Après presque 15 jours de canicule, tous les toulousains attendent la pluie. Bien sur quand nous sommes chasseurs d’orage nous attendons aussi un peu d’activités électriques. Mais il ne faut pas se mentir, si nous apprécions les orages nous n’aimons pas la grêle.
Quand on attend les orages on pense à plein de choses. On imagine des scenarios. On imagine des endroits pour faire des photos. Parfois cela fait longtemps que l’on entend que les éléments se coordonnent pour nous permettre de faire LA photo. Habitant à Toulouse je souhaite toujours obtenir une photo de la foudre devant les monuments qui représentent Toulouse.
Une fausse alerte quelques jours avant
2 jours avant, alors que Toulouse dort profondément ou suffoque à cause de la chaleur, les toulousains se font réveiller par un coup de tonnerre. Pour certains il rappelle le bruit d’une explosion. Beaucoup de Toulousains réveillés en sursaut s’inquiètent. L’inquiétude est d’autant plus grande que ce sera le seul impact sur la ville et que les réseaux de détections accessibles au grand public ne le voit pas.
Par contre, dans le Gers un orage gronde et quelques impacts sont eux correctement détectés. Pendant que les toulousains s’affolent, une autre cellule se forme à l’Est de Toulouse et se dirige vers la montagne noire. Une autre cellule vient finir de réveiller les toulousains, apportant quelques gouttes de pluie et quelques impacts lointains.
En train de lire dans mon lit, je place rapidement mon boitier à la fenêtre. J’ai déjà pu photographier la foudre depuis ma cuisine on ne sait jamais. Mais j’ai beau observer les cartes et les radars, rien ne m’incite à sortir. La pluie a la très bonne idée d’arriver et m’incite à rester à la maison.
Les ilots de chaleurs urbains n’en peuvent plus de chauffer la journée et de recracher tout au long de la nuit la chaleur accumulée. Les stations météos annoncent 24° mais en ville les thermomètres affichent des températures encore plus élevées. Le soleil se lève et le soleil chauffe une ville qui étouffe chaque jour un peu plus.
Une situation orageuse très surveillée
L’épisode de canicule doit se terminer, on le sait, Météo France l’a annoncé. On sait qu’il y aura de la pluie et donc un risque d’orage. Celui semble augmenter quand la Haute-Garonne passe en alerte jaune pour les orages Les chasseurs d’orages autour de Toulouse scrutent le ciel et les prévisions météos. Entre la veille et l’arrivée de l’orage, les prévisions s’affinent, mais on se fait surprendre. L’orage arrive plus tôt et surtout beaucoup plus rapidement que prévu.
Voilà qui ne m’arrange pas, j’ai pris la mauvaise habitude de travailler la nuit pour profiter de la fraicheur et je fais une petite sieste. L’esprit encore embrumé, je me dirige vers les bords de Garonne. Je sais que l’orage remonte du sud, qu’il va passer plus vers l’ouest et le centre de Toulouse. Les éléments se réunissent pour photographier le dôme de La Grave avec de la foudre.
Arrivé sur place, je suis un peu en retard et je vais le payer durant les quelques minutes au cours desquelles je peux faire des photos. Mes réglages ne sont pas parfaits. Pire j’ai laissé l’autofocus qui ralentit le déclenchement assisté par la Pluto Trigger.
Je constate en rentrant à la maison que j’ai raté plusieurs photos notamment une de la foudre rampant au-dessus du Pont Neuf.
Rapidement la pluie arrive
Malheureusement la pluie arrive, les curieux qui profitent de la fraicheur apportée par la Garonne fuient sous les premières gouttes. Je tente de résister mais le rideau de pluie se devine, un dernier impact tombe dans le cadre. C’est le bon ! Le vent se lève, les gouttes de pluie se font de plus en plus grosses.
Je replis mon trépied et file me mettre à l’abri. A l’aide des radars les copains restés chez eux, ou trop loin m’expliquent la situation. L’orage file vers le Nord, quelques impacts tombent encore. L’un d’eux tombe à quelques centaines de mètres de moi. Encore un impact qui a du défriser la moustache de certains toulousains surpris par l’orage.
Le vent se calme, puis la pluie faiblit. Les toulousains reprennent une activité normale tandis que je tente quelques dernières images sans succès. Sur la route, les automobilistes conduisent sur des œufs. La chaussée semble glissante en centre ville.
A Toulouse, la température vient de chuter. On vient de perdre en l’espace d’une petite demi heure plus de 8.5 degrés. L’atmosphère devient plus respirable.
Une liste de spots pour chaque chasseur d’orages
Tous les chasseurs d’orages un peu expérimentés ont des listes de spots pour faire des photos. Ce sont des points d’observations sur les orage ou des sites qui permettent de construire une photo avec un premier plan.
Le dôme de La Grave symbolise Toulouse parfois plus que le Capitole. Tous les toulousains ont au moins une photo de La Grave dans leur smartphone. Quand le soleil se couche en été il faut parfois jouer des coudes ou faire la queue pour faire une photo. Il apparait donc comme normal de l’avoir dans la liste des spots à photographier pour un chasseur d’orage.
Retour à la maison avant une nouvelle chasse
Je rentre à la maison impatient de découvrir les photos que j’ai pu prendre. Il y a un coté chercheur d’or dans les conditions que je viens de vivre. On n’a pas le temps sous la pluie de regarder les photos. Je découvre donc sur le PC les pépites que j’ai pu obtenir. Il y a beaucoup de photos qui partent directement à la corbeille. Au final il en reste une, celle qui ouvre ce billet.
Je me lance dans l’écriture de ce billet vers 19h. Je prends mon temps. En même temps j’échange avec d’autres chasseurs d’orages (nous avons un groupe facebook pour les chasseurs d’orage à Toulouse) et quelques astraphobes qui cherchent à être rassurés. 45 minutes plus tard je me rends compte de l’heure et file me faire à manger. Il y a une maigre chance que d’autres orages se forment, je vais éviter de devoir partir le ventre vide.
On repart en chasse
Mon repas terminé, je viens terminé mon article mais je ne peux m’empêcher de jeter un œil aux radars. Plusieurs cellules orageuses semblent remonter des Pyrénées vers le Nord. L’une d’elle relativement petite, au dessus de l’Ariège prend la direction de l’Ouest toulousain. Je reprends mon sac et d’un coup de voiture me voila à Montrabé où je retrouve un chasseur d’orage.
La nuit commence à tomber et au loin on aperçoit de timides éclairs. Mal placé on décide de changer de spot. Ainsi on visite plusieurs spots. On observe cette cellule orageuse qui ne semble pas très active. Soudain un coup de vent balais le ciel et on devine un champignon dans la nuit. Sur le Lauragais un imposant cumulonimbus prend la forme caractéristique d’une enclume ou d’un champignon atomique. Il se développe à une vitesse folle.
Photographier les orages peut rapidement devenir dangereux, protégez vous !
On croise les doigts pour obtenir un éclair extra-nuageux mais rien. Quelques intra-nuageux font briller l’imposant nuage. Sur le Tarn et Garonne une cellule orageuse s’active, elle parait loin mais plus active. Un peu plus tard ces 2 cellules fusionneront sur la Montagne Noire. Elle vont former une ligne orageuse puissante qui s’étend de l’Hérault jusqu’au portes de l’Aubrac.
Pour photographier ces cellules orageuses on doit se battre avec la pollution lumineuse. Nous sommes à la campagnes mais de nombreux éclairages inutiles brillent. Pire un village, illumine le ciel d’un cercle bleu. Lavalette semble essayer de contacter Batman, en éclairant le somment de son église.
Une troisième cellule orageuse, pour le plaisir
Au même moment la cellule gersoise que l’on oublie de regarder, passe au Nord de Toulouse et se place presque face à nous. On déménage une nouvelle fois pour tenter quelques photos sans succès. On retourne donc sur le spot qui domine Montrabé et offre une vue sur le Tarn et Garonne.
Ça flash dans tous les sens. Les 3 cellules semblent discuter entre elles, mais impossible de savoir ce qu’elles se racontent. Nous sommes les plus heureux, les cellules orageuses nous épargnent. Aucune goutte de pluie ne va tomber sur Montrabé durant cette chasse à l’orage. Au dessus de nous le ciel laisse apparaitre les étoiles. On devine aisément la constellation de Cassioppée.
Sous les étoiles filantes, l’orage
C’est dans la constellation de Cassioppée que l’on voit la première étoile filante. Les photos s’enchainent. On essaie de se battre pour avoir un cadre pas trop moche, avoir la cellule orageuse, quelques étoiles et si possible une étoile filante.
Malheureusement aucun étoile filante ne me fera l’honneur de s’afficher en compagnie de l’orage. De son coté celui ci fait bim, bam boom, il flash dans tous les sens. Nous observons lors des flash lumineux l’épais rideau de pluie. Il y a de tout dans cette cellule orageuse, des intra-nuageux, des impacts bien identifiables sous le nuage et même quelques timides extra-nuageux. On remplit rapidement nos cartes mémoires.
Lentement notre orage se dirige vers L’Est on l’accompagne du regard et sous la surveillance de nos boitier jusque sur Albi. Par la bas l’activité électrique diminue fortement. Cependant quelques impacts se laissent observer. Au loin on devine que sur Béziers l’orage continue. Sur le Gers une nouvelle cellule pluvieuse permet d’observer de rares impacts de foudre. Il est 1h du matin, le bon moment pour décider de rentrer.
La première photo, celle de La Grave est surprenante. Les suivantes sont hallucinantes.
Je ne suis pas très à l’aise face à un orage toutefois tes photos rendent la situation très belle.
@Atchoum
Il n’y a ici qu’une partie infime des photos que j’ai pu faire mercredi soir. Je ne peux pas tout mettre en ligne, mais celles ci sont les plus significatives
De belles photos, mais dommage que l’on ai eu des dégâts dans l’Ouest du Gers à cause de la grêle.
Chez nous des balles de golf sont tombées du ciel. Les toitures n’ont pas appréciée. Heureusement les voitures étaient à l’abri
@Nom de Zeus
J’ai vu quelques vidéos du Gers. La grêle fait toujours des dégâts et on doit se préparer à avoir de la grêle de plus en plus grosse.
Comme c’est beau! Moi, j’attends toujours tes articles quand je suis planquée chez moi!
@Anne
Par chance l’attente est généralement assez courte entre l’orage et la publication de l’article.