Les arnaques contre les entrepreneurs se multiplient

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Les entrepreneurs et plus particulièrement les petites structures sont régulièrement la cible de diverses arnaques. Les photographes n’échappent pas à la règle. Pour éviter de se faire piéger il convient de bien se protéger contre ces arnaques.

Ces arnaques prennent différentes formes, mais donnent toujours le même résultat. L’entrepreneur se retrouve délesté un peu plus du peu d’argent qu’il arrive à gagner.

Les informations sur ces arnaques circulent régulièrement, mais il apparait que certains ne voient pas passer les avertissements. Pourtant, ils circulent sur les groupes et autres pages Facebook. Pire malgré ces rappels certains se font quand même piéger. On ne parle sans doute pas suffisamment des arnaques. Certains préfèrent se taire sur le sujet plutôt que partager leur expérience sur le sujet.

Bandit de grand chemin ou arnaqueur les photographes et les petites entreprises sont souvent ciblées par des arnaques
Les entrepreneurs et particulièrement les photographes sont victimes d’arnaqueurs

Des arnaqueurs rodés qui profitent de la situation

Comme tous les vols, les arnaques profitent d’une opportunité. On constate qu’elles sont plus nombreuses en périodes de vacances, ou lors des périodes les plus chargées. Les entrepreneurs et les entreprises sont plus vulnérables lors de ces périodes. Les truands savent mettre la pressions sur leurs proies pour arriver mettre en place leur arnaque. Toutefois, les arnaques existent aussi le reste de l’année.

Elles ciblent des entreprises ou des personnes mal informées, mal préparées. Il y a toujours urgence dans l’organisation de ces arnaques particulièrement rodées qui exploitent les failles de nos systèmes.

Pourtant, il est possible de ne pas se faire avoir en prenant le temps de vérifier sur des sources fiables l’existence des entreprises ou des personnes qui contactent une potentielle victime.

Différentes arnaques pour piéger les entrepreneurs

Les « obligations » de payer

Les entrepreneurs reçoivent de la part d’organismes bidons des obligations de payer. Le plus souvent il s’agit de frais pour des documents soi-disant obligatoires. Ici cela concerne de petites sommes, mais finalement ces sommes peuvent rapidement manquer à un entrepreneur.

Les principales victimes sont les entrepreneurs qui débutent. Lors de la demande du numéro Siret, immatriculation d’une entreprise celle-ci figure dans un annuaire. Souvent utilisé pour envoyer des publicités ces annuaires donnent de précieuses informations aux arnaqueurs.

En général, c’est un courrier plutôt bien ficelé avec un logo qui rappelle le logo d’un organisme légal. Il explique que l’on doit absolument disposer d’un document. Ce document n’est en rien obligatoire ou se trouve gratuitement.

Lors de la création de mon entreprise j’ai reçu de nombreux courriers sur le sujet. Cependant, lorsque j’ai déposé les documents afin de créer mon entreprise j’ai été informé de ce risque.

Les entrepreneurs le savent tous, nous recevons parfois beaucoup de courrier. Il provient de nos clients, des organismes dont nous dépendons et des publicités. Les petites structures ne disposons pas des moyens suffisants pour traiter tous ces courriers. Difficile d’avoir un secrétaire qui traite chacune des demandes que l’on reçoit.

Certains courriers sont parcourus rapidement, en diagonale, les pubs aussi alléchantes soient elles terminent TOUT le temps au recyclage. Si l’on ne fait pas attention il peut arriver que ces courriers sèment le trouble. Les arnaqueurs qui trouvent facilement toutes les données sur internet n’ont plus qu’à piéger les entrepreneurs les moins vigilants et surtout les moins informés.

L’arnaque au transfert d’argent, au chèque en bois

Cette arnaque est plus sournoise. Un indépendant reçoit une demande de devis. Généralement la demande émane d’une réelle entreprise. Un grand groupe, ou en tout cas une entreprise sérieuse. L’indépendant propose un devis, ses conditions de paiement etc à son client.

Le versement se fait parfois par virement ou plus souvent par chèque. Le client dépose le chèque au nom de prestataire dans ce cas, il réalise une fausse signature. La somme déposée ne correspond pas au devis. Elle est largement plus importante. Si l’entrepreneur qui répond à une demande de devis surveille sa comptabilité régulièrement il va se poser des questions sinon c’est le « client » qui l’informe presque aussitôt qu’il y a eu une erreur.

J’ai reçu une demande étrange d’une entreprise en région parisienne. Les documents transmis par mail m’ont interpellé.
J’ai pris contact directement avec le standard téléphonique de l’entreprise qui m’a confirmé mes doutes. Ce n’était pas la première fois qu’on les contactait pour une demande de devis qui ne venait pas d’eux.

Le « client » demande alors à l’indépendant de rembourser le trop perçu. L’indépendant qui souhaite faire bonne figure s’exécute et le voila arnaqué, délesté du soit disant trop perçu.

Lors d’un virement ou du dépôt d’un chèque les banques affichent immédiatement le versement. Cependant, elles vérifient la disponibilité des fonds plus tard, parfois 15 jours après le transfert d’argent. Ce délai permet à l’arnaqueur de faire croire qu’il a bien effectué le paiement.
Dans le cas de cette arnaque, il s’agit d’un virement ou d’un chèque en bois et quand la banque a terminé ses vérifications l’argent disparait du compte de l’indépendant.

Mais l’entrepreneur a lui versé de l’argent bien réel, il lui est impossible de se retourner contre l’arnaqueur qui a brouillé les pistes pour qu’on ne le retrouve pas. Il se cache derrière une entreprise bien réelle, victime d’une usurpation d’identité. Quant à l’argent, il est bien au chaud sur le compte de l’arnaqueur.

L’arnaque au RIB, relevé d’identité bancaire

On pense parfois à tord qu’un RIB ne permet que des transferts d’argent. On oublie dans ce cas que ce n’est pas très protégé et les arnaqueurs n’hésitent pas à demander un devis puis le RIB pour faire le virement ainsi qu’une pièce d’identité. Ils inventent une excuse pour ne pas donner suite et partent avec le RIB et une photocopie d’une pièce d’identité.

Avec le RIB et la photocopie de la pièce d’identité, ils peuvent aisément mettre en place des prélèvements. Pour les entrepreneurs qui ne vérifient pas leur relevé de compte l’arnaque peut durer un moment. Les prélèvements sont généralement des petites sommes qui au final s’additionnent.

L’arnaque au président

Pour le moment cette arnaque semble moins toucher les entreprises individuelles, par contre les moyennes entreprises et certains grands groupes sont plus facilement la cible de ce genre d’arnaque.

Généralement les arnaqueurs arrivent à identifier les gestionnaires comptables de l’entreprise. Ils se font passer pour le directeur de l’entreprise qui demande un virement confidentiel en urgence. La personne qui reçoit la demande ne peut refuser une telle demande. Les biais psychologiques utilisés par les arnaqueurs sont particulièrement nombreux. Plusieurs entreprises ont été délestées par ce genre d’arnaque.

Il existe de nombreuses variantes de cette arnaque. On peut citer celle où les arnaqueurs se font passer pour une administration généralement le ministère des Finances publiques. Sous couvert d’un soi-disant contrôle, ils demandent des informations sur l’entreprise victime et sur ses clients.
Dans un second temps les clients sont contacté par les arnaqueurs qui se font passer pour l’entreprise victime. Ils leur communiquent de nouveaux numéros de RIB, les paiements sont ainsi déviés.

Pour les artistes l’arnaques aux livres payants

Cette arnaque joue sur l’égo des artistes et notamment des photographes. L’arnaqueur contacte l’artiste le plus souvent via les réseaux sociaux. Il propose de participer à un livre collectif (parfois à une exposition). Pour financer le livre (ou l’exposition) il faut que chaque participant s’acquitte d’une certaine somme. En échange, il reçoit quelques exemplaires du livre (des entrées pour l’exposition).

Les livres reçus sont généralement de mauvaises factures, il n’y a aucun tri parmi les photos ni parmi les photographes, cela ressemble plus à une maquette qu’à autre chose.

Le nombre de lecteurs est généralement très largement sur évalué. On peut toujours compter le tirage des livres si ceux-ci sont justes. Mais chaque livre édité ne représente pas forcément un lecteur. Certains livres serviront dans le meilleur des cas à allumer la cheminée.

Le travail spéculatif vise tous les créateurs

Le travail spéculatif consiste à organiser un concours pour ne payer que celui qui répond le mieux aux attentes. Seuls le meilleur est rémunéré quand les autres participants qui ont travaillé n’obtiennent rien. Si de nombreux débutants voit dans ces concours l’occasion de décrocher un premier contrat le plus souvent une personne plus expérimentée remporte les quelques sous mis en jeu.

Pour aller plus loin : Travail spéculatif qu’est-ce que c’est ?

Quel entrepreneur peut aujourd’hui se permettre de travailler gratuitement ? Quelle entreprise peut accepter de voir ses idées volées dans le cadre d’un concours ? Le travail spéculatif est donc bien une arnaque …

Comment éviter les arnaques quand on est entrepreneur ?

Il faut mettre en place des actions qui permettent d’éviter les arnaques :

  • La première est INDISPENSABLE il faut se former. La formation permet de déjouer de nombreuses arnaques. Nombre d’arnaques profitent des méconnaissances de leurs cibles.
  • Il peut être utile de s’informer régulièrement sur les arnaques qui nous entourent. La liste ci-dessus ne prend en compte que les arnaques les plus courantes. Il existe d’autres arnaques, d’autres variantes. Les arnaqueurs changent leurs méthodes fréquemment.
  • Ensuite, il faut vérifier la demande. Il faut comparer les éléments transmis par le contact et ceux disponibles en ligne, en cas de non-concordance, il faut se méfier. Au moindre doute, il ne coute rien de vérifier une information, de s’assurer que le client est bien réel et n’usurpe pas l’identité d’une personne, d’une entreprise ou d’un service public.
  • Enfin, il faut prendre le temps. Répondre à une demande dans l’urgence parfois sous la pression nous fait tous commettre des erreurs. Cela arrive dans la vie de tous les jours, et cela nous rend plus facile à piéger quand il s’agit d’une arnaque.

Les arnaqueurs se savent intouchables. Dans la plupart des cas, ils sont basés à l’étranger et les poursuites sont trop rares. Cependant, lorsque l’on est victimes d’une arnaque, il faut TOUJOURS déposer plainte. Les arnaques ne cesseront pas du jour au lendemain cependant les plaintes permettent de mettre en place des enquêtes qui peuvent plus facilement aboutir.

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