Au cours de la journée du 13 août 2015, trois orages sont passés dans la région toulousaine. Le premier est arrivé un peu avant 3h du matin tandis que le second est arrivé vers 7h30, le dernier est arrivé vers 17h.
Dans les deux cas leurs trajectoires laissaient penser qu’ils passeraient sur Toulouse, malheureusement le premier a contourné la Ville Rose par le Nord tandis que le second s’est dirigé très au sud. À chaque fois le gros de l’activité électrique s’est retrouvé trop loin de mes spots pour pouvoir faire des photos dans de bonnes conditions.
Dans les deux cas, je me suis déplacé pour rejoindre mes spots de chasse que j’ai repérés depuis longtemps.
Photographier les orages est une activité avec des risques, soyez prudent.
Le réveil à 3 h du matin ne fut pas simple et j’ai longtemps hésité à sortir de mon lit. C’est le portable et les applications que j’utilise qui ont sonnés pour m’informer de l’approche de l’orage. Sur la carte il ne faisait aucun doute que Toulouse allait subir la colère du ciel.
Malheureusement pour moi le temps d’arriver sur mon spot orienté Ouest, je vois sur mon smartphone que l’orage ne passera pas sur la ville. Il prend la direction du Nord, direction dans laquelle je n’ai pas de point de vue… Le temps de réfléchir dans les rues désertes et silencieuses de Toulouse je me dis que l’un de mes spots orientés à l’Est Nord Est peut me donner satisfaction. L’orage se réactive pile dans la direction de mon spot, mais il est trop éloigné et les quelques photos que j’ai ne sont pas très réjouissantes. Les impacts de foudre sont noyés par la pluie.
Il est 4h30 quand je rentre, j’ai découvert un monde de Toulouse que je connais peu, pas de voiture ou presque pas de piétons et beaucoup de lumières inutiles. La station de métro de Jolimont pourtant fermée brille de mille feux, pire il y a même de la musique et les annonces dès 4h30 alors que la station de métro n’ouvre ses portes qu’à 5h…
Je rentre chez moi, me sèche et me prépare rapidement pour le prochain orage avant de me recoucher.
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Un peu avant 8 h mon smartphone me tire de mon sommeil, je maudis l’inventeur de cette machine ô combien pratique, un orage cogne sur Auch dans le Gers et se dirige vers Toulouse. Je saute dans mes vêtements et pars rejoindre mon spot en centre-ville. Il me donne un champ d’observation du nord au sud en passant par l’ouest.
La chasse à l’orage ne s’improvise pas et nécessite de la concentration en permanence
En sortant du métro je découvre avec horreur que l’orage passe par le sud loin de ma position. Je m’installe tout de même et repense à ma dernière chasse à cet endroit avec Eric courant Juin. Nous étions rentrés bredouilles, mais aujourd’hui je ne veux pas renouveler cette amère expérience. Alors, j’installe mon matériel que je protège soigneusement, car la pluie est bien visible à l’ouest et elle ne va pas contourner Toulouse. Il fait jour et c’est la cellule de détection qui fait le job, elle voit des éclairs que je ne vois pas, parfois c’est un phare de voiture qui la piège et même le vol des oiseaux qui réussiront à la faire déclencher.
Heureusement quelques impacts ne sont pas trop loin de ma position et rentrent dans le cadre. Ce ne sont pas des ramifiés, mais c’est déjà un début, je ne rentrerai pas bredouille d’une nouvelle chasse.
L’averse s’intensifie sur le Pont Neuf, je prends le temps de m’abriter quelques minutes, comme souvent dans ces conditions quelques gros impacts se montrent et font trembler Toulouse. Malheureusement de mon abri, je ne peux pas faire de photos. Plusieurs personnes qui occupent cet abri depuis un moment me posent de nombreuses questions sur la chasse à l’orage.
Rapidement la pluie faiblit et j’en profite pour retrouver une place afin de capturer les derniers impacts. Au loin le ciel se dégage et je vois les Pyrénées et notamment le Pic du Midi qui brillent au soleil.
En fin de journée, un troisième orage passe au sud de Muret, c’est le plus faible en intensité, peu actif il apporte tout de même quelques précipitations supplémentaires.
Il est l’heure de rentrer, un coup de métro plus tard le matériel sèche dans son sachet rempli de petits sachets de silicagel, la batterie se recharge et la carte se vide lentement dans le PC. Vous connaissez la suite… tri, post-traitement, article et maintenant repos du photographe…
Une goutte froide à l’origine de ces orages
Une goutte froide venue de l’atlantique est à l’origine des orages qui ont traversé tout le Sud-ouest. Mais Toulouse chauffée par les rayons du soleil avait un dôme de chaleur qui a résisté à l’incursion de cette goutte froide, réduisant l’impact de ce phénomène et ses conséquences.
C’est donc le micro climat urbain qui a protégé les toulousains de cet orage, qui trouve son origine dans l’architecture de la ville et particulièrement du bétonnage massif commun à de nombreuses aires urbaines.
En chasse cette nuit, ce matin, ou observateur des orages qui ont balayé une bonne partie de la France ? Racontez vos exploits dans les commentaires ci-dessous.
Ton travaille a payé, tu as de bon clichés, le troisième surtout, c’est celui que j’ai aimer le plus
Ta passion a vaincu le sommeil
Merci pour nous faire parvenir ça en restant derrière nos écrans
@celine
Il faut parfois se battre pour arriver à obtenir ce que l’on veut… C’est le cas avec la photo d’orage qui demande de nombreux sacrifices avec un résultat parfois trop maigre.
Alors, là, je reste sans voix et totalement admirative ! se lever deux fois dans la nuit et se faire tremper pour sa passion, je dis chapeau bas ! j’aime beaucoup l’éclair rampant.
@Esther
Malheureusement la photo nécessite de faire des sacrifices pour avoir le bon moment ou la bonne lumière. C’est parfois plus difficile qu’à d’autre moment surtout quand cela s’enchaine. Mais cette contrainte est vite oubliée une fois que l’on est sur le terrain
Belle série tout de même ! Et tu as été la chercher avec beaucoup de courage, la chance n’a rien à voir ici, tu as provoqué le destin avec deux réveil nocturne, chapeau monsieur 😉
@Julien
Cette année la chance ne suffit pas il faut se bouger pour photographier un orage sur Toulouse et c’est difficile car ils nous contournent
Et bien, dure journée 🙂
En tout cas, de jolis clichés tout de même !
@Donlope
La chasse à l’orage n’est jamais facile et le chasseur d’orage doit faire avec. Si derrière ca permet de faire des photos mais ce n’est que la partie visible car il y a aussi toutes les sorties infructueuses ou pas satisfaisantes.
Elle est chouette, quand même, cette appli qui te pourrit les nuits mais permet quand même de dormir entre 2 orages!
@Anne
Elle a quelques défauts, par exemple si l’orage rentre dans la zone défini par l’utilisateur mais qu’il ne se dirige pas vers sa position et bien elle sonne quand même :/ Donc parfois comme la nuit derniere elle a sonné à plusieurs reprises pour m’indiquer le passage des orages dans une zone qui ne me m’intéressait pas.
Mais j’avoue que lorsque cela permet de poursuivre sa nuit de sommeil sans rester devant le PC à lutter contre le sommeil ce qui au final se révèle bien pratique.
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