Depuis plusieurs jours, les chasseurs d’orages surveillent les cartes. C’est particulièrement vrai dans le sud ouest ou l’on voit peu à peu se dessiner un épisode orageux. Plus avance du 27 juin plus les prévisions se confirment.
Le 26 juin au soir je finis de préparer mon sac. Cela fait quelque temps que je n’ai pas pu chasser. Je ne vais pas rater l’occasion. Sur mes prévisions, cela doit véritablement arriver sur Toulouse un peu avant 18 h.
Une cellule orageuse en avance
Qu’elle est donc ma surprise quand l’application sur mon portable m’informe que les premiers impacts de foudre tombent dans le secteur de Toulouse. Habituellement j’ai le temps de voir l’orage approcher, mais aujourd’hui l’orage commence à monter dans le muretain.
J’ai juste le temps de rejoindre mon spot favori, le plus rapide d’accès pour faire les premières photos. L’orage file vers Nord Est à une vitesse impressionnante. La supercellule se renforce peu à peu, mais les impacts de foudre sont moins visibles, cachés par la pluie et les constructions. Je suis rejoint par un autre chasseur d’orage, je me demande combien nous sommes à suivre les orages dès que nous le pouvons.
En quelques instant le ciel redevient bleu et nous offre un léger moment de répit. Il fait encore chaud. Les avions ont changé de sens à Blagnac. On comprend que le vent a tourné et va nous apporter de la fraicheur. En quelques minute on perd presque 10°C au pied de l’Obélisque de Jolimont.
La foudre dans tous les sens
On le sait ce n’est qu’une mise en bouche. Un autre front orageux arrive lui aussi. Il est encore à l’ouest d’Auch ce qui me laisse le temps de sauter dans une voiture. (La mienne est toujours chez le garagiste). Avec mon frangin on se rend donc à Pech David. C’est une valeur sur pour chasser l’orage. Malheureusement sur la route on perd du temps et on arrive sur les coteaux un peu tard pour réussir à multiplier les prises de vue.
On devine une légère odeur de pétrichor, l’odeur de la pluie d’été sur l’herbe verte.
Le ciel clignote. L’appli de mon smartphone me hurle d’être très prudent. La foudre tombe dans tout les sens sauf dans le cadre. Soudain un Béluga, le super transporteur d’Airbus surgit des nuages. Je croise les doigts pour avoir l’avion et la foudre. Malheureusement la foudre tombe très au bord du cadre.
La pluie est déjà sur nous et nous oblige à nous replier. Sur le retour, la route est inondée. Les toulousains s’abritent comme ils peuvent. Ils n’avaient pour beaucoup pas anticiper cet orage. En descendant de Pech-David la foudre s’abat à moins de 50m de nous. Heureusement nous sommes à l’abri dans la voiture.
En quelques minutes 20mm de pluie s’abattent sur le centre-ville de Toulouse.
Une chasse à l’orage combien ça coute
Parce que certains pensent que Pyrros.fr est un site en libre-service et que les photos ne valent pas grand-chose, voici le détail du cout d’une chasse à l’orage :
Une chasse à l’orage ne commence avec l’arrivée des nuages.
- Préparation/repérage indispensable
- Prévision météorologique pour choisir le meilleur emplacement
- Formation à la photographie, à la météorologie
Pour chasser l’orage il faut du matériel
- Matériel photo (boitiers, objectifs, cellules de déclenchement et trépieds)
- Des protections pour le matériel et le photographe
- Un véhicule en bon état et donc avec le plein d’essence
- Un smartphone pour suivre l’orage et la météo via les radars
- Un ordinateur, les systèmes de sauvegardes et les logiciels
Pendant l’orage
- Une grande concentration pour réduire les risques
- Un savoir faire. On ne s’improvise pas chasseur d’orage.
- Du temps sur le terrain
Après la chasse à l’orage
- Entretien du matériel
- Diffuser les photos
Avant de « pleurer » et de tenter l’intimidation en recevant une facture, faites les choses dans l’ordre… Demandez les conditions avant de reproduire les photos et pour les plus gros sites, ceux animés par des journalistes, pensez aux piges pour les photographes. Ça aide à remplir le frigo et à financer d’autres projets.
Ah, moi, j’étais à l’abri derrière ma fenêtre fermée, mais je me doutais que tu étais à la chasse!
@Anne
Je fais comme les escargots, dès qu’il y a de l’orage il faut que je sois dehors 😉