Encore une manifestation contre la réforme des retraites

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Les syndicats veulent maintenir la pression sur le gouvernement contre la réforme des retraites. Pour cela, ils organisent une 4ᵉ manifestation en moins d’un mois et la troisième en seulement 12 jours. Cette fois à Toulouse, on change de sens, au lieu de partir de Saint Cyprien vers Jean Jaurès, on part du monument aux morts en direction de Saint Cyprien.

La manifestation se déroule le samedi pour permettre à ceux qui ne peuvent manifester en semaine de participer à une manifestation contre la réforme des retraites.

Les étudiants défilent ensemble

Les zones A et B en vacances

Alors que les vacances d’hiver commencent pour la zone B, la zone B entame sa seconde semaine de vacances. Cela explique sans doute la plus faible mobilisation dans les manifestations au niveau national. La zone C comprenant Toulouse et Paris ne sera en vacances que dans une semaine.

Malgré les vacances, la mobilisation ne semble pas faiblir. Les syndicats annoncent que les manifestations ont réuni 2.5 millions de manifestants.

Une grande manifestation contre la réforme des retraites

Comme lors des précédentes manifestations le 31 janvier et le 7 février, les toulousains sont mobilisés. À Toulouse, les syndicats comptent 100’000 manifestants. La police ne compte, elle, que 30’000 manifestants.

L’intersyndicale, habituellement en tête du cortège débordé par les gilets jaunes

À la tête du cortège, on retrouve de nombreux manifestants non-syndiqués. Rapidement, les gilets jaunes se placent aux avants postes. Ils ne sont pas très nombreux avec leur gilet, mais on devine que certains n’ont pas pris leur gilet jaune avec eux. Ils sont très remontés contre les syndicats à qui ils reprochent de ne mobiliser les toulousains que ponctuellement.

Arrivé sur le Rond Point du professeur Laffont, que tous les toulousains appellent rond-point d’Arnaud Bernard, certains essayent de motiver les manifestants à aller sur la place du Capitole. Mais le mouvement qu’ils tentent d’impulser n’est pas suivi par les autres manifestants.

Les gilets jaunes occupent le rond-point d’Arnaud Bernard et laissent passer la banderole de l’intersyndicale.

Impossible de faire des photos de la banderole de l’intersyndicale

À l’avant du cortège, on retrouve derrière une banderole commune tous les syndicats organisateurs de cette manifestation.

Pour réussir à photographier, il faut montrer sa carte de presse. Les membres du service d’ordre oublient (ou ne savent pas) que les conditions pour obtenir une carte de presse dépend de nombreux paramètres. Les photographes galèrent suffisamment lors des manifestations quand les forces de l’ordre sont présents pour ne pas que le service d’ordre des syndicats nous rende l’opération plus difficile.

Dans le cortège, tout le monde se regroupe derrière son syndicat

Les manifestants se regroupent derrière le camion, la banderole ou sous les drapeaux de leur syndicat. Les camions diffusent de la musique, sur certains il y a même des animateurs voir des chanteurs et des musiciens chargés de motiver les manifestants.

Mais pour les manifestants, hors de question d’apparaître sous les couleurs d’un autre syndicat. Pour certains, il faut même ne pas se faire photographier à proximité des autres syndicats. « C’est trop la honte, la photo est affichée dans le vestiaire après la manifestation » m’explique une personne qui ne veut pas se faire photographier.

Les non-syndiqués et les retraités retrouvent leurs amis et collègues

Parmi les manifestants, on rencontre aussi des retraités qui viennent, eux aussi, témoigner de leur opposition contre la réforme des retraites. Ils viennent manifester à la place de leurs amis, de leurs enfants. Ils se montrent solidaires des grévistes et des manifestants.

De la même manière, on peut rencontrer des manifestants non syndiqués. Ils viennent cependant, eux aussi, manifester contre la réforme des retraites. Certains sont venus en famille, avec leur compagne ou leur compagnon, parfois avec leurs enfants.

Les élus de gauche défilent contre la réforme des retraites

Derrière les syndicats se sont retrouvés les partis de gauche, notamment LFI et Écologie les Verts. Avec les militants, on croise des élus d’oppositions. On croise aussi Anne Stambach-Terrenoir, député LFI de la Haute-Garonne, qui défile avec son écharpe de député.

La gauche défile, unie à la fin de la manifestation

Les lycéens et les étudiants présents à la fin du cortège

À la fin du cortège de manifestants, on retrouve les lycéens et les étudiants qui occupent toute la largeur de la route. C’est le groupe de manifestants qui bouge le plus. Plusieurs d’entre eux, armé d’un mégaphone, haranguent la foule, entament les slogans ou les chansons qui sont reprises par les autres manifestants.

Ils ont peur pour leur avenir, mais aussi pour celui de leur proche. Certains ont peur que leurs parents ne puissent pas profiter de leur retraite.

À Toulouse, la manifestation reste bon-enfant. La présence discrète des policiers et autres CRS évitent les montées en tension que l’on peut parfois rencontrer dans les manifestations. On constate ici et là quelques tags. On a pu aussi apercevoir quelques manifestants tenter de former un black bloc sans grand succès.

L’ambiance tranche assez clairement avec celle que l’on peut observer à l’Assemblée Nationale où les débats se montrent plus agités.

Les débats sur la réforme des retraites se poursuivent à l’Assemblée Nationale

Les débats se poursuivent. De l’extérieur, les choses ne semblent pas beaucoup avancer. Les députés se rendent coup pour coup. Mais si certains sont de fervents opposants, d’autres paraissent subir le projet de réforme des retraites, ne voulant pas trahir leur camp.

Pour éviter le débat, les députés de la majorité tentent de cristalliser les débats autour de l’intervention d’Adrien Quatennens, député LFI qui a frappé sa femme et a depuis été condamné. Permettant de passer sous silence les vrais problèmes de cette réforme qui va creuser un peu plus les inégalités.

En fin de semaine, le premier des 20 articles de la réforme des retraites est finalement voté. Il s’attaque aux régimes spéciaux, mais oublient celui des députés ainsi que celui des sénateurs. Pourtant, certains députés et sénateurs ont bien essayé de mettre en avant cette divergence. Mais le gouvernement a trop besoin des députés et des sénateurs pour faire passer son projet de réforme des retraites.

Au lieu d’avancer, nos députés préfèrent la polémique !

Vendredi en fin d’après midi, les débats à l’assemblée ont été suspendus. La présidente de l’Assemblée a décidé de convoquer un bureau exceptionnel afin de discuter du tweet de Thomas PORTE (LFI/NUPES). Le bureau de l’institution, plus haute instance collégiale, peut prononcer une sanction pour un député.

Dans ce tweet, partagé par l’élu (LFI/NUPES) le député, porte un manteau rouge et l’écharpe tricolore de député, un pied sur un ballon, sur lequel a été collé le portrait du ministre du Travail, Olivier DUSSOPT.

Le tweet est accompagné par le texte : « Monsieur le ministre @olivierdussopt retirez votre #ReformeDesRetraites« .

À l’issue de la réunion du bureau, les députés ont voté dans l’hémicycle la « censure avec exclusion temporaire ». Thomas PORTE est suspendu de ses fonctions durant 15 jours. Pendant 2 mois, il ne touchera pas ses indemnités parlementaires. Il ne pourra donc pas voter les prochains articles de la réforme des retraites. Une situation qui affaiblie l’opposition qui perd ici un vote.

Cette sanction particulièrement rare n’est utilisée que pour la 3ᵉ fois, la deuxième de cette mandature ! La dernière fois, le député Rassemblement National (ex FN) Grégoire de FOURNAS avait écopé de cette sanction après un dérapage raciste en pleine séance de questions au gouvernement.

Il ne fait aucun doute que la majorité présidentielle n’hésitera pas à utiliser cette sanction comme un prétexte pour accuser l’opposition d’être responsable de la perte de temps. Elle reproche déjà le nombre d’amendements déposés par les députés de gauche. Mais les députés Renaissance oublient facilement que c’est le gouvernement qui a limité la durée des débats en utilisant l’article 47.1.

Pancarte en référence au ballon écrasé par le député Thomas Porte

Les super-profits se multiplient dans les multinationales

Après le groupe de luxe LVMH et la banque BNP, c’est au tour de TotalEnergies d’annoncer des bénéfices records pour l’année 2022. D’autres entreprises du CAC40 doivent, elles aussi, indiquer leurs bénéfices pour l’année écoulée. Se pose donc la question, parmi les manifestants, de la possibilité d’aller puiser dans ces ressources pour financer le système des retraites.

  • Pour 2022, TotalEnergies annonce 20 500 000 000 d’Euros (20.5 milliards) de superprofits
  • La réforme des retraites doit éviter un déficit estimé à 12 milliards d’euros sur 10 ans

Alors que l’inflation touche tous les français et que l’on nous annonce de forte augmentation dans l’alimentation pour le 2ᵉ trimestre de 2023, on commence à se rendre compte que la seule guerre en Ukraine n’est pas la seule responsable de l’inflation. Des spéculateurs font artificiellement augmenter les prix des matières premières sans que cela profite aux producteurs. On pourrait ici aussi taxer ces spéculateurs en augmentant l’impôt sur les transactions boursières ou en l’indexant sur l’inflation.

Les manifestants savent où trouver de l’argent

Et après ?

Les syndicats ne veulent pas lâcher face au gouvernement. D’autres manifestations sont déjà prévues le jeudi 16 février et le mardi 7 mars. À partir du 7 mars, plusieurs syndicats envisagent de mener une grève reconductible.

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