visible sur la qualité d’image.
Une focale fixe est un objectif dont la distance focale ne varie pas, contrairement au zoom. Pour être polyvalent, il faut donc plusieurs focales fixes. Le photographe doit changer d’optique en fonction de ses besoins.
Personnellement et en dehors des objectifs spécifiques (destinés à la macro par exemple), je préfère les zooms, cela me permet d’être bien plus réactif lors des reportages où les situations changent très souvent, très rapidement et sur lesquelles il est impossibles d’anticiper.
En studio, ou lors de séances photos « spécifiques » très préparées et où la qualité d’image est importante, j’utilise mes rares focales fixes.
Il y a aussi des photographes qui utilisent des focales fixes en reportages et plusieurs boitiers pour ne pas avoir à changer d’objectif en cours de reportage tout comme l’on rencontre des photographes de studio qui utilisent des zooms.
Il n’y a donc pas de normes à utiliser un Zoom ou une Focale Fixe. C’est un choix de confort et/ou de qualité, c’est surtout un compromis, parfois, c’est un choix philosophique (pour faire comme untel ou parce que ça fait plus « pro de la photo« ). Mais il y a aussi, comme avec les objectifs macro, des « obligations » pour les objectifs spécifiques qui n’existent qu’en focales fixes, c’est aussi le cas avec les longues focales supérieures à 400 mm, ou pour les ouvertures de diaphragme importantes supérieures à f/2.8.
Angle de la vision humaine :
Le champ visuel, c’est l’espace visuel périphérique vu par l’œil. Il s’étend normalement de 60° en haut, 70° en bas et 90° environ latéralement ce qui correspond à un objectif photographique « grand angle » de 180° soit un 15 mm.
Toutefois, pour différencier les couleurs l’angle de champs couvre une zone de 30 à 60°. Cet angle de champ correspond à un 50 mm.
Pour différencier les mots lors de la lecture cet article par exemple, il faut concentrer son regard sur un angle de 10 à 20°. Dans ce cas l’angle de champ correspond à un objectif de 150 mm.
Quelle focale choisir pour une nouvel objectif ?
Lorsqu’il s’agit de choisir un objectif, le photographe se retrouve face à un important débat personnel : le choix de la focale ou de la plage de focale dans le cas d’un zoom. La focale s’exprime en millimètres dans le cas d’une focale fixe elle prend la forme de : 50 mm, tandis que dans le cas d’un zoom elle indique la focale minimale et maximale et prend la forme suivante : 28-70 mm.
Pour commencer rappelons qu’il n’existe pas d’objectif destiné à un seul usage. Seuls certains objectifs destinés à la macrophotographie ne peuvent être utilisé pour autre chose. Ces objectifs uni-disciplinaire sont fort heureusement très peu nombreux. Il est parfaitement possible de faire des photos en bousculant les règles parfois ancestrales établies par des générations de photographes. Rien n’interdit de faire un portrait serré avec un grand angle, rien n’interdit faire une photo de paysage avec un imposant téléobjectif de 600 mm.
Par contre, il est vrai que chaque focale propose un angle de prise de vue différent et qu’il influe indirectement sur les perspectives.
Angles couverts par les focales
Chaque focale couvre un angle champ différent :
- Focales de 28 mm : c’est un « petits » grand-angle puisqu’il couvre plus de 75°
- Focales de 35 mm : son angle de prise de vue et d’environ 63° les déformations sur les perspectives sont peu flagrantes
- Focale de 50 mm : c’est un format classique qui couvre un angle de champ de 47° soit environ l’angle de la vision humaine.
- Focale de 90 mm : le champ couvert par cette focale et de 27°, la profondeur de champ se réduit par rapport aux focales précédentes.
- Focale de 135 mm : cette focale couvre un angle de 18°.
- Focale de 200 mm : ce petit téléobjectif offre un angle de champ de 12° la profondeur de champ est alors très faible, cela permet d’isoler le sujet dans son environnement.
Le téléconvertisseur une option généralement oubliée et toujours décriée
Sur les optiques les plus longues les photographes peuvent utiliser un extender aussi appelé téléconvertisseur. Cette bague permet d’augmenter la distance entre l’objectif photographique et le capteur, cela revient à augmenter la longueur focale apparente Ce dispositif optique permet de réduire l’angle de champ couvert par l’objectif. En contrepartie, ils réduisent le passage de la lumière.
Sur le marché il existe différents extender, on trouve par exemple chez Nikon 3 téléconvertisseurs.
Le x1.4 multiplie la longueur focale par 1.4 mais fait perdre 1 Indice de Luminance (IL). Ainsi une optique qui ouvre à f/2.8 ne semble plus ouvrir qu’à f/4. Le x1.7 fait perdre 1.5 IL quant au x2 il fait perdre 2 IL.
Suivant l’extender utilisé il peut apparaitre du vignetage. On constate aussi des pertes de piqué, c’est-à-dire que la photo peut paraitre moins nette.
Le changement de perspectives :
L’angle de champs n’influe pas directement sur le rendu des perspectives. En effet, les perspectives se modifient avec distance entre l’optique et son sujet. D’un seul et même point de vue les perspectives ne changent pas même si le photographe modifie sa focale.
Par contre, pour donner autant d’importance à un même sujet avec 2 focales différentes le photographe va devoir se déplacer ce qui va influer sur les perspectives.
Le photographe fera donc le choix de sa focale en fonction du rendu qu’il souhaite voir apparaître sur ces photos.
Cas particulier de l’objectif fish eye :
Un objectif fish eye, couvre un angle de vision supérieure ou égale à 180°, il est appelé ainsi, car il rappelle les yeux de poissons. Plus on s’approche du bord du cadre plus lignes semblent se courber deviennent circulaires. Il faut donc faire attention lorsque l’on prend des personnes en photo de ne pas les placer dans les angles pour ne pas déformer leur morphologie. Certains logiciels tels que Lightroom, peuvent corriger ces déformations.
Certains UGA (ultra grand angle) laissent voir des déformations du même type. Toutefois, elles sont moins prononcées que lors de l’utilisation d’un fish eye. Elles se corrigent avec beaucoup plus de facilité en post-traitement.
Quelle ouverture choisir ?
Lorsque l’on choisit un objectif, doit entrer en ligne de compte son ouverture. Certes les objectifs ont une grande ouverture particulièrement du côté des focales fixes. Elle peut y atteindre f/1.2 voir moins. Dans la famille des zooms la plus grande ouverture correspond à f/2.8, toutefois les montures récentes destinées aux hybrides ont permis de voir apparaitre des zooms avec une ouverture plus importante.
Il existe des objectifs moins lumineux de type f/4 voir plus et chez les zooms des ouvertures coulissantes. C’est-à-dire qu’elle se réduit au fur et à mesure de l’augmentation de la focale. Cela est noté sur les objectifs sous la forme f/4.5-5.6 par exemple. Ces optiques moins couteuses à produire se révèle plus accessibles que les optiques à ouverture constante.
Trop souvent les photographes effectuent ce choix sur des critères purement financiers. Ils oublient les qualités et les possibilités qu’offre une ouverture plus importante. En effet, avec une focale équivalente, un objectif plus lumineux rendra l’arrière-plan plus flou.
Mais elle permet aussi de faire pénétrer plus de lumière jusqu’au capteur. Il est donc possible d’avoir dans certaines situations une vitesse d’obturation plus importante. C’est le cas notamment indispensable lors des photos de sport en salle où nous avons des conditions de lumière difficile. Dans d’autres situations cela permet de diminuer la sensibilité iso et de limiter l’apparition du bruit numérique.
Au-delà du prix, une ouverture plus importante entraîne une augmentation du poids de l’objectif. C’est aussi à prendre en compte lors de l’achat de celui-ci.
Qui peut le plus peut le moins, faites entrer la lumière
Pour le photographe il faut choisir l’ouverture de ces objectifs en fonction de ses envies et des reportages qu’il sera amené à réaliser. Comme je dis souvent, qui peut le plus peut le moins, je ferai donc le choix personnellement de toujours avoir un flou d’arrière-plan plus flou et une luminosité plus importante. Si les boitiers compensent de mieux en mieux le manque de lumière cela demande d’augmenter la sensibilité et augmente le risque de faire apparaitre du bruit.
Il est à noter que pour une même ouverture, l’objectif ayant l’ouverture initiale la plus grande aura généralement une qualité plus importante que son homologue. Si l’on compare les 50 mm de chez canon à une ouverture de 2.8 par exemple, on constatera que le très onéreux 50 mm à ouverture 1,2 à une qualité supérieure au 50 mm 1,4 qui lui-même à une qualité supérieure au 50 mm 1,8. Plus le diaphragme est fermé moins cette différence de qualité et visible.
La stabilisation de l’objectif
Tout le monde en parle. Tout le monde se demande si c’est une option indispensable. La stabilisation fait couler beaucoup d’encre. Elle fait tourner les planches à billet. Les questions à son sujet se multiplient sur les forums et autres groupes Facebook.
IS (Image Stabilizer pour Canon), VR (Vibration Réduction pour Nikon) ou encore OS (Optical Stabilizer pour Sigma), la stabilisation optique devient de plus en plus présente dans le choix des objectifs.
On considère qu’une photographe fera une photo nette si sa vitesse est supérieur ou égal à 1/focale. Cela signifie qu’avec une focale de 200 mm il doit utiliser une vitesse supérieure ou égale à 1/200ᵉ de seconde.
Apparu en 1995 sur les optiques Canon, les objectifs stabilisées ont permis aux photographes de réaliser des photos dans des conditions de lumière difficile. En effet, la stabilisation permet aux photographes de limiter l’impact des flous de bouger et autres vibrations du capteur. Aujourd’hui la nouvelle optique stabilisées (marquée IS) de canon permet aux photographes de réaliser des photos sans flou à des vitesses de 1/60 seconde au lieu des 1/500 nécessaires.
Bien sûr la stabilisation ne permet pas de rendre sujet net si c’est celui-ci qui bouge. Il est donc important, et particulièrement en photo d’actions ou de sport, de toujours faire attention à sa vitesse d’obturation.
La Stabilisation un cout important
Cette avancée technologique a toutefois un prix qui fait croitre significativement le prix de l’objectif, on constate pour certains objectifs avec un angle de champs identique des prix multipliés par 2 à cause de la stabilisation.
La stabilisation n’est pas toujours indispensable
La stabilisation optique est une option supplémentaire sur les objectifs, celle-ci peut-être à tout moment désactivé (pour éviter l’usure des pièces mécaniques ou économiser la batterie) chez canon elle dispose de deux modes le premier (mode 1) stabilise l’objectif verticalement horizontalement et diagonalement, le second (mode 2) stabilise l’objectif lors des prises de vues en filés où justement l’on recherche une part de flou.
Une optique stabilisée permet dans certaines conditions de se passer d’un trépied ou d’un monopode.
La stabilisation n’est utile qu’en dessous du ratio : vitesse = 1/focale pour une focale exprimée en équivalent 35 mm. La stabilisation est une pièce fragile, pour laquelle de nombreux retours en service après-vente sont constatés. Il semble que cette pièce s’use très rapidement il faut donc faire attention lors d’un achat d’occasion.
Des boitiers stabilisés
Certaines marques ont fait le choix de stabiliser leurs boitiers. Dans ce cas, c’est le capteur qui bouge pour compenser les mouvements et autres vibrations. Cela permet de réduire le nombre d’objectifs disponible. Pour les photographes cela permet de ne pas craindre de panne de la stabilisation dans les optiques. Le boitier peut se remplacer plus facilement que certaines optiques à cause de leur cout à l’achat.
Des éléments secondaires parfois oubliés dans le choix d’un objectif photo
Le piqué de l’objectif
Le piqué de l’objectif se défini par sa capacité à restituer les détails les plus fins ainsi que les micro contrastes. S’il est possible de mesurer le piqué d’une optique, de nombreux photographes jugent que cette information reste subjective. Le manque de netteté peut dans certains cas apporter une forme de douceur au message de la photo.
Lorsque l’on recherche des données mesurables il convient de se rendre sur le site de DxoMark. Dxo teste les couples boitiers objectifs. Dans certains cas cela peut faire la différence entre 2 optiques qui sur le papier présentent des caractéristiques très proches.
Le piqué d’un objectif varie entre la zone au centre de l’optique et ses bords. Il peut aussi être différent suivant l’ouverture utilisée. A très grande ouverture comme à très faible ouverture le piqué peut être un peu moins qu’à une ouverture moyenne.
Il reste possible de corriger le manque de piqué d’une optique en post-traitement. C’est notamment très simple avec un logiciel comme DXO Photolab 3.
Le nombre de lamelles du diaphragme
Trop souvent au moment de choisir un objectif on oublie de prendre en compte le nombre de lamelles et la forme du diaphragme de l’optique. Pourtant, le nombre de lamelles et la forme du diaphragme influent sur la forme du bokeh, le flou d’arrière-plan. Ainsi plus le nombre de lamelles qui compose le diaphragme augmente plus le flou d’arrière-plan semble doux et velouté.
Le nombre de lamelles du diaphragme influe aussi sur l’apparition des petites étoiles autour des sources lumineuses la nuit. Un nombre pair de lamelle donne moins de rayons tandis qu’un nombre impair double le nombre de rayons à ces petites étoiles.
Une question de prix dans le choix des objectifs
Le prix des optiques reste encore très élevé. Malheureusement aujourd’hui au moment de choisir un objectif photographique on résonne à l’envers. On commence par définir un budget sans définir ses propres besoins. Certains posent même la question ainsi :
« J’ai XXXX€, faut-il que je m’équipe d’un grand angle ou d’un téléobjectif » ?
Il est facile de comprendre que le prix soit un critère important, mais en commençant par définir un budget au lieu d’un besoin on prend le risque d’avoir un objectif qui répond que partiellement aux attentes que l’on peut avoir. Dans de nombreuses situations il vaut mieux prendre le temps d’économiser au lieu de dépenser n’importe comment le faible budget dont on dispose.
Pour un usage très occasionnel les photographes peuvent louer du matériel. Cela permet aussi de tester sur le terrain un objectif que l’on envisage d’acheter.
Merci pour cet article 🙂
J’espère qu’il a répondu à tes attentes/questions
Bravo et merci pour ce site, ce travail est mis à la portée du plus grand nombre de manière claire.
Closterpat
@Closterpat
Ce n’est pas toujours simple mais j’espère rendre les choses un peu plus accessibles 😉
J’ai choisi un réflex Pentak justement pour son système de stabilisation par le boitier, quoi qu’on prenne comme objectif, on bénéficie de la stabilisation. Sony le fait aussi je crois.
Merci Pyrros pour ces explications illustrées.
@Jean-Michel
Le problème de la stabilisation par le boitier est justement que c’est le capteur qui bouge …
Bravo pour les schémas. Pour moi c’est focale fixe : le fait de devoir avancer et reculer m’oblige naturellement à me déplacer. On a tendance à être cloué au sol avec un zoom…
@lbphoto14
Merci 😉
L’approche entre un zoom et une focale fixe est différente.
Au moins ça a le mérite d’être simple et pas subjectif avec des arguments confondant matériel et photographe 😉 . Je viens de croiser une dizaine d’articles sur le sujet et c’est quasiment le premier qui n’essaye pas d’obliger à acheter des focales fixes ^^. J’utilise également les 2 selon les besoins, le fait d’utiliser un zoom ne m’empêche pas de me déplacer, pour moi quand on ne se déplace pas ce n’est pas inhérent à l’objectif mais au photographe.
@Alex
Le matériel est l’affaire du photographe selon des choix et parfois des compromis. C’est ici le cas. Il n’y a pas de norme juste des besoins et des solutions que chacun peut s’approprier librement.
Bonjour,
Je fais de la photo depuis plusieurs décennies et le choix objectif fixe ou zoom m’est apparu qu’à partir des années 90 où, l’on a commencé à avoir des zooms de meilleure qualité. Auparavant, je tournais sur plusieurs objectifs à focale fixe et le dilemme était de savoir ce que j’allais emmener à chaque fois en voyage. Déjà le poids et l’encombrement du sac photo. A diverses reprises pour des voyages, j’avais expérimenté en 24×36, l’utilisation d’un 35 mm et d’un 90 mm. En ayant deux boitiers de la même marque (un à obturateur automatique et un autre à obturateur mécanique), j’avais simplifié les montages démontages d’objectifs. Par la suite et surtout quand je suis passé au numérique, j’ai opté pour le zoom (celui qui était livré avec le boitier en standard).
L’année dernière, j’ai souhaité passer à un matériel moins encombrant et plus léger, j’ai donc opté pour un hybride Olympus Pen F avec le 17 mm et le 45 mm (optiques de très bonne qualité équivalente au 35 et 90 mm en 24×36). C’était un peu retour vers le futur !!! Au cours d’un circuit en Andalousie, je me suis rendu compte que le démontage et remontage de ces optiques était fastidieux. Aussi, je pense que le choix de zoom ou objectif à focale fixe doit se faire en fonction de son utilisation.
Je très heureux de posséder ces optiques à focale fixe mais je me rends compte que la possession d’un zoom en voyage (surtout dans un circuit) apporte beaucoup plus de souplesse. Pour conclure, je destinerai plutôt les focales fixes à des usages précis où l’on fait appel à de la composition d’image pour lesquelles, on a pas de contraintes de temps.
Conclusion, je pense que je vais m’acheter un zoom pour mon prochain voyage.
@Jipem
Le choix des optiques est un choix personnel, comme je le dis das l’article il n’y a pas de normes. Il y a plus souvent des habitudes. De plus en plus certains se retrouvent avec des optiques qui ne correspondent pas à leurs attentes car suivant les conseils trouvés sur un forum ou un groupe sans se poser de questions.
Le sac à dos d’un photographe se construit dans le temps en prenant d’essayer, d’apprendre et de comprendre.
Effectivement, il s’agit bien d’un choix personnel. Ceci dit, lorsque l’on débute, on a tendance à avoir une certaine boulimie des objectifs de toutes sortes (Cela a été mon cas dans l’argentique). On arrive très vite au grand télé que l’on va peut être utiliser que deux ou trois fois. J’ai même possédé un 20 mm (24×36) avec lequel, j’ai fais un peu de photo d’architecture et vite découvert les limites (distorsion). Il m’a semblé plus raisonnable de revenir à l’époque sur un 28 mm.
@Jipem
Le banquier permet souvent de mettre un frein sur la fièvre acheteuse de certains lors de leurs débuts
[…] A lire sur pyrros.fr […]
Article très complet et très intéressant. Pour ce qui me concerne, je fais comme dans tous mes achats importants, je ne vais pas de suite dans l’achat. J’étudie sur plusieurs semaines, voir plusieurs mois et ensuite je me décide.
C’est ce que j’ai fait quand j’ai décidé de changer d’apn. Je suis passée du Pentax k70 (que je conserve bien sûr) au fuji xt4 – surtout à cause de l’auto focus qui est beaucoup plus réactif que celui du pentax. Et là je viens de faire la précommande pour le 150/600 (pour de l’animalier).
@barruhet
La réflexion avant un achat important permet de faire des économies, c’est encore plus vrai quand il s’agit de matériel photographique.
Le 150/600 séduit beaucoup de photographes en ce moment… Je suis impatient de voir le résultat
Cet article parait hyper complet, mais je suis une débutante. Je pense que je vais prendre un Canon Eos 90D mais pour les objectifs j’hésite encore. Je voudrai pouvoir prendre des photos de paysages et de pole-danse (que je pratique). Je veux que l’arrière plan des photos soit très flou pour bien mettre en valeur le sujet que je photographie.
J’ai compris qu’il me faudrait une grande ouverture, je regarde donc vers le 50mm f/1.4 mais le prix me semble important et surtout j’ai peur qu’il soit un peu trop long pour les photos de pole-danse.
Plus tard je veux aussi pouvoir faire des photos de Roller Derby mais dans ce cas il me faudra sans doute un 70-200mm f/2.8.
@LadyHache
Je ne suis pas un grand fan du 50 mm sur les boitiers APS-C, j’aurais plutôt tendance à recommander un 35 mm. Il permet de faire des photos même dans de petites salles. Accompagné d’un grand angle ou d’un ultra-grand angle, ça sera un couple parfait. A moins de choisir le 16-35 mm qui permet de n’avoir q’une optique.
Pour le roller derby, le 70-200 mm me semble aussi être un bon choix