Interview de Michaël Fremiot alias Shoube, le legographe

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Moi c’est Michaël Fremiot (Shoube sur les réseaux sociaux), j’ai 41 ans, une femme et un enfant, un deuxième qui devrait pointer le bout de son petit nez vers fin août.

Je suis père au foyer et accessoirement photographe, j’habite un petit village de la plaine vosgienne.

Autoportrait Michaël Fremiot
Autoportrait Michael Fremiot

Michaël Fremiot comment as-tu commencé la photo ?

J’ai commencé réellement la photo en 2006 lorsque ma famille m’a acheté un petit compact pour mon anniversaire, un nikon coolpix s4, qui ne m’a plus quitté, mais avec lequel je ne faisais que de la photo “souvenir”.

Puis en 2008 je me suis acheté mon premier reflex, un canon 350D, car j’étais attiré par l’astrophotographie et à l’époque celui-ci était, d’une part, recommandé, et d’autre part le matériel permettant de monter un reflex sur un télescope n’était pour la plupart compatible qu’avec du canon, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Au final je n’ai jamais vraiment fait d’astrophotographie avec mon télescope et me suis mis à la photo “traditionnelle”, les possibilités offertes par le reflex m’a donné envie d’aller plus loin et donc d’apprendre.

Comment as-tu appris la photographie ?

J’ai appris tout seul comme un grand dans mon coin, plus sérieusement je suis autodidacte, j’ai commencé par lire le manuel d’utilisation de l’appareil et parallèlement je passais beaucoup de temps sur le terrain à tester les différentes possibilités du reflex et tout ce que j’avais lu dans le manuel.

Je me suis mis à lire aussi certains magazines spécialisés et à fréquenter les forums photo.

Hors mis le portrait j’ai tenté presque tous les styles afin de trouver la discipline dans laquelle je me sentirais le mieux, tout en étoffant mon parc d’objectif afin de répondre à certains besoins.

Et aujourd’hui encore je continue d’apprendre.

Quel est ton approche actuelle de la photo ?

Avant je cherchais à plaire au plus grand nombre tout en me faisant plaisir, aujourd’hui je cherche avant tout à me faire plaisir en prenant ce que j’ai envie quand j’en ai envie et de la manière dont j’ai envie.

Avec le temps j’ai compris qu’on ne pouvait pas plaire à tout le monde alors autant ne pas se prendre la tête et faire des choses qui nous plaisent d’abord à nous même.

Constipé, photo : Michael Fremiot
Constipé, photo : Michael Fremiot

Quelles sont tes sources d’inspirations ?

Pour ce qui est de la legographie que je pratique aujourd’hui, je regarde beaucoup ce qui se fait sur les réseaux sociaux, principalement Instagram, mais aussi Facebook, Flickr, ceci afin de tenter au maximum de ne pas refaire ce qui à déjà été fait, je vais aussi sur YouTube pour avoir de l’inspiration pour la fabrication de MOC.

Je m’inspire des choses de la vie afin de créer des scènes plus ou moins humoristiques ou qui racontent quelques choses, enfin j’essaie !

Aujourd’hui as-tu envie de découvrir d’autres domaines liés à la photographie ? Qu’est ce qui t’empêche d’essayer ?

Envie de découvrir n’est pas vraiment le terme, mais peut être envie de tenter, juste pour voir, ce serait la photo avec un modèle, mais ce qui m’en empêche c’est moi, les relations humaines sont loin d’être un de mes points forts.

Pas trop sûr de moi, réservé et un peu de timidité le tout bien mélangé, si je ne me sens pas à l’aise je me referme, au contraire si je me sens à l’aise je m’ouvre, de ce fait comment diriger et obtenir la confiance d’un modèle si soit même on ne l’est pas, c’est quelque choses qui se ressent et qui se transmet (enfin c’est mon avis).

Comment définis tu ton statut et pourquoi ?

J’ai du mal à définir mon statut, car j’ai du mal à assumer celui-ci et à me sentir légitime en tant que photographe, j’ai toujours l’impression de ne pas être à ma place et puis par moment je me dis que si, j’ai toute ma place.

Oups, photo : Michael Fremiot

Quel est ton matériel et pourquoi ?

Comme précisé quelques questions au-dessus, je suis équipé en canon et comme je suis un conservateur qui n’arrive pas à se résoudre à vendre son ancien matériel je possède donc encore mon premier boîtier 350D dont je ne me sers quasiment plus.

J’ai un 50D (mon deuxième boîtier) qui me sert de boîtier de secours depuis l’achat il y a environ un an et demi d’un 7D qui est devenu mon boîtier principal.

Côté objectif, pas trop de folie, j’ai le 18-55mm is f3,5-5,6 d’origine, un 55-250mm is f4-5,6, le 100mm macro f2,8, 65mm MP-E f2,8, quelques flashs (canon et yongnuo), quelques filtres (ND1000 entre autres), trépied bilora magic blue II et quelques objectifs en monture M42.

Une manière de couvrir un peu tous les domaines sans pour autant me ruiner, bien que depuis que je fais de la legographie le 100mm macro ne quitte que très très peu mon boîtier, il est très bien pour ce type de photo.

Quel est ton « flux de production » ?  De l’idée à la diffusion de la photo

Je n’ai jamais eu véritablement de flux de production, faisant un peu ce qui me plaisait quand ça me plaisait, il était rare qu’une sortie soit prévue, cela dépendait et dépend toujours de mon temps libre et surtout de la météo, de la saison etc.

Avec la legographie c’est un peu différent, il faut trouver l’idée, réfléchir à la scène, préparer celle-ci, bien souvent je monte toute ma scène une première fois sans me soucier de l’arrière-plan ou autre juste pour voir si tout colle bien, l’emplacement des personnages et du décor en lego quand il y en a un, et je vérifie le cadrage idéal, ceci afin de modifier si besoin est, histoire d’avoir moins de surprise une fois arrivé sur le terrain.

Ensuite vient le moment de la prise de vue, je connais plusieurs endroits qui me permettent de faire des photos sans pour autant donner l’impression d’avoir toujours le même décor, parfois je fais tout simplement ça dans mon jardin ou même en studio à la maison.

Ensuite j’envoie les photos sur mon ordi, fait une vérification pour voir si tout va bien ou s’il faut tout refaire, je développe via lightroom les photos sélectionnées après le tri, puis je passe sur photoshop pour les finitions, traitement, etc. je m’autorise beaucoup plus de travail via photoshop en legographie qu’en photo traditionnelle qui, elles, ne passent quasi jamais par l’étape photoshop, mais sans pour autant négliger la partie prise de vue.

Une fois que j’ai obtenu ce que je désire de l’idée au traitement final, alors je publie, il m’est arrivé de passer plusieurs jours sur une photo, a refaire la prise de vue car certains détails n’apparaissent qu’une fois la photo sur l’écran de l’ordi et moins j’ai de photoshop à faire mieux je me porte, je préfère donc refaire la photo.

Où montres tu tes photos et pourquoi ces choix ?

On m’a dit un jour qu’il fallait être présent sur le net pour être vu par le plus grand nombre, du coup on peut retrouver mes photos sur mon blog, sur mon flickr ou encore mon instagram et une sélection plus restreinte sur mon site.

Sur fb je partage les liens mais pas de photo directement, il reste encore plein d’endroit où montrer mes photos, mais cela me suffit.

Il m’arrive d’exposer de temps à autre quand j’arrive à trouver un endroit.

Boommbbee, photo : Michael Fremiot

Quels sont tes meilleurs et pires souvenirs photographiques ?

C’est assez difficile, car il y en a pleins de bons comme des mauvais, je dirais là comme ça pour les meilleurs souvenirs, la première fois que j’ai trouvé et réussi a prendre en photo un collembole, c’était à l’époque où j’étais à fond macro, ça faisait deux ans que j’en cherchai, la photo n’avait rien d’exceptionnelle, mais j’étais sur un petit nuage.

Plus actuel, la première photo de lego que j’ai vendu à un inconnu, une photo que j’avais hésité à tirer et à exposer pensant que les gens seraient choqués. (photo 1 en illustration “constipé”).

Dans les mauvais souvenirs je dirais lors d’une expo l’année dernière organisée par l’association d’artistes dont je faisais partie.

Celle-ci organise tous les deux ans un grand événement artistique dont j’avais beaucoup entendu parlé, j’étais super content de pouvoir y participer pour la première fois, trois jours d’expo, une petite trentaine d’artistes (principalement des peintres) et un public en nombre.

C’est par ce dernier que j’ai été déçu, le public, je ne vais pas trop en parler, je reviendrais sur un fait qui m’a marqué, deux mamies qui se baladaient dans les allées et qui arrivaient à proximité de mes photos, l’une d’elle a penché la tête et dit à l’autre “laisse tomber c’est que des photos” et elles ont continué leur route.

Tu illustres cet interview avec plusieurs photos, pourquoi celles ci ? Raconte-nous leurs histoires

La photo 1 nommée “Constipé” est la fameuse photo que j’ai hésité à tirer et exposer, je n’étais pas sûr que ça passe comme humour, mais bizarrement la première photo que j’ai vendu à un inconnu c’était celle-ci.

“Oups” la deuxième photo est plutôt simple finalement (enfin je trouve) mais c’est aussi celle qui plaît le plus.

La photo 3 nommée “Boommbbee !!” celle-ci j’ai mis trois jours pour la réaliser, à chaque fois arrivé sur l’ordi il y avait un truc qui tiquait et qui m’obligeait à tout recommencer.

La photo 4 nommée “Superportrait” fait partie d’une série de portrait serré de figurine sur le thème des supers héros, j’ai d’ailleurs débuté la legophotographie avec une série de portrait dans le même style mais sur le thème de Star Wars.

Super Portrait, photo : Michael Fremiot

Es tu un AFOL ? Qu’est ce qui t’attire dans les Lego ? »

On peut me considérer (ou pas) comme un AFOL (Adult Fan Of Lego) en ce sens où j’aime bien les lego, mais je ne suis pas un fou de lego, je ne cours pas après la dernière nouveauté et ne suis pas prêt à mettre des centaines d’euros pour l’achat d’un set, d’ailleurs je suis plus attiré par les figurines.

Ce qui m’attire dans les lego c’est cette possibilité de création et d’expression. Lego a beaucoup évolué depuis mon enfance, fini les deux points et le petit trait représentant le visage par exemple (même si ça avait son charme), aujourd’hui on peut exprimer la peur, la joie, la colère, la tristesse etc.

Les briques aussi ont évolué et se sont diversifiées, les possibilités sont donc encore plus importantes

Michaël Fremiot as-tu un conseil pour les photographes qui lisent ce billet ?

Faites-vous plaisir avant tout !

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