Comment disparaitre après une carrière dans le porno ?

J'ai été sollicité pour faire disparaitre du contenu érotique et pornographique diffusé sur internet. Cette personne voulait reprendre le contrôle de son image pour changer de vie.

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J’ai écrit de nombreux articles sur le vol de photos et je suis parfois contacté pour faire retirer du contenu divers et varié et même du contenu pornographique. Ces articles sur le vol de photos génèrent de multiples visites et de temps en temps découlent de “drôles” de mails. Un de ces mails concerne une personne qui a produit de manière indépendante du contenu pour adulte. Aujourd’hui, elle souhaite effacer ses années d’activité pour tourner la page et pouvoir passer à autre chose.

Cette identité virtuelle qu’elle s’est forgée durant 4 ans représente depuis la veille du premier confinement un caillou dans sa chaussure et la freine dans ses projets futurs. Elle se demande comment faire pour effacer ses photos et vidéos et comment éviter que certains ne la retrouvent et viennent perturber ou annihiler ses efforts. Les actrices et acteurs de films pornographiques n’ont pas le droit à l’oubli. Il y a toujours un “fan” pour repartager d’anciens contenus.

La tache dépend de la popularité de la personne, de la durée de sa carrière et son statut, de son contenu et des supports sur lesquels elle diffuse les contenus qu’elle a créés. Les personnes qui travaillent pour des boites de productions de photos ou de films peuvent rencontrer plus de difficultés que des personnes qui opèrent seules.

Comment effacer ses photos ou vidéos après une carrière de nudeuse, de stripteaseuses, ou d'actrice érotique ou pornographique
Entrepreneur du web, les camgirls et actrices porno veulent effacer toutes leurs photos et vidéos (avec IA)
Au programme : masquer

Qu’est-ce que le travail du sexe ou TDS ?

On retrouve parfois l’acronyme TDS pour désigner le travail du sexe ou les travailleurs du sexe.

Lorsque l’on pense au travail du sexe, on pense à la prostitution, et à la traite des femmes, au proxénétisme et aux réseaux mafieux. Avec un regard extérieur, on voit surtout la violence qui émane de ce milieu. C’est ce que l’on nous montre dans les médias. Notre regard est généralement formaté par les dogmes que nous imposent la société.

Cependant, le travail du sexe ne se résume à la seule prostitution. En effet, cela a inclus les camgirls (qui diffusent des vidéos érotiques ou pornographiques en direct), les actrices et acteurs érotiques et/ou pornographiques. Cela comprend aussi les stripteaseurs et stripteaseuses et les nudeuses, les dominatrices, les hôtesses des services téléphoniques érotiques, etc

Toutes ces personnes ont un point commun, leurs revenus proviennent de la mise en scène de leur sexualité. Pour certains et certaines, il s’agit de leur revenu principal quand pour d’autres, il s’agit d’un revenu complémentaire.

Pour de nombreux et nombreuses TDS, le travail du sexe est une source d’émancipation et d’épanouissement. Certains TDS ont fait de hautes études (master, école de commerce, etc) et travaillent à leur compte, de manières indépendantes. Si le travail du sexe offre une certaine flexibilité et une grande liberté d’organisation, il souffre du regard de la société et subit les foudres des abolitionnistes.

Le vol de contenus, un des risques du travail du sexe, de l’érotisme et du porno

Dès le début du confinement, de nombreuses personnes ont profité de la démocratisation des plateformes de contenus pour adultes telles qu’OnlyFans pour s’occuper. Parfois pour remplacer les revenus dont elles étaient privées. Malheureusement, sans connaitre ni penser aux risques et conséquences que compte la diffusion de photos érotiques ou pornographiques.

Aujourd’hui, les nudeuses, camgirls et autres dominatrices virtuelles sont la cible de pirates. Mais on compte toujours parmi les victimes des acteurs et actrices. Toutes ces victimes pensaient que la diffusion de leur contenu serait limitée dans le temps et que seuls quelques spectateurs pourraient en profiter. Il devient alors très difficile de faire cesser la circulation de ces vidéos ou de ces photos.

En effet, pour toutes les personnes qui exercent un travail du sexe, l’un des risques avec la démocratisation d’Internet réside dans la diffusion de contenus volés. Le développement de certaines plateformes appelés tubes en référence à Youtube à permis de développer le piratage de contenus pornographiques. Si les studios et autres boites de production diffusent leur production, si parfois les acteurs ou performeurs y diffusent leurs vidéos, mais certains utilisateurs y diffusent des contenus téléchargés illégalement.

Il est possible d'enregistrer les vidéos pornographiques diffusées par les camgirls. L'argent récolté va directement dans la poche du webmaster, pas dans celles des performeuses.
Sur ce site, il est possible de financer l’enregistrement des stream de Camgirls et les partager automatiquement avec d’autres utilisateurs.

Peu de vérifications d’identité pour les diffuseurs de contenu pornographique

Depuis peu, certaines plateformes, comme Pornhub, vérifient l’identité des diffuseurs afin d’interdire ce genre de pratique. Mais d’autres plateformes ont vu le jour. Certains sites sont spécialisés dans l’hébergement et la diffusion de ces contenus érotiques ou pornographiques volés. Ailleurs, ce sont des groupes privés, parfois payants, qui partagent les contenus piratés.

Parfois les victimes de revenge-porn voient leurs photos ou vidéos finir sur ces sites. Dans certains cas, des photos et vidéos des performances de strip-teasers et strip-teaseuses terminent en ligne.

De plus en plus de groupes se forment sur des plateformes comme Telegram ou Discord et dans lesquels du contenu pour adultes volés se partage sans aucun contrôle.

De nombreux spectateurs et une trace presque indélébile après une carrière dans l’érotisme ou le porno

Les vidéos, les photos et shows de camgirls attirent de nombreux spectateurs. Certains shows de camgirls comptent parfois plusieurs milliers de personnes. Les photos et les vidéos de nudeuses, stripteaseuses ou actrice porno sont vues par des milliers, dans certains cas, par des millions de personnes.

Faire du porno est un suicide social

Ovidie, ex-actrice, réalisatrice porno

Mais malgré l’intérêt porté par certains au contenu pour adultes, avoir une vie en dehors de l’érotisme ou du porno reste difficile. Le jugement négatif reste toujours très présent et les performeuses souffrent souvent du regard de certains et certaines. Cela se produit moins pour les performeurs.

Lorsqu’une performeuse souhaite changer d’orientation professionnelle, elle doit se battre avec les préjugées. Certains recruteurs n’hésitent pas à “jouer” avec l’ancienne performeuse. D’autres refusent de la recevoir en entretien d’embauche ou de la recruter de peur que son passé ait des conséquences sur son travail ou sur l’image de l’entreprise.

Par exemple, Clara Morgane n’est apparu que dans 10 films pour adultes entre 2000 et 2002. Mais 20 ans plus tard, on parle toujours de sa carrière dans le porno qui n’a durée que 2 ans qui s’est déroulée au début d’internet. Pourtant, depuis, elle a été animatrice TV, chanteuse, entrepreneuse, etc. Elle qualifie sa carrière dans le porno “de crise d’adolescence sur le tard”.

Pourquoi reconstruire son identité virtuelle  après une carrière dans le porno ?

Aujourd’hui, avec Internet, nous disposons tous d’une, voir parfois de plusieurs identités virtuelles. Ces identités se distinguent de celle qui nous caractérise dans la vie de tous les jours. En ligne, de temps en temps, avec l’aide des pseudonymes, nous pouvons très simplement endosser des rôles qui ne correspondent pas à notre vie quotidienne. Nous pouvons cacher tout ou partie de nos activités en ligne.

Avec cet anonymat supposé, certains n’hésitent pas à se lancer dans des activités délictuelles, d’autres jouent un rôle. Timide dans la vie, sur la toile, ils peuvent par exemple afficher une certaine assurance, etc. Dans le monde des vidéos pour adultes, pour se protéger et protéger leur entourage, rares sont les travailleurs du sexe (TDS) qui utilisent leur véritable identité.

Certains utilisent une, voir plusieurs identités tel un mille-feuille protecteur afin de brouiller les pistes. Malheureusement, bien souvent ils ou elles oublient que leur image est associée à leur identité. Changer d’identité n’efface pas le passé, surtout qu’internet à de la mémoire et semble avoir bien du mal à oublier, particulièrement quand il s’agit de contenu pour adultes.

Cette identité virtuelle ne se limite pas au seul pseudonyme. Dans certains cas, les photos associées à cette identité contribuent elles même à cette identité. Et c’est ici que ça nous intéresse sur Pyrros.fr. En effet, ici, on va chercher à faire disparaitre des photos et même des vidéos …

Changer d’identité virtuelle, des choses impossibles à faire disparaitre

Il y a sur internet un certain nombre de choses que l’on peut aisément faire disparaitre avec plus ou moins de volonté et de savoir faire. Malheureusement, parfois, il n’est pas possible d’effacer certains contenus qui peuvent un jour ou l’autre remonter à la surface.

Les reproductions de contenu érotique ou pornographique sur les sites frauduleux

Il existe de très nombreux sites qui copient le contenu mis en ligne. Pour les webmasters, ces copies illicites engendrent des problèmes, des baisses de revenus ou de déréférencement dans les moteurs de recherches. C’est encore plus vrai quand il s’agit de contenu pour adultes. En effet, le site copieur profite des failles du système pour engranger des revenus publicitaires à la place de la société de production ou de la performeuse.

Dans certains cas, ces contenus servent à des brouteurs qui utilisent les images d’une personne séduisante pour mettre en place des arnaques.

Sur ces sites, il est particulièrement difficile de faire retirer du contenu. Certains laissent à penser qu’ils l’ont fait en manipulant les IP (l’identifiant d’un ordinateur). Ainsi le demandeur se fait orienter vers une page vide laissant penser que le retrait a bien été effectué. D’autres demandent une “rançon” au demandeur prétextant des frais techniques. Enfin certains ne répondent pas aux demandes ou ne disposent d’aucun moyen pour être joint.

Dans ce cas, on va glisser la poussière sous le tapis, mais on va revenir sur la méthode.

Effacer les photos et vidéos pornographiques
Bruler les photos et vidéo après une carrière dans l’industrie pour adulte (avec IA)

Les souvenirs des spectateurs

Il existe un autre élément impossible à effacer volontairement, j’ai nommé les souvenirs. Les spectateurs ou utilisateurs des services proposés ne perdent pas la mémoire avec le changement d’identité de la personne. Dans ce cas, il faut espérer que le temps fasse son effet.

Mais lorsque l’on parle de contenus pour adulte, il faut imaginer la détresse qu’éprouvent certains utilisateurs et envisager que certains souvenirs soient plus tenaces que d’autres. Il n’y a malheureusement ici pas de solution et rien n’interdit à ces personnes qui possèdent peut-être des photos ou des vidéos de les partager sur des sites douteux.

Pire, certains risquent de fouiller le web pour retrouver un avatar perdu de vue. Dans ce cas, il ne faut pas que ces stalkers ne trouvent le moindre indice. Sinon, ils risquent de dévoiler le changement d’identité. Malheureusement, les moteurs de recherches disposent de technologies de plus en plus performantes. Ils peuvent ainsi faire le rapprochement entre 2 photos d’une même personne même si l’identité associée aux photos n’est pas identique.

Changer d’identité en ligne, une stratégie en plusieurs étapes

Un site internet qui change de thématique

Afin d’effacer le contenu des moteurs de recherches, la première chose à faire et de changer le site internet de la performeuse. Cependant, le référencement attire toujours des visiteurs. On a donc transformé le site en un site vitrine pour du dropshipping et de l’affiliation.

À ce jour, le site ne reçoit plus qu’un ou 2 visiteurs par jour contre plusieurs centaines au plus fort de la carrière de la personne qui m’a contactée.

Effacer le contenu le plus simple à identifier

Il y a du contenu très simple à identifier et à effacer. Il s’agit du contenu diffusé sur les réseaux sociaux. Ce canal est très simple à identifier. Pour supprimer le contenu, il suffit de demander à la plateforme de supprimer le contenu mis en ligne. Parfois l’option se trouve simplement et il suffit de quelques clics pour tout faire disparaitre. Dans d’autres situations, il faut chercher l’option plus ou moins volontairement cachée par les webmasters.

En passant par des sociétés de productions, les performeurs et performeuses peuvent espérer des revenus plus importants, toutefois au moment de faire disparaitre le contenu, l’étude des contrats signés permettra de savoir ce qu’il est possible de faire ou pas.

Je trouve dangereux que certains contrats ne mentionnent pas de durée d’utilisation, tels les droits d’auteur des photographes.

Par contre, les compte ne sont pas fermés. Cela permet de recevoir des mentions que certains utilisent parfois. Cela facilite la surveillance du contenu qui serait diffusé ultérieurement. Seules les photos de profil et de couverture sont changées. Cela évite aussi que des usurpateurs utilisent ces profils et ne piègent certains.

Il n’y a pas que les réseaux sociaux qu’il faut nettoyer et tous les autres profils sont tour à tour nettoyés et anonymisés. Les photos et autres vidéos disparaissent des plateformes sur lesquelles elles ont été diffusées, ce qui permet à Google de ne plus les référencer, en général au bout de 2 ou 3 semaines.

Supprimer les liens, les articles et les interviews

Afin de pouvoir exister dans le milieu du contenu pour adultes, il faut attirer l’attention, il y a tout un travail de réseautage à faire qui permet de gagner en visibilité. Mais lorsque l’on souhaite disparaitre de cet univers, il faut réussir à retrouver tout le contenu, tous les liens, les articles, toutes les interviews pour les faire effacer.

Heureusement, dans ce cas, les rédacteurs des sites ne posent pas de soucis. Ils ne posent le plus souvent aucune question. Ils se contentent de souhaiter bon courage à la personne qui quitte ce milieu si particulier.

La situation peut sembler facile, mais les journaux peuvent refuser d’appliquer des demandes concernant le droit à l’oubli.

Effacer le contenu érotique et pornographique pour retrouver le contenu piraté

Lors de cette première, phase, on voit apparaitre les liens entre certains sites. En effet, une photo ou une vidéo peut se retrouver sur un autre site de manière parfaitement légale. Dans certaines conditions d’utilisations des sites, l’utilisateur qui prend le temps de lire toutes les petites lignes voit ainsi que certains contenus peuvent être partagés avec d’autres sites. Généralement en supprimant le contenu sur le site de diffusion, cela retire aussi le contenu partagé sur les sites partenaires.

Ces étapes permettent de faire apparaitre du contenu copié illégalement dans les résultats des moteurs de recherches. Quelques jours, voir quelques semaines après le retrait du contenu diffusé légalement apparaît le véritable champ de bataille.

Comment changer d'orientation professionnelle après une carrière dans l'industrie pour adulte ?
Bruler les photos et vidéo après une carrière dans l’industrie pour adulte (avec IA)

Effacer les copies et autres utilisations illicites de contenus érotiques ou pornographiques

S’il est possible de demander aux moteurs de recherches d’effacer du contenu associé à une identité, cette opération se révèle hasardeuse. Le moteur de recherche peut ne pas accéder à la demande s’il juge l’information pertinente. De plus, le droit à l’oubli ne fonctionne qu’en Europe. Il faut donc utiliser une autre méthode pour effacer le contenu copié illégalement dans d’autres pays.

Pour cela, il faut lancer de nombreuses DMCA. Cette action parfois longue, et souvent fastidieuse, permet d’assainir un peu plus les requêtes pour l’identité virtuelle à faire disparaitre. Au fur et à mesure, le contenu partagé illégalement est, lui aussi, supprimé.

Lors de cette opération, on collecte les mots clés utilisés. Cela permet de trouver encore plus de photos et vidéos piratées. Ces mots clés ont été passés au “mixeur” pour tester des requêtes, et identifier du contenu piraté. De la même manière, ces mots clés ont été traduits, ici aussi, pour identifier du contenu diffusé illégalement.

DMCA auprès des sites diffuseurs de contenus érotiques ou pornographiques

Quand les sites ne disposent pas de formulaire DMCA, Il faut envoyer un mail. Il faut parfois beaucoup de temps pour obtenir une réponse quand il y en a une. Dans de très rares situations, la réponse se révèle très rapide et le contenu disparait tout aussi vite. Certains webmasters ont l’habitude de ces situations et préfèrent retirer du contenu que de se faire pénaliser.

DMCA auprès de Google et autres moteurs de recherches

Autrement, il faut faire une DMCA auprès de Google et de chaque moteur de recherches afin de retirer le contenu des résultats de recherche. L’opération auprès de Google se révèle rapide. Toutefois, Google interdit de demander le retrait de plus de 1’000 liens par jour. Quand on sait que pour certains sites, il y a plusieurs milliers de liens à retirer, l’opération se révèle vite très chronophage. Ainsi, pour un site contenant seulement 20 vidéos, entre les aperçus, les multiples sous domaines et quelques manipulations de webmaster douteux, 4’000 (quatre mille) liens ont été signalés !

Du côté du moteur de Microsoft nommé Bing, on ne peut déposer que 10 liens. Toutefois, il est possible de joindre un fichier texte contenant 1’000 liens. Heureusement, pour y voir clair, tous les liens trouvés dans des moteurs de recherches ont été consignés dans des fichiers texte. Cela permet de transmettre les liens à retirer sur chaque moteur de recherches.

Formulaire DMCA pour Google, il faut théoriquement utiliser sa véritable identité, mais celle-ci est diffusée par le moteur de recherche.

On aurait pu demander dans le cadre du droit à l’oubli de faire disparaitre les photos et vidéos. Mais cela ne fonctionne pas toujours. Les moteurs de recherches, comme les médias, peuvent décider de laisser certains résultats qu’ils jugent pertinents.

La galère de collecter les liens nombreux

Si pour certains sites la collecte des liens se passe sans trop de difficulté, pour d’autres, c’est un travail laborieux. Les sites se protègent du vol de contenu par d’autres sites, alors qu’ils ont eux même piqué ce contenu. Mais surtout, ils se protègent contre les signalements. Ainsi, il est souvent impossible de collecter de manière automatisée les liens à signaler. Il faut alors fouiller dans le code des pages pour trouver chaque URL afin de les signaler. Au départ ces sites rendent la tâche difficile, mais une fois la technique maitrisée, cela demande à peine plus de temps qu’un site avec un code plus simple.

J’ai bien essayé de trouver une solution avec de super-twittos mais même eux se sont cassés les dents pour trouver une solution automatique ou partiellement automatique capable d’agir sur différents sites. Bilan très souvent il faut collecter les liens manuellement.

Lutter contre la diffusion de contenus érotiques ou pornographiques en multisites

Certains webmasters multiplient les sites qui diffusent les mêmes vidéos. Ainsi, lorsqu’une URL est signalée, la vidéo reste disponible sur d’autres sites proposés par le même webmasters. Cependant, cette méthode à un talon d’Achille. Il faut faire une DMCA non pas sur le site vitrine qui partage les vidéos. Il faut s’adresser au site qui héberge les vidéos.

Une fois que l’on a pu identifier et faire retirer les vidéos du site hébergeur, on prive tous les sites vitrine qui partagent les vidéos. On peut alors faire une DMCA auprès de Google pour déréférencer les sites vitrines et ainsi pénaliser les pages du site jusqu’au bout et faire cesser la diffusion des aperçus des vidéos.

Cacher la poussière sous le tapis

Si au départ la mission semble simple, dans la réalité, elle se révèle bien plus difficile. Le nombre de sites qui reprennent tantôt les photos, tantôt les vidéos est tout bonnement ASTRONOMIQUE. Lorsqu’un résultat de recherche est effacé, il est automatiquement remplacé par un nouveau.

Certains sites ont de très nombreuses copies du contenu produit par de nombreuses performeuses. Cela permet aux webmasters qui agissent ainsi de gagner énormément d’argent en recette publicitaire. En multipliant les sites, ils ont la garantie d’avoir toujours du contenu qui rapporte. D’autres sites multiplient les URLs qui conduisent aux photos ou aux vidéos. Ainsi, lorsque l’une d’elles se fait signaler auprès de Google la suivante prend le relais. De ce fait, sur certains sites, il est possible d’extraire plusieurs centaines voir milliers d’URLs pour un même contenu.

On sait lorsqu’un site n’efface pas le contenu, que celui-ci peut ressortir un jour ou l’autre, repris par un nouveau site. Cela donne l’impression de glisser, telle de la poussière, les photos et les vidéos sous le tapis. Il faut donc se battre au maximum pour faire retirer les photos et les vidéos et pas seulement des moteurs de recherches.

Les webmasters et leurs sites jamais pénalisés par les moteurs de recherches

Mais certains webmasters ou éditeurs de sites ne coopèrent pas et rien ne les obligent à coopérer. On parle souvent de mettre des lois pour gérer internet, pour interdire l’anonymat et bien d’autres. Mais hélas, dans le cas présent, on constate que certains pays ont des lois et donnent des droits aux utilisateurs du web quand d’autres s’en contrefichent. Cela crée des sortes de paradis virtuels pour les webmasters qui peuvent héberger du contenu piraté à moindre risque.

Les moteurs de recherches qui reçoivent les signalements ne pénalisent pas les sites. Ils pourraient par exemple réduire leur exposition dans les résultats qu’ils affichent. Cela aurait pour effet de limiter les revenus des sites de copies illicites.

Intoxication des moteurs de recherches et réseaux sociaux

Le ménage a été fait, il ne reste plus aucune trace sur le web faisant référence à cette “identité gênante”. Il est alors possible d’intoxiquer les principaux lieux de recherches.

Lorsque l’on cherche une information, on commence par fouiller les résultats d’un moteur de recherche. Le moindre indice peut devenir une arme contre celui ou celle qui souhaite passer inaperçue.

Le meilleur endroit pour cacher un cadavre est à la page 2 de Google !

Quand on sait que les utilisateurs des moteurs de recherches ne vont que très rarement en deuxième page des résultats on se dit que la motivation tombe bien rapidement pour trouver un résultat pertinent. Alors en empoisonnant ces derniers on s’assure une disparition plus aisée, en fatiguant le curieux dans des taches inutiles.

Piéger les moteurs de recherches et les stalkers

Partant de cette idée, il ne semble pas aberrant de disposer des jalons, sortes d’indices comme a pu le faire le petit Poucet, mais ici ce n’est pas pour se dévoiler. Bien au contraire. Ici le curieux se fait piéger. Il trouve des indices qui ne le mènent à rien, ou le forcent à chercher du mauvais côté. Ceci a pour but de lui faire perdre du temps, et de réduire sa motivation.

De la même manière, les réseaux sociaux peuvent très facilement se faire intoxiquer. Quelques mots, voir quelques phrases peuvent laisser tout et n’importe quoi au curieux et lui donner d’autres fausses pistes. En plus, cela peut se faire référencer par les moteurs de recherches et donc masquer quelques contenus oubliés qui voudraient remonter.

Avec le développement des IA génératives, il est possible de diffuser des photos d’une personne fictive qui va prendre l’identité que l’on souhaite faire disparaitre.

Un travail titanesque et chronophage, mais pas totalement impossible

Ces actions demandent du temps. Dans le cas présent, plus de 3 semaines ont été nécessaires pour faire effacer le contenu qui pose problème. Il faut trouver les sites qui hébergent les vidéos, les photos. Il faut veiller à ne laisser aucune traces. On l’a vu, il faut parfois chercher dans le code des pages les URLs qui servent de leurres.

Il faut aussi attendre que les signalements soient traités. Si Google se montre très réactif, d’autres sites trainent les pieds. À chaque fois, ces sites ont été signalés auprès de Google.

les stalkers à la recherche de contenu pornographiques d'une ancienne actrice ou camgirl.
Certains fans d’actrice X et autres camgirls traquent les moindres traces et indices (avec IA)

Créer une nouvelle identité en ligne

Une fois le ménage effectué, il devient possible de se créer une nouvelle identité en ligne. Mais la route est longue et sinueuse.

Construire sa nouvelle identité

En parallèle, il faut construire sa nouvelle identité. Pour cela il faut rompre tous liens avec cette identité précédente. Cela ne sert à rien d’effacer une identité virtuelle si la première chose que l’on fait, c’est donner de vrais indices.

Si on oublie toute référence à la vie passée, cela signifie que la nouvelle identité et l’ancienne ne doivent JAMAIS se croiser.

Ainsi, aucune photo publiée avec l’ancienne identité ne doit être partagée avec la nouvelle. Malheureusement les moteurs de recherches se perfectionnent chaque jour et arrivent désormais à identifier le sujet d’une photo, il ne faudra que quelques mois, peut être quelques années pour que les algorithmes reconnaissent des lieux ou des personnes. Les lois n’y pourront rien. Si en Europe, on met des lois en place qui va les remplacer dans les autres pays ? Les moteurs de recherches ont le plus souvent leur siège aux États-Unis.

Il faut donc faire attention à changer de décors, de températures, de couleurs, idéalement, il faudrait aussi changer d’apparence, changer de coiffure, de lunettes, etc. La disparation du web impose un changement d’apparence dans la vie réelle.

Il existe d’autres éléments sur lesquels je vais rester discret afin de ne pas donner de mauvaises idées à certains curieux.

Attention aux amis

Même les personnes de confiances peuvent un jour faire une faute et réduire à néant de nombreux efforts. Ceci peut arriver malgré eux, en s’abonnant à leurs réseaux sociaux par exemple. Il ne faut JAMAIS oublier que certains curieux peuvent devenir de véritables enquêteurs, des stalkers.

Les complices de l’ancienne vie, toujours présents après un changement d’identité, devraient aussi faire le ménage de leur côté. Changer de pseudo est un minimum, ça sera peut-être l’occasion pour trouver mieux que “pinedhuitredu59“.

Une surveillance continue de son identité virtuelle

Certains services permettent de suivre le contenu pour adulte produit.
Cependant, on s’aperçoit que ces services sont particulièrement efficaces pour prendre des sommes rondelettes aux performeuses sans garantir le résultat de leurs services.
Au final, ces services se révèlent être de véritables arnaques.

L’utilisation d’un filigrane avec le logo du service ne semble pas fonctionner. Pas plus que l’utilisation d’un logo DMCA.

Si on arrive à cette étape, il faut toutefois rester vigilant. Comme on l’a vu un peu plus tôt, certains pourraient avoir envie de partager des photos ou des vidéos. Des sites souhaitant attirer de nouveaux visiteurs pourraient sortir de l’ombre et utiliser du contenu déjà effacé.

Certains petits malins pourraient être tentés de piéger des fans en quête de news. Pour cette raison, je déconseille de fermer les comptes des réseaux sociaux qui pourraient alors tomber entre de mauvaises mains. En plus, ils peuvent permettre de diffuser des photos générées par une IA afin d’intoxiquer les moteurs de recherches.

Des alertes Google peuvent aider à la surveillance, toutefois il arrive fréquemment que l’on ne soit pas informé par ces alertes. Il ne faut pas se contenter de ce seul canal. Une veille active et régulière reste nécessaire.

Une ancienne camgirl ou actrice pornographiques surveille qu'aucune photo ou vidéo ne remonte à la surface
Le travail pour l’industrie pour adulte laisse de nombreuses femmes en difficultés à cause des photos et vidéos volées

2 ans après le retrait du contenu érotique ou pornographique, que reste-t-il ?

Au bout de 2 ans, on peut dire qu’il ne reste plus de trace de l’ancienne vie de la personne à l’origine de ce billet. Quelques vidéos pornographiques sont remontées à la surface. Au bout d’un an, seule 3 vidéos oubliées se trouvaient dans les tréfonds des résultats des moteurs de recherches et une vidéo a été partagée par un fan.

Ces vidéos ont été supprimées dès leur détection. Aujourd’hui, quand les utilisateurs recherchent cette personne, ils obtiennent des résultats qui ne permettent pas de faire de lien avec le personnage, ni avec la personne réelle. On trouve à la place des personnes à l’étranger qui utilisent des pseudos approchants ou ont quelques ressemblances physiques. On trouve aussi de nombreux faux profils mis en place pour induire les curieux en erreur.

Cette opération demande du temps et de la disponibilité. Impossible de chiffrer le temps passé pour effacer tout le contenu piraté par d’autres sites. Il faut cependant compter 1 gros mois pour voir les résultats de recherches s’éclaircirent. Au bout de 3 mois, tout le contenu a quasiment disparu.

Peut-on affirmer qu’aucune photo ou vidéo n’existe ou ne circule ? NON ! Malheureusement, Internet est incontrôlable. Il existe sans doute des photos et des vidéos qui circulent encore sans que l’on puisse les détecter. Mais une veille active doit permettre de faire supprimer la moindre vidéo qui viendrait à refaire surface.

2 COMMENTAIRES

  1. Heureusement qu’il y a des gens qui font ce travail d’aider des personnes à retirer leur contenu, j’imagine que cette méthode peut s’appliquer aux victimes de revenge porn ?

    Je regarde en ce moment Cash Investigation et j’hallucine de voir ce que peuvent subir les actrices et en même temps tu dis que pour certains c’est une source d’épanouissement

    • @Anna
      Tout mon article peut s’appliquer pour faire retirer du contenu.

      Il faut quand même se méfier de l’effet grossissant du rapport du HCE et des émissions comme Cash Investigation qui ne mettent l’accent que sur ce qui ne va pas. Ils ne soulignent pas qu’il y a des productions éthiques et respectueuses de tous les intervenants. Au lieu d’orienter les gens vers ces produits, ils semblent juste vouloir interdire toute la production de contenus pour adultes.

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