Le défi fou de l’association Batar : construire un drakkar

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À Toulouse, l’association Batar (bateau en islandais) s’est lancée dans une aventure hors du commun : la construction d’un drakkar, ces bateaux emblématiques des Vikings, pour traverser l’Atlantique. Ce projet, inédit dans la région, combine patrimoine historique, construction navale moderne et défi maritime.

Avec une longueur impressionnante de 28 mètres, le drakkar prend forme petit à petit grâce à l’implication des bénévoles. Ces passionnés de navigation et d’histoire se retrouvent plusieurs jours par semaine à la cale du Radoub, un espace loué à Voies Navigables de France (VNF).

Le drakkar Orkan prend vie à Toulouse – Une aventure maritime qui débute loin de l’océan.
Un bénévole passe devant le containeur de l’association Batar. Certaines opérations ne peuvent se dérouler qu’à l’exterieur

Une journée type sur le chantier autour d’un drakkar qui prend forme.

Le chantier naval de l’association Batar est un véritable lieu de vie et de collaboration. Lors de ma visite, à la cale du Radoub, dans le quartier des demoiselles, j’ai pu observer les bénévoles en plein travail. Avec une énergie débordante, ils sciaient, coupaient, tapaient et ajustaient chaque pièce avec soin.

Les novices apprennent à manier les outils et à respecter les techniques de construction, encadrés par des bénévoles plus aguerris. Chacun a un rôle précis, que ce soit dans l’assemblage des côtés, l’ajustement des coupes ou le ponçage des surfaces. L’objectif est clair : avancer efficacement pour respecter le calendrier ambitieux.

La chef de chantier, véritable cheffe d’orchestre de cette épopée, veille au bon déroulement des travaux et au respect du plan de construction. Pour certains, il faut réussir à se frayer un passage entre les supports sur lequel les collages des planches ont été effectués. D’autres installent des rallonges pour brancher les machines dont ils ont besoin. Ailleurs, certains semblent jouer aux apprentis sorciers en préparant de la colle.

La construction moderne et collaborative d’un drakkar

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la construction de ce drakkar ne repose pas sur des techniques artisanales ou ancestrales. Ici, ce sont les outils modernes qui dominent. Les bénévoles utilisent des équipements courants pour mener à bien ce chantier :

  • Ponçage : les surfaces en bois sont lissées grâce à des ponceuses modernes, pour garantir une finition impeccable.
  • Assemblage : visseuses, dévisseuses et perceuses permettent de fixer solidement les différentes parties du bateau.
  • Découpe : les scies circulaires facilitent la découpe précise des pièces en bois massif, adaptées aux dimensions du drakkar.
  • Collage et ajustements : les différentes parties sont soigneusement collées et ajustées pour assurer la robustesse de la structure.

Tout au long de la journée, l’ambiance du chantier est rythmée par les bruits des outils, les discussions passionnées et les conseils des plus expérimentés.

Orkan : le défi technique d’un drakkar à deux pas du centre de Toulouse

L’association Batar s’est lancée dans la construction d’un drakkar nommé Orkan, avec pour ambition d’en faire le plus rapide du monde. Ce navire mesurera 28 mètres de long, 6 mètres de large, avec un mât de 16 mètres supportant une voile de 187 m². Son poids total est estimé à 16 tonnes, avec un tirant d’eau d’environ 2 mètres, et une vitesse prévue de 18 nœuds. Innovant, Orkan sera équipé de quatre moteurs électriques, dont les batteries constitueront la majeure partie du lest.

L’équipage comprendra 35 personnes, organisées en quarts de 11 pour assurer une navigation continue, incluant un capitaine et un chef cuisinier. La conception 3D du drakkar s’inspire des plans du Gokstad, une épave découverte il y a plus de cent ans. Les pièces sont usinées à l’aide d’une CNC dans des planches de contreplaqué de pin, de bouleau et de châtaignier, avec certaines parties en chêne massif. La coque sera recouverte de fibre de verre puis d’une couche d’époxy pour assurer sa solidité et sa durabilité.

Le chantier de construction se situe en plein centre de Toulouse, à proximité d’une cale historique ayant accueilli les premiers bateaux du canal du Midi au XIXᵉ siècle.

Le drakkar Orkan en chiffres

  • 28 mètres de long
  • 6 mètres de larges
  • mat de 16 mètres
  • voile 187 m²
  • poids estimé : 16 tonnes
  • tirant d’eau 2 m
  • vitesse moyenne espérée : 18 nœuds

Pour des raisons de sécurité, et faciliter la navigation, notamment dans les ports, le bateau sera équipé de quatre moteurs électriques. Les batteries serviront de leste. Les vikings utilisaient des pierres pour lester leurs drakkars.

L’équipage pour traverser l’atlantique sera de 35 personnes environ et des quarts permettront une navigation continue et de garantir la sécurité la nuit.

Un projet ambitieux pour 2025 – Objectif : traverser l’Atlantique sur les traces de Leif Erikson
L’association prépare un Drakkar de 28 m de long et 6 m de large

Une aventure humaine et un défi technique

Ce projet de drakkar n’est pas le premier grand défi entrepris par l’association Batar. L’association a déjà construit 2 drakkars

Depuis sa création, l’association s’est forgé une réputation grâce à plusieurs expéditions remarquables, notamment au Danemark, Suède et Norvège et en Méditerranée. Ces voyages ont permis aux membres de se familiariser avec la navigation en mer et d’approfondir leurs connaissances des embarcations traditionnelles et d’échanger avec d’autres associations qui reconstruisent ou ont reconstruit un ou plusieurs drakkars.

L’expérience acquise lors de ces expéditions est mise à profit dans le chantier actuel. Les bénévoles les plus expérimentés partagent leurs savoirs et leurs récits, inspirant les nouvelles recrues et consolidant l’esprit d’équipe. La transmission des savoirs est une valeur clé de l’association : chaque étape de la construction est une opportunité d’apprendre et de renforcer les liens entre les membres.

Un mélange d’enthousiasme et de diversité

L’association rassemble des bénévoles venus de tous horizons : demandeurs d’emplois, navigateurs confirmés, étudiants passionnés par l’histoire viking, et même des amateurs désireux de contribuer à une aventure hors du commun. Certains ne viennent que pour apprendre à bricoler et à pouvoir réutiliser les techniques pour chez eux. Cet éclectisme enrichit le projet, chaque membre apportant ses compétences et sa créativité.

Pendant les travaux, les discussions vont bon train. On parle de technique, de navigation, mais aussi de rêves maritimes et de défis à venir. Certains bénévoles évoquent déjà avec excitation la future traversée de l’Atlantique. Cette perspective renforce la cohésion du groupe et alimente une énergie collective débordante.

Des valeurs qui transcendent le chantier

Au-delà de la construction, le drakkar est un symbole puissant : il incarne l’esprit d’aventure, la solidarité et la volonté de surmonter les obstacles ensemble. Chaque planche sciée, chaque vis posée, chaque pièce assemblée témoigne de l’engagement d’un groupe uni par un objectif commun.

Les expéditions passées ont montré que la mer est un terrain d’apprentissage et de dépassement de soi. Le projet actuel, bien que plus ambitieux, s’inscrit dans cette même lignée : réaliser quelque chose d’exceptionnel grâce à l’effort collectif.

Une mise à l’eau attendue

La mise à l’eau du drakkar est prévue pour juin 2025. Ce moment marquera une étape cruciale avant les essais en mer et les préparatifs de la traversée de l’Atlantique. Ce défi maritime incarne la persévérance et la détermination des membres de l’association Batar.

Soutenir l’association Batar

Envie de participer à ce projet unique ? Voici comment vous pouvez soutenir l’association :

  • Devenir bénévole : aucune compétence particulière n’est nécessaire, la motivation suffit.
  • Faire un don : pour financer les matériaux et les outils indispensables.
  • Assister aux événements : visites du chantier, conférences et animations autour du projet sont régulièrement organisées.

Un projet à suivre de près

La construction du drakkar de 28 mètres est une aventure moderne qui mêle innovation, travail d’équipe et passion. L’association Batar repousse les limites pour réaliser ce rêve fou : traverser l’Atlantique sur une embarcation qui, tout en s’inspirant de l’histoire, s’appuie sur des techniques et des outils contemporains.

Rendez-vous en juin 2025 pour assister à la mise à l’eau et suivre cette épopée incroyable !

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