Les tracts politiques … et le droit d’auteur

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Les élections municipales approchent à grands pas. Chez moi les représentants des principales listes en course pour prendre le Capitole se succèdent. Ils profitent de l’occasion pour discuter de leur projet écouter les doléances des habitants qu’ils rencontrent. Personnellement je ne peux m’empêcher de les questionner sur les tout ce qui touche à l’artisanat et à la vie culturelle.

Les élections municipales se déroulent tous les 6 ans. En 2020 les français doivent s’exprimer par le biais des élections qui se déroulent les 15 et 22 mars 2020. Lors de ces élections, il faut voter pour le futur conseils municipal duquel découle le conseil intercommunal (conseil des communautés de communes, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines et des métropoles). À Toulouse 68 personnes seront élus au conseil municipal.

Les tracts politiques oublient très régulièrement le crédit des photographes
Le crédit des photographe oublié sur les tracts et les affiches de campagnes électorales

Échanger avec les candidats et leurs militants pour améliorer la ville

À chaque visite que j’ai reçu j’avais face à moi 2 personnes. Le plus souvent il s’agit d’un des membres de la liste et d’un militant. J’aime bien ce moment. Je rencontre des personnes que je ne connais pas, mais dont je connais en partie les intentions. Cet exercice me permet de les écouter défendre leurs arguments. Ça me permet de poser des questions sur des sujets généraux liés à leur programme.

Dans un second temps, je présente ma situation. Je suis entrepreneur dans une très grande ville. Je profite de l’occasion pour présenter aux candidats la situation que nous sommes parfois nombreux à rencontrer. On parle notamment des impôts et tout particulièrement de la CFE. Bref je vide mon sac.

Les personnes que j’ai devant moi m’expliquent alors les actions qu’ils souhaitent mener en faveur des microentreprises, des artisans et de tout le tissu économique de la ville. Certaines idées semblent alléchantes d’autres se révèlent être de doux rêves et ressemblent à des promesses électorales dont la mise en place semble improbable voir impossible.

Parfois j’ai en face de moi des personnes capables de débattre. Certains prennent des notes, d’autres représentants des listes candidates laissent facilement imaginer qu’ils auront tout oublié en sonnant chez mon voisin. Ça donne une bonne idée de la capacité d’écoute de certains.

Des tracts politiques qui ne respectent pas le droit d’auteur

À ce moment de la conversation on m’a déjà remis le flyer qui présente les grandes lignes de la liste candidate. Les personnes qui font du porte à porte le font pour se faire connaitre et pour donner ce document sur lequel ils ont si longuement travaillé. Trop souvent ce même document déposé dans la boite aux lettres termine à la benne avec le catalogue Ikea et d’autres pubs sans être lu. Ici ils espèrent que l’on portera plus d’attention à leur « précieux » document.

Je me présente alors plus en détails. Je suis PHOTOGRAPHE. Nous parlons donc des photos du flyer, je ne commente pas les qualités et les défauts de chaque photo. On pourrait parler du cadre de la photo, de la position de chaque colistier, de petits détails, nous pourrions décortiquer les photographies. On pourrait pourtant le faire, mais nous y passerions des heures, mais d’autres le font déjà.

Le détail qui tue, ou comment passer pour un piètre candidat aux municipales

Le code la propriété intellectuelle indique que « l’auteur jouit du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son œuvre. » Article L121-1

Ce qui signifie que chaque photo doit être créditée du nom de son auteur.

Non je m’attarde sur un détail que presque personne ne regarde. J’ai nommé le crédit des photos. Il faut reconnaitre que sur les 5 listes qui sont venues à ma rencontre une seule pour le moment m’a remis un flyer presque correct de ce côté.

À chaque fois, je fais donc remarquer aux militants face à moi qu’ils se présentent pour occuper un poste d’élu et que leurs tracts politiques ne respectent pas la règlementation en vigueur. Je leur rappelle la loi et leur fait remarquer qu’en tant que photographe, je me pose de sérieuses questions sur leur capacité à gérer une ville de 1/2 million d’habitants et une agglomération de 1.3 million de personnes.

Oui tant qu’à taper là où ça fait mal autant taper fort. Si n’importe qui peut se présenter à lors d’une élection municipale autant leur demander d’avoir une démarche responsable vis-à-vis d’une candidature. Plus tard ces candidats auront d’importantes responsabilités et on ne peut pas les laisser être approximatifs. Lors de chaque mandat les approximations des uns et des autres pèsent sur nos impôts et sur notre cadre de vie.

Jusqu’à présent j’ai eu droit à 2 réactions. Dans la première, ils se mettent à parler chinois en regardant leurs pieds. Ils ne savent pas trop quoi répondre, certains semblent découvrir cette loi (on ne peut pas être spécialiste de tout).

Dans la seconde, bien plus dérangeante, on m’explique que celui qui a fait les photos tout comme celui qui a fait le flyer se révèlent être des « stagiaires » ou des « amateurs », des personnes non rémunérées. On m’explique alors qu’il faut gérer des comptes de campagne, faire des économies. Bref on essaie de noyer le poisson.

Les listes candidates peuvent recevoir des dons pour financer leur campagne.

Elles peuvent se faire rembourser leurs frais de campagne en fonction de leur résultat.

Des photographes amateurs, des élus municipaux amateurs ?

Des amateurs pour faire des photos (tout comme pour la mise en page des tracts), voilà qui soulève bien des questions vis-à-vis des réponses que l’on a pu me donner concernant l’artisanat ou plus largement l’entreprenariat. Cela souligne aussi l’amateurisme de ces listes, certaines pourtant expertes des scrutins reçoivent le soutien de parti(s) politique(s) aux importants moyens.

Comment ces listes font pour passer à côté de ces éléments ? Ne savent elles pas s’entourer de personnes expertes et compétentes ?

Alors comment faire confiance à une liste capable de dépenser des milliers d’euros dans la location d’un local de campagne, en réunions publiques (les fameux meetings), en impression de tracts, en affiches (rarement créditées) et en développement d’un site internet, mais incapable de prendre un photographe professionnel capable de rappeler les mentions obligatoires qui doivent être associées à l’utilisation d’une photo ?

Des tracts politiques qui en disent long sur les candidats

N’hésitez pas à regarder les documents que vous recevez concernant les prochaines élections municipales (et des autres) on trouve parfois bien des informations en dehors de sentiers balisés. Chez vous les photos des tracts et affiches pour les élections municipales sont elles correctement créditées ?

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