Après le Concorde, le Super Guppy ou l’A300B, aéroscopia accueille de nouveaux avions. Pour cette nouvelle vague d’arrivées 3 Airbus et 2 ATR doivent rejoindre le musée situé à proximité des ailes anciennes et des usines d’assemblage de l’A380.
Ce matin les spotters et les curieux étaient nombreux sur le parvis du musée aéroscopia pour assister au transfert de l’A380. Les jours précédents un Airbus A340, le premier Airbus A320 et un ATR 72-600 ont ouvert la route au géant des airs.
L’histoire de l’Airbus A380
Le long développement du Super Jumbo
Si les première études de marché débutent en 1991 et associent Airbus à Boeing, l’A380 ne commence à réellement prendre forme qu’en 1995. A ce moment la on ne parle pas encore de l’A380 mais l’A3XX.
Boeing estime alors que le cout de développement d’un tel appareil est trop important. L’avionneur américain préfère propose de nouvelles variantes de son 747.
Airbus lance donc l’A3XX. Les 26 et 27 juin 1996 Airbus invite les représentants de 13 compagnies aériennes à Carcassonne pour présenter le projet de l’A3XX. Les représentants des compagnies donnent Un avis très favorables. Toutefois parmi les partenaires d’Airbus certains partenaires s’interrogent sur le désintérêt de Boeing pour les gros porteurs.
Mais la division « gros porteurs » d’Airbus affirme que le projet est rentable et lance officiellement la commercialisation du Super Jumbo.
De l’A3XX à l’Airbus A380
En concertation avec les compagnies Airbus, définir le cahier des charges de l’appareil. Il doit pouvoir entrer dans un carré de 80 m de côté afin de réduire les aménagements des aéroports qui accueillent déjà le Boeing 747.
L’un des objectifs de ce nouvel appareil est de pouvoir transporter plus de passagers que le 747 de Boeing tout en consommant moins.
Alors que 55 appareils ont déjà été commandés par les compagnies, le conseil de surveillance de l’avionneur européen valide le 19 décembre 2000 le projet de l’A3XX et le renomme Airbus A380.
La dénomination A380 ne suit pas celle des précédents avions d’Airbus entre l’A300 et l’A340. Ici le 8 ressemble à la coupe de l’avion et rappelle les deux ponts de l’appareil. De plus, dans de nombreux pays asiatiques, principal marché visé, le 8 est un chiffre porte-bonheur.
C’est au début de 2001 que la configuration de l’A380 est définitivement fixé. En 2002, les premiers éléments entrent en production dans les différentes usines de l’avionneur.
Présentation au public et premiers essais
Le premier appareil est présenté lors d’une cérémonie le 18 janvier 2005. Pour l’occasion, Airbus abandonne ses couleurs arc-en-ciel caractéristiques pour des nuances de bleus.
Dans le Hall de l’usine Jean Luc Lagardère 5’000 invités dont les chefs d’État français, allemand, britannique et espagnol et les représentants des premières compagnies clientes assistent à la présentation de l’A380.
Équipé de quatre réacteurs Rolls-Royce Trent 900, le premier A380 est convoyé jusque sur les pistes de l’Aéroport de Toulouse Blagnac. Avant son vol inaugural se déroulent des tests statiques et de roulages. En statique, les réacteurs de l’appareil sont poussé au maximum. Vient ensuite une série d’accélérations et de freinages de plus en plus violents.
Le 29 avril 2005, Jaques Rosay pilote l’A380 en bout de piste de l’aéroport Toulouse Blagnac. A 10 h 29 le super jumbo assemblé à Toulouse prend peu à peu de la vitesse avant de s’élever avec grâce sous le regard de nombreux spotters et autres spectateurs.
Lors de ce premier vol d’une durée de 3 h 51 l’équipage teste l’appareil. Les volets et les commandes sont testés à une altitude maximale d’environ 10 000 pieds (3 000 mètres).
L’appareil survole la piste Concorde et salueles quelques 40’000 spectateurs qui attendent le retour du géant des airs. L’équipage pose l’appareil à 14 h 23.
Période de certification et première livraison
Pour que l’avion obtienne sa certification, Airbus produit cinq appareils de tests. La campagne d’essais doit durer 15 mois. L’avionneur doit tester le domaine de vol de l’appareil, notamment en conditions extrêmes lors de fortes chaleurs ou lors de températures extrêmement froides.
L’avion atteint la vitesse maximale de Mach 0.95, approximativement 1 175 km/h le 1 décembre 2005 lors d’un piqué. Sa vitesse de croisière maximale doit être Mach 0.85.
Le 12 décembre 2006, l’Airbus A380 reçoit ses certifications des agences européenne et américaine.
Airbus livre à Singapore Airlines, le client inaugural, le premier A380 après plusieurs reports de la date de livraison. Singapour Airlines le met en service le lors du premier vol commercial, n° SQ380, (Singapour-Sydney)
En décembre 2015, Airbus compte 319 commandes fermes. Mais par la suite plusieurs commandes sont annulées, en 2019 on ne compte plus que 290 commandes fermes. De ce fait après 2021 le carnet de commande de l’A380 se révèle vide. Le 14 janvier 2019, Airbus annonce la fin du programme de l’A380.
Aéroscopia se développe et accueille l’A380
L’Airbus A380 F-WXXL (MSN 002) est le deuxième A380 à rejoindre un musée. Le premier F-WWDD a rejoint en 2017 le musée de l’Air et de l’Espace du Bourget.
Initialement prévu pour devenir un A380 VIP cet appareil a terminé la campagne d’essai sans projet de reconversion solide. La crise financière de 2008 ne permet plus au riche saoudien qui souhaité en faire un avion de luxe pour transporter seulement une vingtaine de personnes de financer l’achat de cet appareil. Airbus l’a donc stocké durant de longues années avant de le proposer au Musée Aéroscopia.
Dès l’ouverture d’Aéroscopia se pose la question d’un agrandissement pour accueillir de nouveaux avions. En décembre 2019 le conseil municipal de Blagnac valide le projet du « Tarmac Nord » à Aéroscopia pour accueillir de nouveaux avions. Des travaux d’aménagements sont réalisés afin d’accueillir les avions offerts par Airbus et ATR à Aéroscopia.
Les avions sont transférés durant la dernière semaine d’Aout 2019. Chaque matin, un appareil rejoint le Tarmac Nord. À chaque fois, de nombreux spotters et quelques curieux assistent au dernier voyage de ses appareils. Pour le déplacement de l’A380 il y a un peu plus de spectateurs massés derrière de hautes grilles.
Certains ont participé au développement et à l’assemblage de ces appareils. D’autres les ont pilotés ou ont voyagé dans ces avions. Certains les voient voler régulièrement. Pour certains, c’est l’occasion de partager des souvenirs. Tout le monde à une anecdote au sujet de tel ou tel autre appareil.
Les caractéristiques d’un géant :
Caractéristiques | Valeurs |
---|---|
Constructeur | Airbus SAS |
Longueur | 72,72 mètres |
Envergure | 79,75 mètres |
Hauteur | 24,45 mètres |
Masse à vide | 369 tonnes |
Masse maximale au décollage | Jusqu’à 575 tonnes |
Masse maximale à l’atterrissage | 394 Tonnes |
Capacité maximale | Jusqu’à 853 passagers |
Fret | 38 LD3 ou 13 conteneurs |
Rayon d’action | Environ 15 200 km |
Vitesse de croisière | Environ 900 km/h (environ Mach 0,85) |
Vitesse max | 1’020 km/h (Mach 0,93) |
Altitude de croisière | 10’700 m |
Plafond | 13’100 m |
Motorisation | Quatre moteurs Rolls-Royce Trent 900 ou Engine Alliance GP7200 |
Poussée unitaire | 311 à 340 kN |
Poussée totale | 1 208 kN |
Premier vol | 27 avril 2005 |
Année de début de service | 15 octobre 2007 (avec Singapore Airlines) |
Nombre d’exemplaires construits | 251 |
Aéroscopia en pleine forme
Ces appareils seront accessibles à partir de début 2020, le temps de terminer la mise en place du Tarmac Nord. L’A380 entièrement aménagé par Airbus sera ouvert au public via un bâtiment dédié.
En 2018 le musée de l’aviation de l’agglomération toulousaine a accueilli 190’000 visiteurs. Avec l’arrivée des avions modernes sur le Tarmac Nord Aéroscopia va très certainement accueillir de nombreux visiteurs.
Plus d’informations sur les visites du musée et des appareils : Aéroscopia