Cette année les températures paraissent plus faibles qu’en 2022. Cependant, la Mairie de Toulouse déploie son plan canicule pour permettre aux Toulousains de trouver un peu de fraicheurs dans les zones les plus chaudes de la ville. Ainsi, la ville installe des ombrières dans le centre-ville.
Il faudra de nombreuses années pour que la végétalisation de la ville permette de réellement réduire les différents ilots de chaleurs. L’urbanisation et la bétonisation ne favorisent pas la fraicheur, notamment la nuit. Les quelques fontaines du centre-ville n’apportent pas suffisamment de fraicheurs.
Des erreurs parfois anciennes, sources de chaleur
Certains ilots de chaleurs sont la conséquence d’erreur d’urbanisation parfois ancienne. La rue Alsace Lorraine et son granit noir venu de Chine chauffe plus que d’autres matériaux plus clairs. On peut ainsi accuser la municipalité de Pierre Cohen fait le choix d’un revêtement sombre. L’été, le granit absorbe la chaleur et là recrache la nuit.
Mais la Municipalité de Jean-Luc Moudenc n’est pas en reste avec par exemple la place Ahmed Chenane. Sur cette place du quartier des trois cocus, les quelques arbres plantés sur la place sont cernés par des pavés. Ici, il faut attendre que les arbres se développent. Mais il aurait été possible de laisser la terre respirer et de développer une végétalisation sur plusieurs niveaux, plus propice à la fraicheur.
Que penser de certains quartiers qui sortent de terre et où l’espace entre les immeubles ne permet pas à l’air de circuler. Comment imaginer que dans ces habitations la climatisions ne tourne pas à plein régime lors des journées les plus chaudes ? La végétalisation reste trop souvent anecdotique voir absente dans ces nouveaux quartiers.
Des ombrières éphémères à l’efficacité remise en question
Des origamis pour faire de l’ombre rue de la Colombette
Rue de la Colombette des origamis rappellent le nom de cette rue commerçante de Toulouse. Si la forme des colombes ainsi accrochées sur des câbles rappellent celle des pliages, il ne s’agit en aucun cas d’origami.
Des rubans de couvertures de survie dans le centre-ville
Afin de tenter de limiter que la chaleur n’écrase les rues de Toulouse. La ville de Toulouse à fait le choix d’installer des ombrières. Ainsi, sur une partie de la rue Alsace Lorraine, un filet laisse pendre des rubans de ce qui ressemble fortement à des restes de couvertures de survies. Les rubans suivent le mouvement du vent qui s’engouffre dans la longue rue du centre-ville.
Lorsque le vent s’engouffre dans les rubans, le bruit est, pour certains, agréable, quand pour d’autre, il se montre rapidement agaçant. Certains entendent le bruit des vagues ce qui donne un côté estival à la ville.
On retrouve la même installation sur une faible partie de la place du Capitole. Des piliers permettent de suspendre les filets chargés de faire de l’ombre.
Ces filets de rubans servaient précédemment de décorations de Noël dans la ville Portugaise de Foz Coa. Mais ces ombrières décoratives sont aussi visibles à Bourges ou Libourne, ou à Miami.
Un effet remis en question
En dehors de l’effet photogénique de ces installations, l’effet sur la chaleur semble presque nul ou très limité. Avec la rotation du soleil associé au vent, le sol n’est ombragé que très partiellement, ce qui ne l’empêche pas de chauffer.
La végétalisation temporaire et symbolique de la place du Capitole
Traverser la place du Capitole lorsque le soleil inonde la place emblématique de Toulouse est un exploit. L’été, sous le soleil, seuls quelques touristes prennent le risque de la traverser. Les toulousains préfèrent éviter l’endroit et restent à l’ombre.
Une solution consisterait à végétaliser la place du Capitole, mais elle fait partie du Capitole, monument classé. De plus, sous la place se trouve un parking souterrain qui empêche l’implantation d’arbres. Il n’est donc pas possible de planter des arbres sur la place de granit rose.
La municipalité a donc fait le choix de placer des arbres dans de grands bacs. La présence de ces arbres est plus symbolique qu’autre chose. Ils font de l’ombre sur la rue Dominique Baudis qui borde la place du Capitole. Ces arbres en pots peuvent être retirés pour laisser la place à l’organisation de manifestation.
Le dérèglement climatique doit nous faire revoir notre approche de l’urbanisme
Au-delà de nous faire revoir nos modes de vie, le dérèglement climatique doit nous faire revoir notre approche de l’urbanisme. Les actions entreprissent aujourd’hui porteront leurs fruits dans 5-10 ou 20 ans. La canicule de 2022 n’est qu’un premier pas, une alerte pour nous faire bouger et évoluer. Il faut davantage que des mesurettes pour que Toulouse reste habitable sans voir les climatiseurs chauffer un peu plus la ville. On ne peut pas continuer d’avoir parfois plus de 10° d’écart entre la foret de Bouconne et le centre-ville.