La réforme des retraites mobilise toujours la rue

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Après les vacances d’hiver, les syndicats sont toujours mobilisés contre la réforme des retraites. Durant les vacances de la zone C (Paris et Toulouse), les syndicats ont fait une pause. Les manifestations reprennent avec objectif le blocage de l’activité économique.

Les débats commencent au Sénat, alors qu’à l’Assemblée Nationale les débats n’ont pu aboutir faute de temps. Au Sénat, majoritairement à droite et favorable à l’allongement de la durée de cotisation, les débats paraissent plus apaisés. Au cours du week-end, les sénateurs ont même voté un amendement ouvrant la réflexion pour un passage de la retraite par répartition à un système par capitalisation.

« La colère monte ca va péter »

Toulouse toujours mobilisé contre la réforme des retraites

La mobilisation diminue à la veille des vacances

À la veille des vacances de la zone C, la manifestation du 16 février a attiré moins de monde. À Toulouse, les syndicats ne comptaient que 65’000 manifestants contre 80’000 lors des manifestations du 31 janvier, du 7 février et du 11 février.

Au niveau national, vacances oblige, le nombre de manifestants étaient, lui aussi, en baisse.

Une rentrée sous le signe de la mobilisation à Toulouse

Comme partout en France, la rentrée est placée sous le signe de la mobilisation. Avant la journée de grève, plusieurs professions ont décidé de se mettre en grève, comme c’est le cas pour les routiers. De nombreux cortèges contre la réforme des retraites sont organisés par les syndicats.

À Toulouse, le cortège ne part qu’à 15 h. Les précédentes manifestation partaient le matin. Les syndicats souhaitent mobiliser les travailleurs contre la réforme des retraites. Ils souhaitent mettre la pression sur les élus et particulièrement les sénateurs qui débâtent actuellement des 20 articles de la réforme des retraites.

Mais avant les cortèges de manifestants, des piquets de grèves sont installés devant les entreprises, les facultés et les lycées. À Toulouse, Thalès, Tisseo, Météo France avaient un piquet de grève. Au lycée Ozenne comme à Saint Sernin, les lycéens avaient bloqué l’accès à leur établissement.

L’intersyndicale défile unie contre la réforme des retraites

Des nombreux manifestants pour les 7 et 8 mars à Toulouse

Malgré la pluie, de nombreux manifestants se sont réunis à Saint Cyprien. Les syndicats annoncent la mobilisation de 120’000 personnes. Au niveau national, les syndicats annoncent une mobilisation record encore plus importante que les manifestations précédentes.

Le 8 mars, pour la journée du droit des femmes, les femmes défilent à Toulouse.

Le 9 mars, c’est au tour des étudiants et lycéens de défilé, mais la mobilisation est bien moindre. Les manifestations se succèdent trop rapidement.

Manifestation du 11 mars à Toulouse, 45’000 manifestants selon l’intersyndicale

Est la récurrence des manifestations, la météo pluvieuse ou la moindre communication de l’organisation de cette manifestation qui a fait fondre le nombre de manifestants à Toulouse ?

Certains manifestants pensent que le texte est déjà voté et qu’il ne sert à rien de continuer à se battre. Le refus de Macron de recevoir les représentants de l’intersyndicale a pu aussi démotiver certains.

À qui coute le plus de telles grèves et manifestations ?

Faire grève et manifester représente pour tous les manifestants un cout conséquent, encore plus en cette période de forte inflation. Mais tous indiquent qu’ils préfèrent perdre quelques journées de travail en défendant la retraite que perdre 2 ans. Les grèves et manifestations sont alors vues comme un investissement pour ‘l’avenir.

Cependant, les entreprises subissent aussi les grèves et les manifestations. Les blocages et les ralentissements représentent un cout important pour les entreprises. Certaines sociétés, en plus de perdre en productivité, peuvent avoir des pénalités si elles ne sont pas en mesure d’honorer leur contrat en temps et en heure. Pour le capital, c’est une perte sèche. L’argent ne circule comme il devrait circuler. Certains analystes indiquent que la réforme des retraites vise à rassurer le monde de la finance. Les grèves pourraient avoir l’effet inverse.

Seuls les spéculateurs pourraient tirer leur épingle du jeu.

À qui profite la réforme des retraites ?

Pendant ce temps, les débats sur la réforme des retraites se poursuivent

À l’Assemblée Nationale, des piques et l’hystérie

Peut-on encore parler de débat quand on voit comment ils se sont déroulés à l’assemblée nationale ? Tous les articles n’ont pas été débattus faute de temps suffisant.

Les débats se sont terminés à l’assemblée Nationale offrant aux français un spectacle indigne. Entre les députés qui s’invectivent sur des questions personnelles et un ministre du Travail, Olivier Dussopt, hystérique au moment de conclure le débat le vendredi 18 février, il ne fait aucun doute que la majorité et les groupes d’opposition n’ont pas montré le meilleur visage de la vie politique.

Alors que la fracture se creuse à chaque élection entre les élus et les français, nul doute que ce spectacle n’arrangera pas les choses. De quoi favoriser la progression de l’extrême droite et de l’abstention lors de prochains scrutins.

Les débats sur la réforme des retraites au Sénat avec l’article 44.3

Au Sénat, majoritairement de Droite, les débats se poursuivent. Il n’y pas d’obstruction avec un grand nombre d’amendements déposés comme ce fut le cas à l’Assemblée Nationale. Ils ont commencé par voté la fin des régimes spéciaux. Cependant, ils n’ont pas touché au régime de retraite des sénateurs.

Ils ont voté un amendement pour mener une réflexion sur la retraite par capitalisation. La retraite par point avait mobilisé les français avant que le Covid ne vienne mettre fin aux débats.

Alors que le sénat a voté en faveur de l’article 7 repoussant l’age de départ à la retraite, le gouvernement à fait le choix d’utiliser l’article 44.3. Un énième article de loi ou de règlement permettant de faire avancer le débat sans devoir écouter l’opposition et ses amendements. Ce n’est pas le 49.3 tant décrié, mais cela y ressemble fortement. Les sénateurs ne devront alors plus voter chaque article du projet de réforme des retraites, mais toute la réforme des retraites lors d’un seul vote qui doit avoir lieu avant dimanche 12 mars à minuit.

Les macronistes et la droite s’ouvrent ainsi un boulevard afin de valider le texte de la réforme des retraites.

Le gouvernement sourd face à la contestation et à la mobilisation

Les ministres ont beau dire sur tous les plateaux TV qu’ils entendent la grogne monter. Mais il apparait qu’ils continuent de débattre en eux et de faire vivre un texte que les français rejettent en masse. Les quelques évolutions du texte paraissent plus cosmétiques qu’autre chose.

En réduisant les débats, en écartant les débats sur les différents amendements, on comprend que pour le gouvernement, le texte doit passer quoi qu’il en coute.

À la sortie du conseil des ministres du 1er mars, Olivier Veran, le porte-parole du gouvernement, s’inquiète des conséquences d’un possible blocage de l’économie voulu par les syndicats. Mais ces propos sur les répercussions écologiques ou encore sanitaires d’un blocage économique ont souligné son manque de maitrise ou son manque de calme face aux menaces des syndicats.

Olivier Dussopt, ministre du Travail et ancien socialiste, dans le parisien, annonce que la réforme des retraites est une réforme de gauche. De quoi attiser la grogne sociale qui voit bien ici une énième provocation du gouvernement.

Pour Macron et son gouvernement, le texte doit passer. Peu importe désormais ce qu’il contient, il en va de la crédibilité du gouvernement. Seul un acte violent pourraient stopper ce qui est un recul en arrière des droits des travailleurs.

Ne souhaitant pas s’exprimer sur la réforme des retraites pour ne pas « perturber » les débats au sénat, Macron a rejeté la demande des syndicats qui souhaitaient le rencontrer. Il renvoie les représentants des syndicats vers les ministres. Il a toutefois publié un texte

Et maintenant ?

Dans la nuit du 11 au 12 mars, le Senat vote en faveur du texte global de la réforme des retraites. La probabilité que le gouvernement annule la réforme des retraites est assez faible. Cela bloquerait les autres réformes voulues par le gouvernement. Certains imaginent déjà que le gouvernement utilisera le 49.3 pour finaliser la validation du texte.

D’autres manifestations sont prévues :

  • Le 15 mars, lors de la commission paritaire entre le Sénat et l’Assemblée Nationale, une nouvelle manifestation est prévue.

Dans de nombreuses entreprises, des blocages ont été mis en place.

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