Après presque 10 jours de chasse à l’orage à Toulouse j’ai enfin pu photographier une foudre. Après un été à la météo discutable pour ne pas dire pourrie, septembre arrive avec son lot d’orages.
Au cours de l’été les orages ont été rares. Je n’ai malheureusement pas pu chasser certains d’entre eux occupé sur d’autres projets ou mal informé. Quand arrive donc le premier orage de septembre, j’ai le couteau entre le dents. Mais la météo ne permet pas aux chasseurs d’orage autour de Toulouse de capturer la foudre.
Chasser l’orage une activité dangereuse !
On ne le dit jamais assez, mais au regard de certaines histoires, il faut le rappeler. La chasse à l’orage est une activité à risque. Le manque de préparation, la méconnaissance de ces phénomènes météorologiques rend l’exercice dangereux.
À titre personnel, je refuse de partir chasser l’orage si je suis fatigué, si je ne suis pas en pleine possession de mes capacités intellectuelles. Je ne consomme pas d’alcool ou de drogue donc je ne suis pas concerné par ces problèmes.
Il faut faire attention à ne pas prendre le risque de faire une hypoglycémie ou de se retrouver déshydraté. Les chasses à l’orage peuvent parfois être longues.
En attendant l’orage, on apprend la patience
Lorsque l’on est un chasseur d’orages, on apprend la patience. Si certains préfèrent parcourir des kilomètres, traverser la France voir partir à étranger, je préfère attendre que les orages viennent à moi. Il y a bien évidemment l’aspect financier qui entre en jeu, mais surtout l’impact d’une telle activité.
À l’heure du changement climatique provoqué par les activités humaines, je suis parfois tiraillé entre chasser l’orage et éviter d’ajouter quelques grammes de CO2 dans l’atmosphère.
On échange sur les nombreux groupes Facebook de chasseurs d’orages. On regarde des photos, on échange des cartes météos et des prévisions. On parle des catastrophes que provoquent les orages, les inondations, les rafales voir les tornades. .
Lors de nos déplacements, on essaye de trouver de nouveaux spots, pour varier les plaisirs, pour pouvoir s’adapter aux orages.
Une alerte météo pour se mettre en route
Depuis deux semaines, les alertes météos se succèdent. Régulièrement Météo France lance des alertes aux orages. Régulièrement sur Toulouse les parc et jardin sont fermés à cause des risques d’orages et de vent.
Après deux semaines sans réussite, ces alertes n’ont plus la même saveur. Pire, ce soir, j’ai décidé de rester à la maison. La veille, je suis rentré vers 4 h après une longue attente.
Lors de ces chasses à l’orage, le ciel s’est illuminé à de nombreuses reprises. Mais les nuages ont souvent joué les troubles fête. Le ciel manque de relief, de texture. Depuis 2 semaines avec d’autres chasseurs d’orages de Toulouse, nous voyons les cellules orageuses n’apporter que des précipitations qui cachent les impacts de foudre.
Préparer le sac pour aller chasser l’orage
Depuis deux semaines, mon matériel pour chasser les orages est branché à un chargeur jusqu’à mon départ de la maison. J’ai eu le temps de vérifier encore et encore mon sac. De me demander si tel ou tels accessoires était indispensable. Je soigne notamment la Pluto Trigger qui me sert aussi de télécommande et d’intervalomètre.
C’est aussi l’occasion de bien charger mon smartphone qui me permet de suivre l’évolution des orages via les applications. Il sert aussi de GPS et me permet de faire des stories sur Instagram.
Trouver le bon spot pour photographier la foudre
À chaque départ, j’hésite entre différents spots. La saison n’ayant pas été très riche en orage, je souhaite assurer la réussite de ma chasse à l’orage. En juin, j’avais pu chasser un orage avec des amis, depuis plus rien. Plusieurs occasions manquées.
Je fais la liste des spots que je connais. Je cherche un spot qui sera suffisamment loin de l’orage pour pouvoir prolonger la séance photo. Mais je souhaite quand même que celui-ci soit visible. Au regard des modèles météos, j’ai souvent posé mon trépied à Pech-David, ce spot reste une valeur sûre pour réussir à photographier les orages quand on est sur Toulouse. On peut y observer des orages dans le Gers jusqu’à Auch voir Nougaro.
J’ai aussi visité le spot de Balma. Il semble toujours aussi prometteur, mais pour le moment, je n’ai jamais pu y réaliser une photo potable. La municipalité envisage de transformer l’endroit, ce qui risque de compliqué la réalisation de photos. Il y a d’autres spots plus vers Gauré. Mais ce sont des spots qui ne m’ont jamais permis de revenir avec des photos.
Le centre-ville m’aurait bien tenté, mais il est difficile de se stationner, notamment sur les quais. La circulation en voiture n’est pas la chose la plus simple. C’est encore pire quand il y a de l’orage. Je pourrais faire plus de route, mais j’essaie de me limiter dans mes déplacements.
Cependant, ce soir comme je suis en retard, je me dirige vers Gratentour. J’ai découvert ce spot au début de l’été. Il permet d’avoir au premier plan le Nord de Toulouse notamment la gare de triage qui se trouve en contrebas. Lorsque la circulation est fluide, il m’est aussi rapide d’accès que Pech-David. Cependant, il offre l’avantage de se trouver au Nord-Est ce qui me permet de le rejoindre avant le passage de l’orage qui arrivent le plus souvent du Sud-Ouest.
Le trépied dans le champ de tournesol
Lorsque j’ai repéré ce spot, j’étais en voiture. Je n’ai pas fait attention à l’accès. Il y a un peu de place pour se garer devant une habitation sans perturber la circulation. Pour mettre le trépied, il faut se mettre dans un champ. Aujourd’hui il y a des tournesols secs et particulièrement sombres. Mais pour d’autres orages cela donnera un premier plan intéressant.
En contrebas il y a l’éclairage des parkings et des entrepôts qui entourent la gare de triage de Saint-Jory.
Rapidement, j’ouvre mon trépied. Je réalise quelques réglages que déjà le premier flash lumineux, bien plus puissants que ceux observés les jours précédents, illumine le ciel. Lors de ce flash, je devine la forme des nuages à l’allure prometteuse.
J’ai laissé le sac dans la voiture, je déclenche donc manuellement. La technique est rudimentaire pour photographier les orages, mais se révèle assez rapidement efficace. Toutefois, sur mon appli pour suivre l’évolution des orages, je constate que l’activité électrique diminue. Un éclair zèbre le ciel. Il pleut un peu, mais j’espère voir apparaître d’autres éclairs. Malheureusement, il faudra se contenter de quelques flashs.
La pluie se fait davantage présente. Le matériel et notamment la lentille frontale de mon optique se font arroser. Il ne sert à rien de rester sous la pluie. Réfugié dans la voiture, j’échange avec un autre contact placé à Pech-David. Lui aussi a pu observer quelques impacts de foudre. Mais il m’indique qu’en quittant sa zone d’observation un impact n’est pas tombé bien loin. Effectivement en regardant les cartes on retrouve l’impact. L’occasion de se souvenir que l’orage, la chasse à l’orage peut comporter des risques.
Retour sous la pluie et post-traitement des photos
Le retour à la maison se fait lentement. Les routes sont détrempées, je crains souvent que celles-ci soient inondées. J’évite soigneusement les voies qui sont fréquemment inondées. Sur la route, on voit de tout et particulièrement des cyclistes sans éclairage, sans réflecteur. On croise aussi des voitures borgnes avec un seul phare fonctionnel.
Plus j’approche de chez moi, plus les routes sont détrempées. Il y a même par endroit quelques petites billes de glace. Il a eu un peu de fine grêle avant que j’arrive. Soudain le ciel se lézarde, un impact multiple vient de se former. Je conduis, sous la pluie, je reste donc concentré, mais impossible d’ignorer ce qu’il vient de se passer.
Une fois à la maison, je fais sécher le matériel. J’ouvre les fenêtres pour évacuer la chaleur de la journée. Je branche ma carte mémoire pour la sauvegarder et file me coucher. Voilà plusieurs jours que je me couche beaucoup trop tard.
Le post-traitement et le partage de cet article attendront quelques heures de plus.