Toulouse comme d’autres grandes villes subit les actions des opposants à la loi travail. Il y a encore régulièrement des blocages, notamment en matinée. Mais il y a aussi des manifestations sur un parcours que tous les toulousains commencent à connaitre par cœur.
Lors de ces manifestations la seule incertitude réside dans le nombre de participants et dans la météo. Tout le reste est bien connu tant les manifestants sont entraînés, organisés.
A 14h30,les opposants à la loi travail se sont retrouvés dans le quartier Compans Caffarelli pour ensuite rejoindre le Grand Rond. Certains d’entre-eux ont des banderoles plus ou moins récentes. D’autres portent des pancartes aux slogans usés. Il y a toujours sur les camions les mêmes personnes qui haranguent la foule avec des slogans qui font fuir certains manifestants.

Des blocages partout pour lutter contre le texte
Certains manifestants bloquaient, le matin même, des ronds points ou des sorties de rocade autour de Toulouse, pour d’autres c’est la première manifestation contre la loi travail à laquelle ils participent, leur branche venant de rejoindre le mouvement.
La veille les cheminots ont bloqué la Gare Routière et notamment les “bus Macron” que certains utilisent pour remplacer les trains annulés.
Après le blocage des raffineries et dépôts pétroliers, ce sont les centrales nucléaires qui vont diminuer leur production.
Une pénurie de carburant
Un peu avant midi, la préfecture de la Haute Garonne annonçait que seules 52 stations essences étaient à l’arrêt et 23 connaissaient des difficultés d’approvisionnement sur 232 stations.
Cette pénurie est le plus souvent due à une surconsommation des conducteurs qui se précipitent dans les stations pour faire le plein en prévision de difficultés d’approvisionnement des pompes à essence.

Toujours les mêmes participants en lutte
Dans le cortège on retrouve les syndicats fortement représentés et dont les adhérents sont facilement identifiables sous leurs drapeaux colorés.
Les étudiants et les lycéens sont toujours présents, au côté des intermittents et des précaires. Dans ce groupe la foule est dense, réunie derrière les banderoles. Devant on retrouve les mêmes avec le mégaphone.
Dans le cortège les gens se connaissent, ils ont eu le temps depuis le début du mouvement de faire connaissance voire de lier des amitiés. Mais on rencontre parfois des manifestants qui viennent pour la première fois. Certains viennent de loin pour manifester d’autres étaient juste disponibles à ce moment là.
Le cortège est comme toujours encadré par les forces de l’ordre qui bloquent l’accès au centre ville. Certains toulousains qui ne participent pas à la manifestation s’agacent de devoir rallonger leur chemin. Certains soutiennent les manifestants, d’autres sont plus critiques, ils en ont ras le bol de voir les manifestations se succéder, c’est surtout vrai dans les commerces qui subissent toujours une perte du chiffre d’affaire les jours de manifestation.





L’Euro UEFA 2016, la compétition européenne de foot qui se déroule en France doit débuter le 10 juin. Elle pourrait devenir une cible des manifestants.

Des heurts et des lacrymogènes en fin de manifestation
La manifestation s’est terminée dans le calme pour la plupart des manifestants qui se sont rapidement dispersés en arrivant sur les allées François Verdier, certains sautant dans le métro, d’autres repartant à pied. Mais un petit groupe a voulu repartir vers le centre ville après avoir fait le tour du grand rond. Au-dessus d’eux flottait le drapeau noir des Anarchistes. Les forces de l’ordre leur ont bloqué la route. Durant un long moment les manifestants ont fait face aux forces de l’ordre dans un calme relatif. On voyait quelques manifestants échanger avec certains CRS qui barraient la route. Malheureusement certains manifestants n’ont pu s’empêcher de lancer des pommes pourries en direction du cordon de CRS. Certaines pommes s’éclataient sur les camions ou sur les boucliers des agents mais parfois elles touchaient aussi des manifestants.


Voyant qu’il serait impossible de repartir vers Jean Jaurès certains manifestants ont alors fait demi tour, certains partant en courant de manière désordonnée. C’est à ce moment que les forces de l’ordre ont lancé des grenades lacrymogènes avant de fendre la foule pour mener plusieurs interpellations.
Pour les photographes, il n’est pas simple de faire des photos en sécurité. De nombreux manifestants courent parfois sans raison, parfois pour fuir face aux policiers qui utilisent des grenades lacrymogènes ou courent après un manifestants.
Certains manifestants se sont alors réfugiés dans la rue Idrac où avec quelques poubelles ils ont essayé de se barricader.
Sur le boulevard Lazare Carnot on sentait un certain flottement, les forces de l’ordre semblaient ne pas maîtriser totalement la situation et couraient derrière certains manifestants qui se faisaient plaquer par des policiers en embuscade. Lors de chaque interpellation les manifestants et observateurs huaient les policiers.




Dans la rue de l’Etoile, les policiers ont interpellé une personne suite à des jets de projectiles, prenant à partie les photographes présents pour qu’ils racontent en détails les faits.
Dans la soirée la préfecture de la Haute Garonne annonçait sur Twitter que 7 personnes ont été interpellées à l’issue de la manifestation.
Nuit Debout continue
Après la manifestation, sur la place du Capitole se déroulait un nouvelle Nuit Debout. Les premiers à prendre le micro proposaient d’aller au commissariat soutenir les interpellés de la manifestation.

La lutte qui oppose le gouvernement et les manifestants
Pour faire passer la loi travail le gouvernement a utilisé l’article 49.3 permettant de ne pas soumettre le texte au vote des députés.
Le gouvernement, par le biais du premier Ministre Manuel Valls, ne veut pas lâcher du lest. Il considère le mouvement comme étant mené par une minorité de français, toutefois certains sondages montrent que 70% de la population est contre le projet de réforme du Code du Travail. A 15 jours de l’Euro UEFA 2016 le mouvement de grogne contre ce projet de loi risque d’écorner un peu plus l’image de la France et de compromettre une candidature pour organiser une prochaine compétition internationale.
D’ores et déjà les organisations syndicales ont appelé à poursuivre le mouvement d’autres actions sont en train de se préparer pour les prochains jours.