Le mardi 25 octobre, une éclipse partielle était visible en France. J’ai pu photographier cette rencontre entre la lune et le soleil, la première masquant partiellement le second.
Pour réaliser ces photos, j’ai installé mon trépied à côté de chez moi dans le parc de l’observatoire de Jolimont. Sur le par soleil de mon 100-400 mm, j’ai installé le filtre que j’ai fabriqué pour photographier l’éclipse de 2015.
J’ai toujours regardé les éclipses de soleil
Ma première éclipse de soleil
Je garde un souvenir impérissable de ma première éclipse de soleil. Je pense qu’il s’agit de l’éclipse du 10 mai 1994. À l’époque, il n’y avait pas internet, les éclipses nous semblaient rares et les seules les photos nous permettaient de nous rendre compte du phénomène. Les conseils pour observer l’éclipse étaient nombreux, mais souvent dangereux.
Nous avions fait des « lunettes d’observation » avec des négatifs photos, d’autres utilisaient un sachet vide de purée mousseline. Les plus équipés utilisaient un masque de soudeur, mais rarement avec la bonne densité.
Heureusement cette éclipse était assez basse sur l’horizon. Pour l’observer, nous devions nous placer de sorte à voir entre les bâtiments qui bouchent la vue en direction de l’ouest. Il y avait du monde autour de nous. À l’école, je ne me souviens pas avoir parlé de l’éclipse, sans doute que les profs nous en ont parlé brièvement.
L’éclipse de soleil de 1999
Pour l’éclipse de 1999, j’étais dans le Gers. En France, l’éclipse était totale, mais il fallait aller dans le nord pour l’observer. Même si elle se déroulait en aout, nous n’avions pu faire le déplacement pour l’observer. Cependant, avec plus de 80% d’obscurcissement, on a pu ressentir les effets de cette éclipse.
Armé de lunette, j’avais, pour l’occasion, fabriqué un sténopé pour observer les différents moments de l’éclipse. Sur le parking qui me servait de site d’observation, j’étais seul. Je pouvais contempler le spectacle céleste accessible à tout le monde.
Mes premières photos d’éclipses de soleil
Par la suite, j’ai pu faire des photos de l’éclipse de soleil en 2011. Puis j’ai renouvelé l’expérience en étant plus équipé, avec un vrai filtre, lors de l’éclipse de 2015. Depuis j’ai utilisé ce filtre à plusieurs reprises, notamment lors de l’éclipse du 10 juin 2021. J’ai même eu le plaisir de photographier un transit de mercure devant le soleil.
Une série de photos prévue de longue date pour l’éclipse du 25 octobre 2022
Lors de la dernière éclipse de soleil que j’ai photographié, j’ai regardé mon agenda et j’ai coché la date du 25 octobre 2022. Ce n’est pas une éclipse des plus spectaculaires. Cependant, comme toutes les éclipses, c’est l’occasion de se rendre compte de notre taille réelle et d’observer le ballet céleste.
J’espérais que l’observatoire de Toulouse serait ouvert pour le public, mais sur l’agenda, la veille de l’éclipse, il n’y avait que les visites et les conférences qui étaient programmées. Dommage pour les toulousains qui n’auront pas l’occasion de parler science avec des passionnés. À la cité de l’espace de Toulouse, c’était le même programme. À Toulouse, seul 5.4% du soleil va être caché par la Lune. À Strasbourg, presque 20% du soleil est masqué par le soleil.
Plus qu’un voile nuageux !
Lorsque je me réveille pour observer l’éclipse, mon premier regard se tourne vers le ciel. La veille, à l’heure de l’éclipse, le ciel était bleu azur. Mais à la tombée du jour, un épais voile nuageux empêchait de voir le soleil. Les modèles météo montrent qu’il va y avoir un voile nuageux durant l’éclipse, mais ils n’indiquent pas l’épaisseur du voile.
En ouvrant les volets, je découvre l’horreur. Le voile nuageux est plus épais que ce que je pouvais imaginer. Je vais devoir jongler pour passer entre les nuages pour photographier l’éclipse.
Même si rien n’est prévu à l’observatoire de Jolimont, je me rends sur place, l’endroit est dégagé et permet d’observer l’éclipse dans de bonnes conditions. J’ai programmé sur mon réveil plusieurs sonneries afin de marquer les moments importants à photographier.
Alors que j’installe mon trépied à côté d’une des coupoles de l’observatoire, 2 passionnés, membres de l’observatoire, arrivent et installent un solarscope. Il permet d’observer une éclipse par projection, mais les nuages limitent son utilisation. Ils ont aussi des lunettes pour suivre l’obscurcissement du soleil.
On échange quelques mots et l’éclipse de soleil commence. Mon portable sonne et je réalise ma première photo.
Un appareil photo tourné vers le soleil, qui attire les curieux
Forcément, lorsque l’on tourne son appareil photo vers le soleil, on attire toujours les curieux. Il y a ceux qui savent qu’une éclipse se déroule et ceux qui le découvrent. À chaque rencontre, c’est l’occasion de parler de l’Espace, de l’éclipse bien sûr, mais aussi de tous les phénomènes célestes que l’on peut observer.
Ils regardent tous la lune qui grignote une fraction du soleil.
Les nuages se fragmentent enfin
Les nuages masquent régulièrement le soleil, il est parfois très difficile de faire des photos. Il faut souvent jouer avec les réglages pour réussir à faire une photo. Tout au long de l’éclipse, on espère que les nuages vont se fragmenter. Malheureusement la météo ne veut pas collaborer. Pire, ce n’est qu’une fois l’éclipse terminée que l’on peut librement observer le soleil.
Prochaines éclipses solaires visibles en France
Date | Type d’éclipse solaire | Lieu |
29 mars 2025 | Éclipse partielle | visible du Pole Nord à l’Afrique du nord en passant par l’Europe |
12 aout 2026 | Éclipse totale | visible depuis le Nord de l’Espagne et l’Islande (éclipse partielle en France) |
2 aout 2027 | Éclipse totale | visible depuis l’Afrique du Nord (éclipse partielle en France) |
28 janvier 2028 | Éclipse annulaire | visible depuis le Brésil le Sud du Portugal et de l’Espagne (éclipse partielle en France) |
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3 septembre 2081 | Éclipse totale | visible depuis la France |