Ça se dit photographe mais ça se sert chez les microstocks

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Dans le monde de la photographie existe une véritable plaie pour les photographes j’ai nommé les microstocks. Ces derniers proposent des photos à la vente à des tarifs ridiculement bas. Tellement bas qu’il est impossible de gagner sa vie en diffusant ses photos par ce canal.

Si pour des questions budgétaires les utilisateurs choisissent ces images il apparait que certains « photographes » utilisent eux aussi ces images à bas cout. Certains les ont dénoncé par le passé avant d’en avoir besoin aujourd’hui.

Des photographes utilisent des photos de microstocks pour illustrer leurs annonces
Les photographes qui utilisent des photos de microstocks pour vendre leurs prestations (médaillon : Monkey Business)

Le microstock qu’est ce que c’est ?

Un microstock est une agence de photo qui met à disposition d’utilisateurs de photos, des images à très bas cout. Pour le photographe qui diffuse par ce canal ses photos il ne pourra gagner que quelques centimes par vente. Habituellement pour le même usage les rétributions sont bien supérieures.

Pour les photographes cela représente une perte de revenus et habitue les utilisateurs de photos à des prix qui ne correspondent pas au prix de production. Comment expliquer à un client la différence de prix entre des photos produites spécifiquement et celles d’un microstock ?

Pour rentabiliser la production d’une photo pour un microstock le photographe doit multiplier les prises de vue lors d’une séance photo et doit surtout assurer de nombreuses ventes.

Cela réduit la créativité des photographes qui se transforment lentement en simples techniciens. Les uns copiant sur les autres sans réflexion artistique, annihilée par l’obligation de vendre. Les photographes copient les photos les plus vendues, copient des styles et des sujets plus à la mode. Les photos n’ont plus d’âme et se transforment en consommables.

Des photographes charlatans

Contrairement à d’autres professions, le métier de photographe n’est pas règlementé. Il ne faut pas démontrer un quelconque savoir faire pour s’installer en tant que photographe. Il ne faut pas suivre une formation ou obtenir un diplôme pour devenir photographe. En remplissant un peu de paperasse tout le monde disposant d’un appareil photo peut se prétendre photographe.

Cela permet à certains, avant même de lire le manuel d’utilisation, de comprendre les différents paramètres, de se lancer avec un boitier et une (voir 2) optique en sortant d’une grande surface.

Certains n’ont jamais démontré un quelconque savoir faire en matière de photos mais en utilisant les photos à bas cout des microstocks, ils n’hésitent pas à proposer des prestations à des clients peu vigilants sur le savoir faire de ces prétendus photographes.

Au final quand ce photographe réalise une prestation il y a parfois un important décalage entre les photos de son book et le résultat final. Le client se sent volé, parfois même arnaqué. Hélas pour certains de ces clients le moment des prises de vues ne pourra se rejouer.

De « vrais photographes » utilisent aussi les microstocks

Pour survivre les photographes se diversifient. Certains proposent des stages, d’autres des masters classes, certains lancent des formations en ligne ou écrivent des livres.

Ces photographes partagent régulièrement leurs réalisations. Mais au moment de vendre leurs produits ils utilisent des photos de microstock (ou parfois « libres de droits » ou placées sous licence Créatives Commons). Quand on sait que chaque photographe à un style différent, que celui ci nous est familier on se rend vite compte de la supercherie.

Quand on leur fait remarquer que leurs illustrations manquent de caractères ou ne correspondent pas à leur style ils ont toujours de « bons arguments« … De même si on explique qu’on trouve leur illustration ailleurs pour tout et n’importe quoi ils répondent :

« J’ai pas le temps ». « Ça correspond plus à l’idée des gens ». « La photo a plus d’impact » et bien d’autres arguments très discutable.

L’utilisation des microstocks par des photographes interpelle

Cette méthode particulièrement visible, interpelle notamment d’autres photographes ceux qui prennent le temps de construire leurs produits, ceux qui travaillent eux même pour se vendre plutôt que d’utiliser des photos que d’autres réalisent.

Ce problème concerne avant tout les clients de ces photographes. Toutefois ce genre d’action se rapproche du mensonge et devrait interpeler tous les photographes. Par ricochet nous subissons tous les jours les bêtises d’autres photographes. De nos jours il est facile de généraliser. Il est aisé de mettre tout le monde dans le même panier. Le plus souvent on mélange une très petite minorité à une masse de personnes, ou d’entreprises.

Comment faire confiance à des photographes sur la qualité de leurs produits quand ceux ci vont se servir dans des microstocks ? Comment penser que leur discours reste crédible quand d’un coté ils dénoncent la faible rémunération des microstocks et vont ensuite se servir dedans ?

Quelle image cela peut il renvoyer des photographes quand certains ont des comportement douteux et piègent leurs clients avec des photos qu’ils ne font pas eux même ? D’ailleurs peut on encore parler de photographes quand ils ne sont plus capable de produire eux même leurs propres photos et utilisent celles des autres ?

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