Cela fait longtemps que j’attends de pouvoir aller à Pech-David pour une chasse à l’orage. Pour profiter pleinement de l’endroit il ne faut pas être en retard sur l’orage. Il faut anticiper quand un orage approche de Toulouse. Cela tombe bien, nous sommes dimanche et je ne sais pas quoi faire.
Cette chasse à l’orage commence tôt pour un dimanche matin. Quand je me réveille, je vois sur Twitter une alerte orange pour la quasi totalité du Sud Ouest. La Haute Garonne est aussi placée en vigilance orange pour des orages, de la pluie et même de la grêle. Quelques minutes plus tard je reçois un texto sur mon smartphone pour m’informer de la vigilance orange.
Je plonge donc sur l’ordinateur pour vérifier ces informations, pour faire mes propres prévisions. J’ai encore le temps de me préparer. Le front orageux doit commencer à se montrer vers 14h30. Il sera encore sur le Gers.
Une chasse à l’orage avec trop de lumière
En partant de la maison, rien ne laisse penser que dans quelques heures un orage va apporter encore plus de vent que celui qui souffle déjà. Le ciel est bleu. Il fait une bonne température pour une fin avril. Le vent de sud apporte un peu d’humidité.
En arrivant à Pech-David, on voit une masse nuageuse. Elle est blanche et ne parait pas bourgeonner. Elle subit le vent de sud et se dirige lentement vers le Nord de Toulouse, vers Montauban.
Faire des photos de foudre relève de l’exploit dans ces conditions. La luminosité est encore importante. La cellule de déclenchement que j’utilise est prévue pour fonctionner à 1/20 de seconde, j’arrive péniblement à descendre à 1/320. Je ne peux que profiter du spectacle des nuages.
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Lentement le bleu du ciel disparait. Pourtant il y a de plus en plus de monde sur les hauteurs de Pech-David. Les toulousains profitent de leur week end et viennent pour certains prendre un grand bol d’air. D’autres font du sport. Une personne déploie même son cerf volant.
Un autre chasseur d’orage me rejoint. Il a eu la même idée que moi pour photographier l’orage. Il s’installe à quelques pas de mon trépied. C’est l’occasion d’échanger quelques anecdotes de chasses passées.
Depuis Pech-David on voit l’évolution de l’orage
On voit les rideaux de pluie. Ils se succèdent sur le Gers. Un impact de foudre tente de fendre le ciel. Il arrive à déclencher l’appareil photo. Je ne vois qu’un vague flash lumineux. Ce n’est qu’une fois à la maison que je découvre qu’il a réussi à s’imprimer sur mon capteur.
Soudain, un panache de poussière s’élève au-dessus des habitations du quartier Saint Simon. Cela ressemble à un début tornade. Mais rapidement, on se rend compte que le panache de poussière est beaucoup trop large. La poussière ne s’élève pas beaucoup au-dessus du sol. On ne perçoit aucun mouvement rotatif, cela ressemble à un rouleau qui se bagarre pour exister.
Sous un épais nuage noir, on assiste à une rafale descendante. La lumière est mauvaise. Mais on voit le résultat. D’importantes quantités de pluie provoquent un mouvement d’air vers le sol. Depuis Pech-David on voit le panache de poussière avancer lentement.
Les chasseurs d’orage dans la tempête
Rapidement il est sur l’ile d’Empalot. La rafale descendante poursuit son chemin vers le centre ville. Cela signifie pour moi qu’il faut se replier. On ne sait pas ce qui se trouve dans le rideau de précipitations. La visibilité devient mauvaise et en quelques instants, après une forte bourrasque de vent la pluie vient nous arroser.
C’est l’heure de rentrer tout le monde se dirige vers les voitures stationnées à quelques mètres de là. Sur la route du retour, je croise beaucoup de feuilles d’arbres et quelques branches tombées au sol. Parfois la chaussée semble légèrement humide, parfois, elle semble avoir subie une grosse averse. Le pollen, principalement de platane, est collé à la chaussée qui glisse comme une savonnette.