C’est une information que nous avons été nombreux à rater. Pourtant, elle concerne directement les photographes et tout particulièrement les photographes de rue. En effet, afin de protéger les photographes de rue des accidents, le député André Lamasse souhaite imposer le port du gilet fluo.
Les premiers photographes à réagir trouvent que l’argument de leur sécurité n’est pas le bon et pensent que c’est un problème d’anonymat. En effet, de nombreuses personnes n’acceptent pas de se faire prendre en photo dans la rue.

Un Gilet Fluo à la mode
Après les automobiliste en panne, après les enfants en sortie scolaire, après les photographes de sports, les photographes en foret, c’est au tour des photographes de rue de devoir porter un gilet fluorescent.
Il est facile de se dire que derrière cette énième loi absurde se cache un lobby pour la production et la vente de gilet fluo.
D’ailleurs si on creuse un petit peu le monde des gilets réfléchissants, on constate que le député André Lamasse est un proche de Thelma Ruite qui n’est autre que la directrice des usines chargées de produire des gilets fluorescents en Europe.
L’avis des experts
Dans cette bataille, deux camps s’opposent. D’un côté, il y a ceux qui veulent toujours plus d’anonymats, qui ne veulent pas être photographiés. De l’autre, il y a les photographes qui se battent pour défendre le peu de liberté de faire des photos qu’il reste.
Ainsi Arnaud Tanche est un défenseur du port du gilet fluo, il explique par mail qu’il convient d’informer les gens qu’ils peuvent être photographiés. Ceux qui ne veulent pas être photographiés peuvent se cacher, se masquer. C’est une bonne chose pour tout le monde. Il prend pour exemple un couple adultère qui s’est fait photographier dans la rue. Évidemment, c’est une situation qui pose un problème si la photo fait le buzz.
De son côté Laurent Pacu avec son Rolleiflex en bandoulière réagit avec vigueur. Pour lui, photographe de rue, il est impossible de continuer à faire des photos sur le vif si le photographe n’arrive pas à se fondre dans la foule. Ce genre d’idée est pour lui très absurde. En tant que président de la Fédération Française des Photographes de Rue il a écrit au député à l’origine de ce texte. Il attend une réponse.
Les photographes de rue réagissent
Amélie Eschrichtius réagit plutôt mal après avoir dû se séparer de son matériel faute de pouvoir photographier les concerts, elle risque de ne plus pouvoir faire des photos de rue. Pour elle, c’est certain, si cette loi est votée elle se mettra à l’aquariophilie. Elle ne veut plus apprendre la photos, des nouvelles techniques avec le risque d’avoir de nouvelles lois qui viendront à nouveau la contraindre.

Thomas Premnas veut pouvoir continuer à capter l’instant décisif. Pour lui, c’est nouvelle atteinte à sa liberté de créer. Avec le temps, il devient pour Thomas difficile de faire certaines photos. Impossible de capter un couple qui s’embrasse, on ne sait jamais. Impossible aussi de photographier un gamin qui court une baguette à la main, ça serait trop suspect.
Une accréditation indispensable dans un second temps ?
Ce que ne dit pas ce projet de loi, c’est que dans un avenir proche, il serait nécessaire de demander une autorisation pour faire des photos dans les rues. À croire que pour certains il est impossible de laisser encore un peu de liberté.
Il ne fait aucun doute que si ces textes viennent à passer la macrophotographie risque de devenir le seul espace de liberté des photographes.
Un joli poisson 😉
@Anne
Avec des écailles et tout 😉