A Toulouse, les orages se suivent, mais ne se ressemblent pas. Par contre, le résultat des chasses à l’orage sont identiques. Je rentre bredouille ou presque. La dernière fois en avril, j’avais pu capturer quelques impacts qui se sont cachés dans les arbres de mon premier plan.
Chasser l’orage est à chaque fois un coup de poker. La météo prévoit avec toujours plus de précisions le risque orageux mais il reste encore une petite part d’incertitude. Que ce soit la faute du vent ou de la pluie, les orages ne se laissent pas toujours prendre en image.
Un orage particulier
A Toulouse, les orages viennent le plus souvent de l’Ouest. Mais une ou deux fois pas an un orage arrive par l’Est. Cela se produit généralement au cours du printemps. Ils sont le plus souvent accompagnés de fortes précipitations.
Dans ces conditions ce sont des orages moins simples à comprendre. Les spots pour photographier les orages sont aussi moins nombreux. A quoi pourraient-ils servir quand on a ce genre de situation météorologique aussi rarement.
Mais ce soir la situation était encore moins évidente à comprendre. Vers 17 h les orages encadraient la Ville Rose. A 50 km à l’Est, au Sud et à l’Ouest, 3 cellules orageuses semblaient se diriger vers le Capitole.
Changement de spots pour plus de visibilité
Aujourd’hui encore, j’ai vu l’orage se rapprocher de Toulouse. Je l’ai d’abord suivi sur le PC à la maison avant de me rendre sur l’un des spots que j’ai repérés. Malheureusement la lumière est trop présente et même la cellule de déclenchement ne peut rien faire.
Chasser l’orage demande parfois de s’adapter à la situation. Il faut être réactif. Parfois, il faut changer d’emplacement pour mieux observer l’orage.
Contrairement aux prévisions, au lieu de traverser Toulouse, l’orage a décidé de s’étendre vers le Sud. Il a ainsi rejoint un petit noyau orageux qui frappait le Sud de Toulouse depuis un moment. Sur les radars, les impacts étaient nombreux. Mais ils étaient pour la plupart cachés dans les nuages à seulement 20 km de ma position.
Le second spot de la soirée est encore baigné par le soleil. Les toulousains y prennent l’apéro, d’autres font un barbecue. Mais l’orage reste caché derrière la végétation. Ce spot offre habituellement aux chasseurs d’orage un point de vue parfait pour capter le passage de l’orage sur Toulouse. Mais ce soir depuis ce spot, il sera impossible de voir l’orage.
Sur le troisième spot, il faut traverser un pré. L’herbe y est mouillée. 20 mètres sur l’herbe auront rempli, mes baskets d’eau. Heureusement le spot est prometteur pour un flux d’Est. C’est d’ailleurs depuis ce spot que les impacts de foudre arrivent enfin à s’imprimer sur mon capteur. La luminosité faiblit ce qui me donne la possibilité d’adapter mes réglages de prise de vue pour photographier les impacts de foudre.
Malheureusement les impacts restent trop éloignés. Ils continuent de se cacher. Certains frappent hors du cadre. Ce soir j’ai une mauvaise main pour faire mes photos. Lentement l’orage se rapproche.
La pluie, l’ennemie des chasseurs d’orages
Avec les prévisions météos, on savait que la pluie aller s’inviter à la fête. Mais lorsque l’on chasse l’orage, on a parfois la mauvaise surprise de voir la pluie arriver en avance. Elle noie ainsi les espoirs des chasseurs d’orages. Loin d’être en sucre, les chasseurs d’orages évitent la pluie pour préserver leur matériel et surtout parce que sous la pluie faire des photos devient bien moins simple. Les photos sont moins nettes. Les gouttes de pluies se déposent de temps en temps sur l’objectif et ne permettent plus de faire des photos présentables.
Surtout que ce soir les gouttes sont énormes et nombreuses. Le pétrichor se fait rapidement laver, dommage j’apprécie tant cette douce odeur. En quelques minutes, la route du retour est inondée. Les véhicules roulent au pas sauf quelques abrutis. Il faut conduire prudemment surtout que la visibilité est réduite et nombre de toulousains n’ont pas d’éclairage sur leur véhicule (sans doute une option, notamment chez les livreurs à vélo). Il faut rester concentré sur la route alors que tout autour, c’est le chaos.
Parfois un éclair tente de retenir l’attention du chasseur d’orage, mais c’est trop tard, il fallait arriver avant la pluie.
De retour à la maison, les questions fusent. Les regrets sont nombreux. Pas grave, on fera mieux la prochaine fois dans des conditions un peu plus normales avec un orage qui vient de l’Ouest. Les impacts de foudre ont été nombreux après mon retour mais les précipitations furent importantes.