Au cours du week-end du 14 et 15 mai 2022, Toulouse a enfin inauguré son téléphérique urbain. Pour l’occasion, 50’000 personnes ont profité du week-end de lancement pour essayer ce nouveau mode de déplacement. Habituellement, on rencontre ce genre d’équipement dans les stations de ski. Mais de plus en plus de villes mettent en place ce type d’équipement pour compléter l’offre de transport en commun.
Toulouse comptait un peu mins de 500’000 habitants en 2015, dispose de 2 lignes de métro, d’une ligne de tram et de nombreuses lignes de bus. Le téléphérique urbain nommé TELEO vient compléter cette offre de transport en commun. Le téléphérique permet de relier l’Oncopole sur l’ancien site d’AZF à la station de métro Université Paul Sabatier. Une gare intermédiaire permet de connecter l’hôpital Rangueil.
TELEO en chiffres :
- Distance : 3 km
- Nombre de stations : 3
- Durée du voyage entre les 2 terminus : 10 minutes (au lieu de 30 en voiture)
- Vitesse : 20 km/h
- Fréquence des cabines : 90 secondes en heure de pointe
- Nombre de pylônes : 5 (Le plus haut culmine à 70 m du sol)
- Nombre de passagers attendus : 8000/jour
- Capacité des cabines : 34 passagers. Il est possible de voyager avec son vélo, une poussette. Des places sont réservées pour les PMR (Personne à Mobilité Réduite). Les cabines sont climatisées, disposent d’un bouton d’appel d’urgence et d’une caméra de vidéo surveillance.
- Couts : 80 millions d’euros plus environ 10% du budget à cause de la crise sanitaire. L’entretien de l’installation coute chaque année 2 millions d’euros
Horaires de fonctionnement de TELEO :
De 5 h 15 à 0 h 30. Contrairement au métro ouvert jusqu’à 3 du matin, il n’est pas prévu un fonctionnement prolongé le week-end
Tous les jours, avant l’ouverture au public, les techniciens testent les différents éléments de sécurité. À Pech-David ces tests paraissent assez bruyants heureusement le bruit semble moindre en fonctionnement normal.
Fermeture en cas de vent supérieur à 108 km/h selon les estimations environ 2 fois par an. Lorsque le vent dépasse 70 km/h, le conducteur réduit la vitesse des cabines.
Un grand parking de 500 places permet d’accueillir les automobilistes du côté de l’Oncopole. Par contre, aux 2 autres stations, il n’y a pas de parking.
TELEO et la technologie 3S
Le fonctionnement du téléphérique de Toulouse repose sur la technologie appelée 3S (S comme « Seile » qui signifie câble en allemand). Les cabines circulent sur 2 câbles porteurs et un troisième entraine les cabines. L’espace entre les câbles permet de stabiliser les cabines notamment lors des épisodes venteux comme lorsque souffle le vent d’Autan. Ainsi, le téléphérique toulousain peut fonctionner jusqu’à une vitesse de vent de 108 km/h. Un téléphérique avec un seul câble ne peut fonctionner que jusqu’à 70 km/h.
Cette technologie permet de réduire le nombre de pylônes tout en pouvant prendre de la hauteur rapidement.
Un téléphérique débrayable
Les cabines sont débrayables. Lors de l’arrivée en gare, les cabines sont décrochées du câble tracteur afin de permettre la montée ou la descente des voyageurs dans les meilleures conditions. Ce sont des pinces montées sur les cabines qui assurent la liaisons avec le câbles porteur.
Dans les gares un dispositif permet d’ouvrir ces pinces sortes de grosses mâchoires. La cabine circule alors sur un dispositif ralentisseur lui permettant de ralentir. En gare, les cabines s’arrêtent complètement pour permettre aux utilisateurs un accès plus confortable. À la sortie de la gare, la cabine passe sur un lanceur qui permet à la cabine d’atteindre la vitesse du câble porteur.
3 Gares au fonctionnement différent
Le téléphérique urbain de Toulouse dispose de 3 gares. Chacune de ces gares a un fonctionnement quelque peu différent.
- Université Paul-Sabatier : On y trouve le garage atelier où sont stockées les cabines. C’est ici que se déroule l’entretient des cabines. Une déviation en sortie de gare permet de faire sortir ou de faire entrer les cabines sur le circuit. On trouve aussi dans cette gare le moteur chargé de faire circuler le câble porteur. Elle permet la connexion avec le métro Ligne B et le départ de plusieurs lignes de bus.
- Hôpital Rangueil – Louis Lareng : Gare intermédiaire, les cabines s’arrêtent avant de poursuivre leur chemin vers la station suivante. Cette gare dessert l’hôpital Rangueil.
- Oncopole – Lise Enjalbert : Il s’agit de la gare retour. Les cabines font demi-tour, mais la gare n’assure pas la motorisation du câble porteur. En raison du risque d’inondation, la station est construite sur pilotis.
Une ouverture retardée du téléphérique de Toulouse
Initialement prévue pour décembre 2020, Tisseo reporte l’ouverture du téléphérique de Toulouse à juin puis décembre 2021 à cause de la crise sanitaire. En novembre 2021, un rapport de l’Institut de Soudure révèle des fragilités sur des soudures de plusieurs pylônes. Afin de permettre une vérification des soudures sur les pylônes, les autorités reportent l’inauguration du téléphérique TELEO.
1 mois avant l’ouverture, le téléphérique TELEO fonctionne sans voyageur. Cette période de marche à blanc permet de tester les différents modes de fonctionnement et de former les conducteurs et autres intervenants.
Premières impressions des passagers de TELEO
Les premiers passagers ont tous été ravis de découvrir le téléphérique. Un fois passer la curiosité, les utilisateurs semblent conquis par le côté pratique et le réel gain de temps. Certains voyageurs évitent ainsi plusieurs changement de bus pour travers la Garonne et les coteaux de Pech-David.
Le paysage coté Garonne reste très sauvage, à 8 h le matin, on entend les oiseaux qui chantent dans les bosquets sous le passage des cabines. On peut observer tout l’ouest toulousains. Avec un peu de chance, on peut observer les Pyrénées. De l’autre côté, on peut voir jusque dans le centre-ville en suivant du regard la Garonne. On voit aussi la nouvelle centrale solaire qui occupe une part de l’ancien site d’AZF, on peut observer le bâtiment de l’Oncopole.
Du côté de Rangueil le paysage est plus urbain, on passe à côté de l’hôpital et au-dessus d’une partie de la fac Paul Sabatier. On passe au-dessus du château du Lycée Bellevue, bâtiment du XVIIIe siècle. On peut voir jusque dans l’Est toulousain en direction de Saint-Orens, vers Ramonville. Mais on peut aussi voir une partie de Toulouse.
Entre les 2 on passe au-dessus de la base de loisirs de Pech-David. On peut ainsi se rendre de l’immensité de la base de loisirs.
La peur du vide frein à l’utilisation du téléphérique urbain ?
Certains toulousains ne souhaitent pas prendre le téléphérique à cause de la peur du vide. Cependant, dans une télécabine, on ne sent pas les effets du vides. Pendant le voyages rien n’impose aux voyageurs de regarder en bas. Les vitres disposent d’un film anti-vertige. Le sol des cabines est fermé. Les voyageurs se trouvent dans la cabine fermée, celle-ci solidement arrimée aux câbles. Néanmoins, les effets d’accélération et de freinage en sortie de gare peuvent surprendre les utilisateurs lors du premier voyage. Certains comparent les sensations à celles d’un avion de ligne.
En cas de dysfonctionnement, ou de problème, le conducteur peut interrompre l’embarquement, ralentir, voir arrêter tout le circuit. Les personnes chargées de l’accueil des voyageurs disposent, elles aussi, d’un boitier de commandes pour les situations d’urgences.
En cas de panne, les cabines sont ramenées à petite vitesse dans l’une des gares. L’évacuation des voyageurs ne se fait pas par les airs comme c’est parfois le cas dans les stations de skis.
Prolongements éventuels du téléphérique de Toulouse
Lors des réflexion autour de la ligne du téléphérique de Toulouse TELEO, la ville étudie 2 options de prolongements. La première permettrait de desservir Montaudran et Malapère. L’autre prolongement permettrait de créer une connexion avec la ligne A du métro toulousain à la Station Basso-Cambo. Dans ce cas, le téléphérique urbain dépasserait la distance de 10 km.