En 2012, la ville de Toulouse a été prise au dépourvu par une vague de froid exceptionnelle qui a engendré des conditions météorologiques rigoureuses et inhabituelles. Les températures ont chuté de manière spectaculaire, plongeant la région dans un froid glacial.
Cette soudaine vague de froid a eu des conséquences importantes, notamment des perturbations majeures dans les réseaux d’approvisionnement en eau de la ville. Les tuyaux d’eau, non préparés à de telles températures extrêmes, ont cédé sous la pression du gel, provoquant une série de fuites d’eau à travers la ville. Les habitants se sont retrouvés confrontés à des pannes d’eau généralisées.
Les équipes de secours ont travaillé sans relâche pour réparer les conduites endommagées et rétablir l’approvisionnement en eau, soulignant l’impact imprévisible que des conditions météorologiques extrêmes peuvent avoir sur l’infrastructure urbaine.
Le gel à l’origine de fuites d’eau
Avec le froid, les canalisations d’eau gèlent. Quand ce ne sont pas les canalisations, c’est le sol qui gèle. Dans les deux cas, il arrive que les canalisations finissent pas exploser, se casser ou tout simplement fuir.
Lorsque cela arrive, une seule solution, faire appel à des plombiers. Lorsque la fuite a lieu avant le compteur d’eau, dans la rue, c’est la société de distribution d’eau qui a la charge du réseau de distribution d’eau potable qui doit faire les réparations. À Toulouse, c’est la société VEOLIA qui a donc la charge d’effectuer ces réparations. Mais en cette période de grand froid prolongé, il a fallu renforcer les équipes. Ce sont les techniciens de la société SADE qui interviennent ce soir dans le quartier de Jolimont à Toulouse.
La SADE, originellement Société Auxiliaire des Distributions d’Eau, a été créée en 1918 par la Compagnie Générale des Eaux dans le cadre de la reconstruction du territoire français pour apporter son concours aux services et entreprises de distribution d’eau. (source : SADE)
Dans la rue, une fuite visible pour les habitants !
Au pied de l’immeuble, les techniciens arrivent dans la nuit de vendredi à samedi. Depuis quelques heures, les habitants de l’immeuble ont constaté une baisse de la pression de l’eau. Mais surtout à l’extérieur, un écoulement d’eau s’est formé. Dans le caniveau, l’eau file, elle ne gèle pas, emportée par la force du courant.
Pour les habitants, il n’a pas été simple de contacter l’opérateur Véolia pour signaler la fuite. Le service téléphonique du bailleur est fermé et n’est pas compétent. Le service d’urgence de la Mairie de Toulouse invite à contacter un plombier. Ce sont finalement les pompiers qui donnent la meilleure piste en indiquant aux habitants du quartier de contacter Véolia. Ils donnent même le numéro de téléphone.
Les techniciens envoyés par Véolia prennent la mesure de la fuite. Ils expliquent aux curieux qu’il va y avoir des travaux en urgence. La fuite est trop importante. Ils réalisent à la bombe de peinture des marquages au sol. En fin de matinée, les techniciens de la SADE arrivent avec des camions sur une remorque, ils transportent une petite pelleteuse.
Ils commencent par affiner la localisation de la fuite. Ils installent en même temps des panneaux sur la route. Ce n’est pas la rue la plus passante, mais il vaut mieux prévenir. Il risque d’y avoir des projections d’eau et du verglas pourrait se former sur la chaussée.
Un cratère pour accéder à la fuite d’eau au pied de l’immeuble
Pour accéder à la fuite les ouvrier creuse la terre gelée. Ils trouvent le tuyau responsable de la fuite, mais la fuite se cache. En creusant, ils localisent le faisceau électrique qui passe tout proche. Mais surtout, ils découvrent la conduite de gaz qui n’était pas signalée par un filet. Heureusement, le conducteur de la pelleteuse avance prudemment et arrive à éviter de toucher à la conduite de gaz.
Pour éviter de toucher à la conduite de gaz, les ouvriers creusent à la main. Les pelles permettent de creuser et de retirer la boue. La lumière décline, l’équipe montre des signes de fatigue. Les ouvriers se font relever par d’autres ouvriers qui viennent prendre le relais. Ils poursuivent leur réparation dans la nuit. Ils sont éclairés par le lampadaire tout proche et les feux de la pelleteuse.
30 heures de chantier pour trouver et réparer la fuite d’eau provoquée par le froid
Après quasiment 30 heures de chantier, nous sommes dimanche soir, les ouvriers terminent enfin de remplacer la canalisation qui n’a pas supporté le froid. Cette canalisation en fonte installée à cet endroit dans les années 50 a fini par céder sous les assauts répétés du froid. En creusant avec la pelleteuse, les ouvriers découvriront une terre compacte et gelée sur plusieurs centimètres d’épaisseur. Ils se sont aussi battus dans la boue pour accéder jusqu’à la fuite et ainsi la réparer.
La recherche d’une fuite est souvent longue et difficile, de nombreuses canalisations peuvent se trouver au même endroit, il y a bien sûr les canalisations d’eau, mais aussi de gaz et parfois l’électricité qui circulent sous terre. La recherche de fuites s’apparente alors à une forme d’archéologie où les plombiers découvrent les vestiges des chantiers précédents. Ils doivent faire attention de ne pas arracher la canalisation de gaz, surtout quand celle-ci n’est pas signalée par des filets de protection.
C’est donc dans le noir, le froid glacial (température mesurée de -5° à 0:00) la neige et la boue que les techniciens traquent la fuite sans relâche. Il faudra l’intervention de six personnes pour terminer ce chantier.
Je devrais attendre lundi matin pour pouvoir prendre ma douche. Mais je sais grâce à qui j’aurai de l’eau, des hommes qui se seront gelés deux nuits d’affilées pour garantir l’arrivée de l’eau dans nos maisons.
Que faire face à une fuite d’eau dans la rue ?
En cas de fuite d’eau dans la rue, il est essentiel d’agir rapidement et de manière appropriée pour éviter des dommages ou des accidents. La première étape consiste à identifier la fuite et à évaluer si elle présente un danger immédiat, comme un écoulement important ou la formation de flaques glissantes.
Ensuite, signalez la fuite aux autorités compétentes, généralement la compagnie des eaux ou les services techniques de la commune, en fournissant une description précise de la situation et de l’emplacement exact. Si la fuite est importante et menace de causer des dégâts, avertissez également les piétons et les automobilistes à proximité, tout en maintenant une distance de sécurité.
Enfin, restez sur place jusqu’à l’arrivée des équipes spécialisées, si cela est possible, pour leur fournir les informations nécessaires.
Une vague de froid inhabituelle à l’origine de fuites d’eau !
En 2012, la neige s’installe plusieurs jours et le froid gèle les fontaines. Les toulousains comptent 11 jours consécutifs sans dégel entre le 2 et 12 février. La nuit du 9 février, on mesure -15 °C à Muret et -12.5 °C à Blagnac. Cette vague de froid inhabituelle est la seconde période de froid après le terrible hiver 1956.
Merci de rendre hommage à ces hommes qui ont eu tant de mal à travailler dans le « grand froid » ce week end. Des fuites, à TOULOUSE, il y en avait un peu partout.
Entre les infrastructures vieillissantes, mal faites et celle qui à force de subir les attaques extérieures (passage de vehicules nombreux), il est normal de voir apparaitre des fuites surtout quand il n’y pas de maintenance régulière visant à eviter ces problèmes.
Il est normal pour moi de présenter le travail difficile et ingrat de ces travailleurs de l’ombre, surtout quand on entend certaines personnes se plaindre du manque d’eau depuis quelques heures.
je dis moi aussi un grand merci à ces hommes qui bravent le grand froid pour que les Toulousains gardent le confort de leur foyer.
Seront-ils reconnus à leur juste valeur ?
La nuit, le froid, la boue, les risques : beaucoup de facteurs qu’ils ont affrontés pour nous dans les 4 coins de Toulouse. CHAPEAU les gars et encore Merci pour votre courage!!!! et merci également au photographe qui a dû lui aussi se geler !!!
Ce photo-reportage existe car je souhaitais mettre un peu plus en avant ces hommes qui travaillent sans relâche…
C’est un début de reconnaissance… Il reste à l’entreprise à reconnaitre cet effort mais je ne suis pas dans le secret des fiches de payes de ces personnes qui méritent pourtant bien plus que certains de nos ministres dirigeants ou footballeurs aux salaires indignes …
superbe article, un grand merci pour les hommes dont à toi aussi
mais les installations non pas suivies ce qui est normal (vétustes) , petite question pourquoi dans les pays nordiques où le froid règne, a moins de problème, je pense nouvelle structure et matériaux.
J’espère que le froid ne va pas duré sinon pyrros sinon un autre doc sur ce sujet arrivera sur ton site;) . articles sur les métiers éprouvants
superbe la 2e
15 ans dans le bâtiment donc chapeau bas pour ces personnes qui on réussit à remettre en ordre pour les citoyens de votre ville si merveilleuse
J’espère que tu n’as pas eu trop froid pyrros
thierry
il y a d’autres sujets deja en préparation, la deuxième fontaine que j’ai rencontré ce WE notamment.
[…] agressifs. Les différents chantiers sont généralement à l’arrêt, sauf ceux qui doivent réparer les canalisations. Les « visiteurs » sont aussi moins nombreux et il devient agréable de […]