Lors de sa première mission dans l’espace Thomas Pesquet avait déjà photographié Toulouse. Il renouvelle l’expérience et photographie Toulouse depuis l’ISS (Stations Spatiale Internationale) lors de sa seconde mission.
Pour la mission Alpha, Thomas Pesquet avait annoncé qu’il ferait moins de photos depuis l’espace. Il souhaitait se garder du temps et se créer des souvenirs. On ne peut que constater qu’il n’a pas pu résister bien longtemps. L’astronaute, originaire de Rouen en Normandie et venu se former à Toulouse, partage tous les jours des photos réalisées à bord de l’ISS.
Rappel : Thomas Pesquet ne fait pas que des photos
À bord de l’ISS Thomas Pesquet ne fait pas seulement des photos. On l’oublie parfois, car l’astronaute de l’ESA (European Space Agency) partage énormément de photos de ses missions, mais les astronautes ne vont pas dans l’espace pour faire des photos.
Leurs journées dans l’espace se divisent en 4 périodes. La première consiste en réaliser les expériences dans l’ISS. La seconde permet de réaliser l’entretien et d’assurer le fonctionnement de l’ISS. Dans une troisième période les astronautes doivent faire du sport afin de ne pas perdre trop de muscles. Enfin le temps qu’il reste est du temps libre que les astronautes occupent comme ils le souhaitent.
Le samedi les astronautes se consacrent au ménage et le dimanche, ils ont la journée de libre. Parfois pour l’arrivée ou le départ des cargo ravitailleur et des capsules transportant les équipages ou pour mener à bien certaines missions ce programme peut être chamboulé.
Les différentes photos de Toulouse proposées par Thomas Pesquet
Sur FlickR l’astronaute européen partage 5 photos et un assemblage de photos de Toulouse et son agglomération. L’ancien étudiant toulousain devenu pilote de ligne avant de rejoindre l’ISS n’oublie pas de photographier l’aéroport de Toulouse et ses alentours. On peut ainsi voir une majeure partie de l’industrie aérienne qui se développe dans le bassin toulousain.
Les photos ne sont pas toutes réalisées au même moment. C’est sans doute ce qui explique la différence de teinte entre les photos. Ainsi en analysant les EXIFs des photos on se rend compte que 3 photos ont été réalisé le 11 aout 2021 à 15 h 50 UTC.
L’astronaute de l’ESA propose aussi un assemblage de plusieurs photos qui permet de montrer l’agglomération toulousaine dans son ensemble. Pour réaliser ses assemblages Thomas Pesquet doit réaliser plusieurs photos et les faire assembler par un logiciel. Pour cela une partie de chaque photo se superpose avec la photo la plus proche.
Plus il y a de photos et plus il est possible d’obtenir un assemblage important. Les 3 photos précédentes et 49 autres photos composent cet assemblage. Pour voir tous les détails l’ESA permet de télécharger cet assemblage : Mosaïque de Toulouse par Thomas Pesquet.
Thomas Pesquet a aussi tenté sa chance lors du passage au-dessus de Toulouse le 19 aout 2021 à 12 h 45 UTC.
Réalisée au mois d’aout ces photos ne permettent pas de voir la fête foraine sur le parking du Zénith de Toulouse. Par contre, on peut voir assez facilement la taille titanesque du chantier du futur quartier Guillaumet situé entre Jolimont et la Juncasse. On peut aussi facilement prendre conscience de la taille démentielle de l’industrie aéronautique à Toulouse.
Enfin on peut deviner les couleurs arc-en-ciel de l’usine solaire qui se trouve sur l’ancien site de l’usine AZF.
Des Exifs qui questionnent
Dans un précédent article, j’ai eu l’occasion de vous présenter le matériel et la technique photographiques utilisées par les astronautes pour réaliser leurs photos de la Terre. Ici il on ne découvre pas grand-chose d’exceptionnel. Pour réaliser ces photos de Toulouse, Thomas Pesquet utilise un des boitiers Nikon D5 mis à disposition des astronautes dans l’ISS. Il utilise la plus longue focale le Nikkor 800 mm avec un extender Nikkor 1.4 pour atteindre une longueur focale de 1115 mm.
Pour la vitesse, il utilise 1/1000e de seconde. L’ouverture de f/10 semble imposée par la longueur focale. Pour permettre ses réglages la sensibilité ISO est fixée à 500 ISO.
Mais lorsqu’on regarde les EXIFs, métadonnées inscrites dans les photos, on peut observer un problème. On le sait à bord de l’ISS les astronautes utilisent l’heure GMT. Cela signifie qu’ils ont décalage négatif de 2 h l’été par rapport à la France.
Un problème d’horaire dans les EXIFs des photos
Mais lorsque l’on regarde les heures de passage de l’ISS au-dessus de la France l’horaire des EXIFs ne correspond pas. Cela peut signifier deux choses. Soit la date, soit l’heure (ou la date et l’heure) semble(nt) mal renseignée(s).
Par exemple pour les photos du 11 aout 2021 le boitier enregistre les photos à 17 h 50 heure française. Mais ce jour-là, le passage de l’ISS permettant de photographier Toulouse se déroule de 18 h 01 à 18 h 03.
L’écart parait plus important pour la photo du 19 aout 2021. Cela donne même 2 possibilités. La photo a pu être réalisée lors du passage au très au nord de Toulouse entre 14 h 01 et 14 h 03 ou lors du passage suivant passant très au sud de la Ville Rose entre 15 h 37 et 15 h 40.
Mais si on regarde la météo plus en détail on se rend compte que le 19 aout 2021 il semblait difficile de faire une photo depuis l’espace. Le 19 aout Toulouse était sous les nuages. On peut donc aisément imaginer que le boitier utilisé pour cette seconde photo affiche une date erronée.
Pas un problème pour des photos de paysage
Pour des photos de paysage cela ne pose aucun soucis. Mais pour le suivi d’expériences scientifiques cela peut poser des problèmes plus importants lorsque plusieurs appareils photos sont utilisés. L’horodatage des photos permet de classer les photos dans un ordre chronologique, mais si les boitiers n’affichent pas la bonne heure ni la bonne date cela complique le classement des photos.
Il doit sans doute exister d’autres moyens au sein des agences spatiales pour classer les photos par date et heure.
Tout le monde veut voir son carré de Terre photographié par Thomas Pesquet
Ces photos de Toulouse qui soulignent l’attachement de l’astronaute européen pour la ville risquent de faire des jaloux. Tout le monde souhaite un jour voir sa ville ou son village photographié depuis l’ISS. Le regard de Thomas Pesquet, futur commandant de l’ISS, et des astronautes en général, semble avoir une importance particulière face aux photos des satellites qui gravitent autour de la Terre en permanence.
Les photos diffusées par l’astronaute permettent de ressentir la même chose que lorsque l’on passe à la TV. « Coucou Maman, Thomas Pesquet m’a photographié »
Encore une fois, tu nous donnes infos passionnantes. C’est plus complet que la dépêche et les autres médias qui partagent les photos de Pesquet.
@Laeticia
Merci, je vérifie mes informations. D’autres ne font que les partager. Sans doute la faute au besoin de rentabilité de certains journaux