Suite aux résultats des élections européennes, un lycéen marseillais choqué par le résultat lance un appel sur les réseaux sociaux afin de manifester contre la montée du Front National, surnommé par les organisateurs « F Haine« . De nombreux journalistes ont tout de suite annoncé que personne n’y viendrait contrairement à 2002 où les rues étaient noires de monde.
Au pied du Capitole, à 11 h, les manifestants sont rares à affronter la pluie, tout juste 200 personnes, mais le groupe gonfle progressivement dès que la pluie cesse. Vers midi, ce sont 700 personnes environ qui se lancent dans une marche citoyenne dans les rues de Toulouse.
Dans le cortège, ce sont principalement des jeunes, certains ont voté parfois pour la première fois, d’autres n’ont pas encore l’âge de voter, mais veulent se faire entendre. Autour de ce groupe, on retrouve certaines personnes plus âgées qui ont connu les manifestations de 2002 ; certains m’avoueront que la mobilisation est décevante alors que les outils de communications sont plus nombreux et surtout plus accessibles.
Qu’est-ce que le FN, le parti de la famille Le Pen ?
Lors des élections européennes de 2014, le Front National (FN) a suscité une vive inquiétude parmi les observateurs et les citoyens attachés aux valeurs démocratiques. Sous la direction de Marine Le Pen, le parti d’extrême droite a obtenu des résultats électoraux significatifs, capitalisant sur le mécontentement économique et social.
Cependant, derrière cette montée en puissance se cache un discours populiste et xénophobe qui menace de fracturer davantage la société française et européenne. Le FN, tout en se parant d’une nouvelle respectabilité, continue de prôner des politiques contraires aux principes de solidarité et d’inclusion qui sont au cœur du projet européen. La stigmatisation des immigrés et des minorités, ainsi que l’appel à un nationalisme rétrograde, posent un réel danger pour la cohésion sociale et l’avenir de l’Union européenne. Face à cette menace, une vigilance accrue et une mobilisation citoyenne sont indispensables pour préserver une Europe tolérante, ouverte et progressiste.
Toulouse contre le FN
Pour Eric qui passe le bac prochainement, si la mobilisation est si faible, c’est à cause des révisions des examens de fin d’année. Ses camarades préfèrent se concentrer sur leurs révisions, mais pour lui, c’est [sic] « moins important que de lutter contre le FN et ses « idées nauséabondes ».
Plus loin, Maëlys, 25 ans, étudiante à la fac du Mirail, explique que c’est [sic] la faute de l’abstention si le FN a pu obtenir de tels scores lors de ces élections européennes. Si elle est ici, ce n’est pas vraiment contre le FN mais [sic] contre les autres partis politiques qui sont responsables de l’abstention, car ce sont « tous des pourris ». Elle n’a plus confiance dans les hommes et les femmes politiques. Il faut, selon elle, [sic] imposer le renouvellement de la classe politique pour apporter des idées neuves dans le débat qui oppose toujours les mêmes personnes depuis près de 20 ans.
De moins en moins confiance dans les promesses politiques
Avant de partir, je discute avec une personne qui n’a pas voté lors de ce scrutin. Il s’est abstenu comme 57 % des électeurs, car il n’a plus confiance dans la politique. Pour lui, il faut une réforme profonde des institutions politiques et une lecture plus simple avec une réduction du nombre de scrutins qu’il trouve trop nombreux : « finalement, on s’y perd, on ne sait même plus pour quoi ou qui on vote ». Il ajoute que s’il est à cette marche citoyenne, c’est quand même pour montrer qu’il est contre la montée du FN, mais surtout, il espère que cela fera bouger la classe politique.
La classe politique incapable de réagir face à la montée du FN
On peut en douter quand on constate que les leaders politiques de la ville ont brillé par leur absence.
La liste FN de Louis Aliot l’emporte avec 24,71 % dans la circonscription du sud-ouest devant l’UMP, le PS-PRG et Europe Écologie Les Verts. Le Front National dispose ainsi de 3 des 10 sièges de la circonscription. A noté qu’à Toulouse le Front National termine quatrième avec 14.09 %.
Il est plus utile d’aller voter et de pas prôner l’abstention plutot que de marcher après !
@Eric
Certains discours sont pleins de contradictions mais c’est aussi le cas de la politique…
Je pense que tous ces gens ont voté eux, ceux qui ne votent pas sont ceux qui sont restés chez eux 🙂
@Johan
Dans le cortège de cette marche citoyenne il y avait des gens qui n’avaient pas voté …
bien triste cette perte de confiance des français envers les politicien, et encore plus triste l’absence de réaction massive face a la montée du FN. Quel contraste avec 2002… j’y étais c’était énorme…
La c’est comme si on assistait a un mouvement inéluctable, mais tellement de facteur coïncident pour favoriser cela, que ça pourrai bien l’être malheureusement…
@ary
Force est de constater que les leaders politiques font tout pour perdre la confiance des électeurs. Les affaires se suivent et se ressemblent avec toujours des histoires de détournement d’argent, ils vivent avec nos impôts qui ne cessent d’augmenter tout comme leurs salaires. Les entreprises ne savent pas sur quels pieds danser tant la vision sur le moyen terme est obscure avec les variations de règles dans les statuts et les taux de TVA et d’impositions.
Les solutions apportées ne résolvent jamais les problèmes notamment en matière de sécurité ou d’emplois.
Enfin et le meilleur de tout c’est la multiplication du nombre d’élections je crois que l’on vote tous les ans … avec les campagnes sans idées neuves.
Je ne parle même pas des problèmes liés à la crise, ou au capitalisation débordant et sans limites.
Une belle mobilisation, espérons que ceux qui prônaient l’abstention ne recommenceront pas la prochaine fois…
@Auvairniton Bourgrire
En 2002 l’abstention (associé à la multiplication du nombre de candidats) est aussi une des causes du passage du FN au second tour des présidentielles. Ce n’est donc qu’un recommencement qui conduit la classe politique droit dans le mur.
Même les pires horreurs se font parfois oublier dans l’isoloir, les allemands ont élu un néo-nazi (Udo Voigt) au parlement européen.
La jeunesse se réveille et c’est tant mieux! Cette manifestation est un son de cloche à prendre au sérieux je pense et ce n’est pas qu’ils sont jeunes qu’ils ne faut pas les écouter! Bien au contraire.
@sortio
Faut il avoir peur de seulement 700 manifestants ? Le manque d’intérêt pour ces élections et les enjeux politiques en général est un signal bien plus fort.
Dommage que la mobilisation soit post-mortem. Ben oui, quand il n’y a qu’un tour à une élection, c’est aux urnes qu’il fallait se déplacer… :/
@elpadawan
C’est dommage, surtout que cela n’a pas provoqué de prise de conscience des élus pour faire en sorte que les choses changent. Au lieu de cela on préfère revoir le nombre de régions à la baisse et dans l’urgence.