Les manifestations de policiers se poursuivent depuis bientôt 3 semaines, depuis l’attaque aux cocktails Molotov survenue le 8 octobre à Viry-Châtillon. Ils souhaitent aujourd’hui montrer leur défiance envers le gouvernement et les syndicats incapables selon eux de les défendre car déconnectés des réalités du terrain.
Depuis le 17 octobre, des policiers se revendiquant apolitiques et hors syndicats ont manifesté lors de regroupements spontanés pour réclamer plus de moyens, des peines plus sévères envers leurs agresseurs et une révision des règles de la légitime défense.
La fronde est partie de la région parisienne mais elle se développe aussi dans les régions malgré les menaces des autorités de sanctionner les manifestants. Depuis peu les pompiers se sont joints au mouvement.
Le gouvernement veut calmer la grogne des policiers
Le gouvernement a bien tenté de calmer les policiers en annonçant le déblocage d’un budget de 250 millions d’euros pour financer le remplacement d’équipements obsolètes. Le gouvernement a aussi annoncé la fin des « tâches indues » comme les gardes statiques devant les bâtiments, l’alignement des sanctions pour « outrages » à l’encontre des forces de l’ordre avec celles des magistrats qui passera donc de six mois à un an d’emprisonnement et des mesures pour préserver l’anonymat des policiers dans le cadre des procédures ou en intervention.
D’ici la fin novembre doivent être étudiées des propositions au Parlement sur « les conditions d’évolution de la légitime défense »
Malgré ces annonces les policiers continuent de manifester, pour certains c’est insuffisant, d’autres ont peur que ce soit de la poudre aux yeux.
A Toulouse depuis le début du mouvement les policiers se réunissent au pied du Monument aux Combattants des allées François Verdier. Certains sont en civil, d’autres ont le brassard orange de la police. Ils ne veulent pas trop être pris en photos. Dans d’autres régions certains de leurs collègues ont été convoqués pour un rappel à l’ordre. D’autres policiers craignent pour leur propre sécurité et celle de leur famille.
Le samedi 29 octobre près de 400 policiers se sont réunis place du Capitole, ils ont reçu le soutien des pompiers et d’une partie de la population.
Les pompiers ont des revendications assez proches des policiers, ils veulent plus de moyens et notamment plus de recrutements pour pallier à la hausse du nombre d’interventions. Ils souhaitent aussi que ceux qui agressent les pompiers soient plus durement sanctionnés et condamnés à plus que de la prison avec sursis. Enfin ils ne souhaitent pas voir de nouvelles missions de secours s’ajouter à leurs missions comme cela est en projet actuellement.
Les pompiers ont rejoint les policiers avec de nombreux véhicules toutes sirènes hurlantes et sur lesquels on pouvait lire de nombreux slogans.
Après avoir chanté une Marseillaise au pied du Monument aux Combattants de Toulouse les manifestants se sont rendus à la Préfecture toute proche. Certains manifestants avaient une pancarte, ou un drapeau Tricolore. Sur une banderole on pouvait lire « Au service des Citoyens pas des Politiciens ».
Plusieurs policiers m’expliquent que leur travail est une passion. Mais aujourd’hui en plus de la lassitude d’attraper toujours les mêmes (qui restent impunis), ils n’acceptent pas d’être mis en danger par des agresseurs sans pouvoir se défendre. Ils rejettent la politique du chiffre qui limite aux policiers de pouvoir faire leur vrai travail : celui de sécuriser la population.
Ils étaient escortés par de nombreux policiers chargés de sécuriser la manifestation et notamment de faire face à une possible agression.
Devant la Cathédrale Saint Etienne, un couple de demandeurs d’asile avec un enfant en bas âge dans les bras attend l’ouverture des bureaux de la préfecture. L’homme s’interroge sur le sens du mot « racaille » employé sur une banderole. Ils ont l’impression que la manifestation les concerne. Ils n’ont pourtant rien à se reprocher ils attendent juste l’ouverture de la Préfecture après avoir été mis à la porte de leur hôtel le matin même.
En avril déjà les policiers avaient exprimé leur ras le bol, lors de regroupements partout en France organisés par les syndicats. Cette fois ils semblent plus déterminés à obtenir de quoi améliorer leurs conditions de travail et leur sécurité.
Pas évident d’appartenir aux forces de l’ordre et de faire leur métier au quotidien. Et ce,n depuis longtemps déjà. on atteint des extrêmes et il est important que leurs demandes soient prises en compte car la plupart sont légitimes. Ton reportage est intéressant. ici aussi, à Clermont, on a assisté aux mêmes regroupements. C’est une problématique de fond et je ne suis pas sur que les quelques mesures prises pour calmer le mouvement ne suffisent à régler ce problème comme tu le précises. J’aime bien quand photos et actu se mélangent.
@sylolive
Lors de ce reportage c’étaient les policiers, il y a eu les infirmiers, les pompiers, il ne manque que les enseignants pour compléter le tableau. Il y a aussi eu les agriculteurs qui ont manifesté à Montauban. A chaque fois les politiciens mettent un pansement sur une jambe de bois et promettent toujours moins de personnel. Il faudra qu’un jour ils se penchent sur le vrai problème et trouvent une solution.
Lors de ce reportage on a eu la chance d’avoir les pompiers qui sont venus avec leurs camions. Les gyrophares ont apporté un peu de lumière et offrent un plus à l’ambiance de cette manifestation nocturne.