Je m’appelle Cédric EMERAN j’ai 38 ans, j’habite à la défense. Je pratique la photo urbaine (street photography, architecture, portrait urbain) depuis 2009. Après plus d’une dizaine d’année dans le milieu de la banque assurance, j’ai décidé de faire une pause en 2015 pour me lancer un peu plus sérieusement dans la photo pro. Aujourd’hui je partage mon temps entre mon métier de gestionnaire middle office et mes reportages photos pour des clients.
Comment as-tu commencé la photo ?
Mon histoire avec la photo a réellement commencé à mon anniversaire pour mes 30 ans. A l’occasion de cet évènement mes proches m’ont offert mon 1er reflex le nikon D5000. A partir de ce jour je n’ai cessé de déclencher pour mon plus grand bonheur. Au tout début j’allais faire mes photos sur paris peut être un reflex de parisien. Je suis né et ai grandi à Paris. Mes souvenirs d’enfances et d’adolescence m’ont guidé dans ma démarche. Puis peu à peu, je me suis intéressé à mon environnement quotidien à savoir La Défense.
Comment as-tu appris la photographie ?
Je suis totalement autodidacte et fier l’être. J’ai appris en lisant pas mal de livres consacrés à la photo, en rencontrant pas mal de passionné de l’image de comme moi, en découvrant le travail de super photographes sur les réseaux sociaux ou dans les expositions. Pourvoir partager mon regard, mon travail avec les autres m’a permis de m’enrichir d’une façon incroyable et de mieux appréhender le 8ème art.
Quel est ton approche actuelle de la photo ?
De plus en plus je tente de travailler en série. J’en ai constitué plusieurs que l’on peut voir sur mon blog « Marches vers gratte-ciel » « Sur le chemin du travail » « My City » « La Défense by night ». Ces séries font partie d’une démarche plus globale de montrer La Défense sous un angle qui m’est propre celle d’un habitant.
La photographie urbaine a pris une ampleur considérable avec des photographes de grands talents, des collectifs ultra créatifs. Des grands complexes urbains comme à Chicago, New York, Tokyo, Hong-Kong, Londres, Toronto sont valorisés. Nous avons en France la chance d’en avoir un avec La Défense et il s’avère que c’est chez moi donc raison de plus à mon niveau de rejoindre ce mouvement d’exploration urbaine et de donner l’envie de venir découvrir le plus grand quartier d’affaires européen.
Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Mes sources d’inspirations ouh la ?! Elles sont nombreuses. La musique urbaine m’accompagne lors de mes sorties photos. Les clips, les films, les reportages peuvent me donner des idées sur la composition de l’image. Les rencontres passionnantes avec d’autres photographes, architectes, vidéastes, blogueurs, les réseaux sociaux sont des formidables sources d’inspirations. Les expositions les conférences, la lecture sont également des moteurs dans le développement de la créativité.
Aujourd’hui as-tu envie de découvrir d’autres domaines liés à la photographie ? Qu’est ce qui t’empêche d’essayer ?
Question vraiment intéressante et je te remercie de la poser. Eh bien y’a un domaine qui m’intéresserait c’est la photographie sportive et tout ce qui en découle. Suivre les sportifs durant leurs entrainements et leurs compétitions, saisir l’intensité, la joie, l’effort, la douleur, la puissance, la concentration des athlètes et de leur staff c’est super intéressant. Faire une pige au Parc des Princes me tenterait carrément. Aujourd’hui seul le manque opportunités m’a empêché de tenter l’expérience mais je compte sur notre interview pour forcer le destin 😉
Comment définis tu ton statut et pourquoi ?
Je me définirai comme slasheur. (NDLR : qui cumule plusieurs activités) Pourquoi ? Parce que je me mets à profit mes compétences dans l’assurance vie au sein de compagnie de renom tout en proposant mes services de photographes pour des reportages ou des séances portraits. Il m’est arrivé d’avoir travaillé dans une structure financière puis l’avoir quitté pour revenir en tant que photographe suite à un besoin de leur part. D’un côté je suis salarié intermittent et de l’autre je suis auteur photographe. Pour l’instant cela me convient parfaitement, peut être qu’un jour je choisirai entre les 2. On verra bien ce que l’avenir me réservera.
Quel est ton matériel et pourquoi ?
Depuis le début de mon aventure dans la photo, je suis chez la marque jaune « Nikon » et j’en suis ravie. Au départ comme je l’ai dit précédemment je possédais un D5000. Un super boitier qui m’a permis d’apprendre, d’expérimenter la photo. Puis j’ai décidé de changer pour un D300s qui reste à mes yeux un must have de la marque même si il est dépassé en terme d’équipement embarqué. Il avait tout pour lui sauf un capteur plein format.
Cette raison m’a poussé acheter le D750. J’en suis très satisfait il correspond à mes attentes dans ma pratique personnelle et professionnelle. Il est plus compact, plus léger que le D300s, la qualité et le poids de son image sont excellents. Comme optique j’ai un zoom transtandard le 24-120 mm f4 couvrant un range idéal pour mes reportages photos et un 85 mm f1.8 pour mes portraits. Je possède un flash le SB700 et un trépied Manfrotto 290 series
Quel est ton « flux de production » ? De l’idée à la diffusion de la photo
Vaste sujet :-). Disons que de l’inspiration, à la création et enfin à la diffusion d’une photo il peut se passer des semaines, de longs mois voire des années. Dans la majorité des cas, je fais une longue sortie photo 3 à 4 fois par mois, je m’efforce de rester à l’affût d’une situation, d’une lumière, d’une perspective. Une fois la sortie effectuée, je rentre chez moi et je décharge ma production, je regarde vite fais si quelques unes sortent du lot puis je passe à autre chose.
Je laisse un laps de temps entre le shooting et l’éditing. J’aime bien revenir sur mes photos avec du recul mon choix final est plus sûr. A l’issue de l’éditing, je les exporte sur un disque dédié à mes photos publiées. C’est à ce moment que je leur donne un titre, un véritable casse tête. Quand tout cela est réalisé je les charge sur mon blog pour une publication mais on va y venir dans la question suivante.
Où montres tu tes photos et pourquoi ces choix ?
Comme évoqué à plus haut je les publie sur mon blog photo (Comme un Reflex) qui reste mon bébé (création en 2010) et la plateforme où je montre mes photos en priorité. Je tiens à garder un média qui m’est propre avoir mon chez moi digital.
Après viennent les réseaux sociaux Twitter et Facebook sur lesquels je partage mes photos postées sur le blog le jour même. Instagram est devenue de plus en plus important au fur et à mesure. Au début je rechignais à mettre mes photos du blog dessus puis après de longs mois de réflexion j’ai décidé de sauter le pas. Par contre les photos publiées sur Instagram sont décalés par rapport au blog. Il y a une différence de 6 mois environ. C’est totalement voulu et assumé. Pour créer du lien entre le blog et mon Instagram, je tease à chacune de mes nouvelles publications par le biais de mes stories.
Mes photos sont visibles aussi par l’intermédiaire des interviews que me l’ont m’accorde, des expositions et aussi de ma chaîne Youtube sur lequel je partage mes montages vidéos avec certaines de mes photos.
(NDLR : Cédric dispose aussi de son site professionnel)
Quels sont tes meilleurs et pires souvenirs photographiques ?
Mes meilleurs souvenirs sont nombreux. J’aurai du mal à te répondre car la photo me procure tellement de bons moment au quotidien que j’aurai du mal à faire un choix entre mes supers rencontres, mes publications, mes prix, mes nominations et mes projets à venir.
En revanche mon pire souvenir je peux l’identifier aisément. Cela été un workshop !!! Il n’était pas adapté du tout à ma façon de voir la photo et à ma pratique. Je n’en dirais pas plus !!!
Tu illustres cet interview avec plusieurs photos, pourquoi celles ci ? Raconte-nous leurs histoires
La première est sans doute une de mes plus belles photos d’architecture à ce jour. Je l’ai réalisé en fin de journée lors d’une de mes sorties photo. Elle n’avait pas été très fructueuse et je me suis laissé une dernière chance en continuant mon chemin et c’est à ce moment que j’ai levé la tête. J’ai vu ce triangle et toute suite j’ai eu envie de composer cette forme avec le reste du paysage urbain.
Pour la seconde c’est la personne au premier plan qui a attiré mon attention puis l’atmosphère du matin se levant sur le parvis de La Défense m’a donné envie de déclencher. Le tout me semble t-t-il donne une photo agréable à regarder.
J’ai extrait la troisième photo d’une série nommée « La Défense by night ». Je l’ai débuté l’an dernier. Cette série a été publiée dans le média Fubiz cette année avant l’été. C’est une grande fierté pour moi.
Enfin la dernière image est une photo de rue. Je stationnais à cet endroit depuis un moment et en un instant tout c’est mis en place .Le panneau « Ou vais je ? » correspondait totalement avec ce couple d’étranger qui cherchait son chemin. Sur ce coup la chance et l’anticipation m’ont permis de réussir un cliché dont je suis très content.
As-tu un conseil pour les photographes qui lisent ce billet ?
De prendre du plaisir dans leur pratique. De s’entourer de photographes qui partagent leur philosophie de la photo. Et de créer du lien avec les personnes qui apprécient leur photo. Ces mêmes personnes seront leur meilleur ambassadeur. De faire régulièrement de la photo même les jours ou ils ont moins envie. De développer sa créativité en allant à des expositions, des conférences en lisant tous types de bouquins, en restant ouvert d’esprit . Ne rien s’interdire, tenter d’approcher des gens, des médias qui les intéressent pour leur soumettre leur travail. Se fixer des objectifs. De rester authentique et une nouvelle fois prendre du plaisir j’insiste 😉