Le collectif « Y’a Pas d’Arrangement » a encore frappé lors de « l’Opération Champagne ! » à la FNAC Wilson de Toulouse. Dans un mouvement proche des flashmobs, les participants se retrouvent sur un point avant d’en rejoindre un autre pour mener une action surprise. Dans le cas présent, l’action est revendicative, offensive, mais est qualifiée de pacifiste.
Peu avant 14h il y a quelques personnes devant les bâtiments de la gendarmerie devant la station de Métro « Palais de Justice ». Certains d’entre eux échangent des textos et autres tweets pour savoir ce qu’il se passe sur les autres points. Devant la prison Saint-Michel, certains se font contrôler par les forces de l’ordre, tout comme à Jean Jaurès.
A 14 h 10, le top est donné et le groupe qui accueille un peu moins de 100 personnes s’engouffre dans le métro. Rapidement tel un murmure on apprend la direction à prendre. À chaque arrêt de la rame de métro, certains jettent un œil pour ne pas rater la descente. Ce n’est qu’à Jean Jaurès que tout le monde descend et se jette sur l’escalator.
Sur les allées Roosvelt, le groupe est plus important, on imagine que d’autres participants étaient déjà présents en nombre. Après une rapide annonce, tout le monde s’engouffre dans le hall de la FNAC mais rapidement les gendarmes mobiles bloquent l’accès au supermarché culturel.
La course au live tweet fait rage. Les journalistes d’Aparté et de la Dépêche du Midi se démènent durant un long moment pour obtenir quelques infos et images de l’intérieur de la FNAC. C’est à celui qui pourra avoir une vidéo ou des photos en premier.
De nombreux photographes et journalistes se retrouvent à l’extérieur. Certains sont même en retard, ils ont été plus longuement contrôlés à Saint-Michel que certains manifestants. Ils partent à la recherche d’une issue de secours par laquelle ils pourraient entrer, mais un vigile fort embêté par la situation ne peut les laisser entrer, il filtre seulement les sorties de la FNAC. Les clients sont surpris de devoir sortir par ce côté. Ils n’ont pour la plupart rien vu, tout juste ont-ils entendu des cris et un peu de musique.
Une opération festive contre la loi travail et son monde
Par l’une des portes principales fermées, on peut apercevoir les manifestants dans le hall, l’ambiance semble bon enfant. Au mégaphone, un organisateur donne quelques consignes. Ils vont rester une heure avant de quitter la FNAC dans le calme. Le commissaire présent sur place échange avec les organisateurs de « Opération Champagne ! », on se doute de ce qu’ils se disent.
Sur le parvis du bâtiment, en plus de quelques manifestants déçus de ne pas avoir pu entrer, il y a de nombreux badauds et quelques clients de la FNAC qui sont obligés de passer leur chemin. Certains commerces ont baissé leurs rideaux, d’autres rangent leur terrasse.
Pendant une heure, on entend de l’extérieur un peu de musique. Certains s’amusent derrière la porte vitrée. On devine malgré le reflet de la que certains lancent des confettis. L’ambiance parait festive. À travers la vitre, on aperçoit même un clown.
Les manifestants ouvrent et boivent des boissons qui ressemblent à du champagne sous l’œil des gendarmes. De temps en temps un manifestant tente d’instauré le dialogue avec les hommes derrière les boucliers. Ils leur parlent des violences policières ou présentent les revendications du mouvement.
Le collectif Y’a pas d’arrangement ! regroupe Attac 31, DAL Toulouse31, Nuit Debout Toulouse, la Coordination des intermittent-e-s et précaires, les lycéen-nnes, les étudiant-e-s, etc
A 15h30 comme prévu par les organisateurs, les portes s’ouvrent, les gendarmes mobiles s’écartent pour former un cordon infranchissable vers le centre-ville. Les manifestants sortent dans une farandole en scandant « Valls, Macron, Démission ! ». Certains d’entre eux lèvent un trac avec la mention « Non au 49.3 » Une enceinte crache la chanson « La chenille » Progressivement la farandole se disloque entre les kiosques des allées Roosevelt.
Opération Champagne se termine dans le calme
Après la BNP Paribas, le Mc Donalds Capitole et la Maison de la citoyenneté à Saint Cyprien, l’opération Champagne à la FNAC Wilson s’incrit dans le cadre de la lutte contre la loi Travail et son monde qui en découle.
Les organisateurs prennent la parole, expliquant que le mouvement s’est bien déroulé sans violence ni dégradation. Pour eux, c’est une action positive. À ce moment-là, une femme dans un manteau bleu, présente depuis un moment, tenant son fils par la main, fend la foule et tentant d’arracher le haut-parleur des mains de la personne qui s’exprime. Elle lance un « Arrêtez de faire chier le monde ! Allez travailler, fainéants ! » avant de se faire refouler calmement, mais fermement par des personnes qui lui expliquent qu’elles-mêmes sont des travailleurs.
Les manifestants se sont dispersés dans le calme, au moment même où la FNAC pouvait ouvrir ses portes à de nombreux clients impatients.
La semaine qui arrive s’annonce mouvementée. De nombreuses manifestations contre la loi El-Khomri et l’utilisation du 49.3 sont déjà prévues.