Comment photographier les orages ?

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Depuis  la diffusion de mes photos des orages qui ont frappé Toulouse fin juin 2012, j’ai reçu de nombreux messages afin de connaitre la technique pour photographier les orages. La technique pour réussir à photographier les orages n’est pas très compliquée et peut se rapprocher de celle pour réaliser des photos de feux d’artifice.

Pour peu que la technique soit bonne, les photos d’orage sont toujours impressionnantes, envoutantes voir hypnotisantes. Les photos d’éclairs ne laissent personne indifférent et vos photos pourront suggérer la peur, la force ou attiser la curiosité. Cependant, il faut faire attention aux risques que présentent la chasse à l’orage. Une mauvaise préparation ou une mauvaise installation sera source de danger.

Chasser l’orage est dangereux !

Avant de partir courir les orages, le photographe ou l’observateur devra se poser une question essentielle : “Suis-je en état de garder la tête froide ?

Fatigué, dans un état second suite à la prise de médicaments, drogue ou alcool, il faudra passer votre chemin pour ne  prendre aucun risque.

L’observation et la photographie d’orage est une activité à risque pouvant entrainer la mort, cette activité comme toutes les activités à risques demande énormément de concentration et de réactivité. Il est donc primordial de ne partir à la chasse à l’orage que lorsqu’on est en pleine possession de ses moyens intellectuels et physiques.

La chasse à l’orage est une activité à risques pouvant entrainer la mort
Ne prenez pas de risques inutiles et privilégiez votre sécurité à la prise de photos

Règles de sécurités pour chasser l’orage :

Afin d’éviter l’accident le chasseur d’orage doit connaitre et appliquer les règles suivantes :

  • Lorsque la distance avec l’orage est inférieure à 10 km le danger devient réel.
  • Pour être en parfaite sécurité, il faut se placer dans une voiture fermée qui agit comme une cage de Faraday. De la mème manière une habitation permet de se protéger de la foudre.
  • Pour éviter la tension de pas (voir ici) s’il ne peut se réfugier dans une voiture ou une maison, le chasseur d’orages doit s’accroupir et serrer les pieds.
  • Lors d’un orage un arbre représente un danger. Il est préférable de s’éloigner des arbres.
  • Les objets métalliques peuvent plus facilement conduire la foudre, il convient de vider ses poches et de s’éloigner de son matériel.
  • Lors de chasses à l’orage seul il convient d’indiquer à un proche son itinéraire (certaines applications permettent le partage de sa position en temps réel).
  • Lors de chasses en groupe, il faut éviter que les chasseurs d’orages soient trop proches. Cela doit permettre d’éviter l’électrisation de tous les membres du groupe.
  • En voiture, il faut rester prudent. Le conducteur doit s’occuper uniquement de la route et du respect du code la route. C’est au(x) passager(s) de s’occuper des observations et des prévisions.
  • Un chasseur d’orages doit utiliser un véhicule en parfait état. La pression des pneus doit être régulièrement vérifiée ainsi que le fonctionnement des phares.
  • En aucun cas un chasseur d’orage et plus généralement un automobiliste ne doit s’engager sur une route inondée.
  • Attention lors des arrêts sur le bords de la route. Le véhicule et ses passagers ne doivent pas créer un danger pour les autres automobilistes.
La foudre s’abat sur Toulouse avec force

Qu’est-ce qu’un orage ?

Un orage est un phénomène météorologique court, intense et parfois violent. Il se caractérise notamment par de l’activité électrique, des décharges de foudre dans le nuage (intranuageux) et entre le nuage et le sol. Toutefois, la violence d’un orage se caractérise plus par l’intensité des précipitations, la présence de grèle et le vent.

Par extension on parle de plus en plus souvent d’orage de grêle n’apportant que de la grêle. Certains parlent aussi d’orage de pluie parlant d’une grosse averse en souhaitant souligner son caractère court intense et parfois violent.

En plus de l’activité électrique les orages sont généralement accompagnés de vents forts et peuvent être à l’origine de la formation de tornades.

Souvent quand on me demande comment se forme un orage, je réponds qu’il faut imaginer que c’est une sorte de grande machine à laver.

Des conditions météorologiques pour qu’un orage se forme

Pour qu’un orage se forme il faut qu’au niveau du sol les températures soient élevées. Il faut aussi de l’humidité sinon il n’y aura pas de nuage. En altitude, il faut des températures plus fraiches pour ne pas dire froides. L’air chaud et humide prend de l’altitude. L’humidité se condense et forme le nuage. Cet écart de température permet la formation d’un cumulus qui rapidement devient un cumulonimbus.

Ces nuages sont généralement annonciateurs d’orages. Lorsque l’écart de température et suffisant le nuage peut atteindre une altitude de 10 km. Le nuage forme alors une enclume, son sommet semble ne pas pouvoir aller plus haut. À cette altitude les gouttes contenues dans le nuage se solidifient et se transforment en cristaux de glace. On a donc de l’humidité condensée en petites gouttes qui montent et des cristaux de glace plus lourds qui redescendent jusqu’à redevenir des gouttes ou trouver suffisamment d’énergie pour reprendre de l’altitude.

Petit à petit l’humidité présente dans le nuages forme des gouttes de plus en plus grosses. De la même manière les cristaux de glace s’agglomèrent pour devenir de plus en plus gros et former des grêlons.

L’humidité crée de l’énergie électrique

Dans le nuages deux flux s’opposent, le flux montant et le flux descendant. Ces flux d’air chargés d’humidité favorisent la rencontre entre les grêlons et ou les gouttes de pluies. À chaque rencontre entre les cristaux de glace ou les grêlons des électrons positifs et négatifs sont arrachés.

La vitesse du son est de 337 m/s, la vitesse de la lumière 300000 km/s.
Pour calculer sa distance avec un orage, il suffit de compter les secondes entre l’éclair et le bruit du tonnerre. Chaque seconde le son parcours 337m, 3 secondes représentent donc 1 km.

Ces électrons se regroupent dans le nuage suivant leur polarité. Lorsque l’écart de polarité est suffisamment important, un arc électrique se forme pour équilibrer les forces en présence. Habituellement l’air agit comme un isolant. Cependant, lorsque la différence de potentiel est trop important l’air s’ionise pour laisser passer la décharge électrique qui forme un éclair.

L’arc électrique produit de la lumière. Sa vitesse de déplacement produit aussi un bruit sec, un claquement qui avec l’écho et la distance se transforme en long grondement qui rappelle le roulement des galets dans une rivière. De fait plus le claquement du tonnerre est sec plus on peut se dire que l’on est proche de l’arc électrique. Cependant, ce n’est pas indicateur suffisamment fiable.

Du vent à cause de l’orage

Le cumulonimbus agit comme une pompe. Pour fonctionner il doit absorber d’importantes quantités d’air humide. Se forme donc autour du nuage, au niveau du sol, du vent en direction de celui-ci. On parle alors d’inflow. La force du vent varie notamment en fonction des écarts de températures.

Sous le nuage du vent provenant du nuage arrive au niveau du sol on parle dans ce cas d’outflow. Ce vent assez puissant est généralement produit par la chute de précipitation. Lorsque le vent fait des dégâts lors d’un orage, c’est généralement un outflow qui est responsable. Il s’agit d’une poche froide contenue dans le cumulonimbus qui s’effondre dans le nuage. Cela favorise la chute des précipitations. Cela peu produire un vent fort capable de soulever de la poussière, de coucher les cultures, voir de faire tomber des arbres et de détruire des constructions.

Souvent les journalistes parlent alors de mini-tornade, toutefois ce terme n’existe pas. Cela fait vendre du papier et démontre l’incompétence des journalistes qui devraient vérifier leurs informations. Le terme exact est rafale descendante. On peut les classer en 2 familles micro-rafale et macro-rafale suivant la superficie touchée. Une tornade est un phénomène rotatif. On retrouve donc des traces différentes entre les 2 phénomènes.

La rafale descendante soulève la poussière à coté de Météo France
La rafale descendante soulève la poussière à coté de Météo France à Toulouse

Le matériel pour photographier un orage :

  • Un appareil photo permettant de régler la vitesse, l’ouverture et la sensibilité ISO. Un reflex sera le plus adapté, mais il est possible de faire ce genre de photos avec un bridge ou compact dont on peut régler la vitesse d’obturation. Le choix du numérique se révélera plus économique, mais il est possible de tenter l’expérience avec un appareil argentique.
  • L’objectif pour le reflex doit être choisi en fonction du type de photos envisagées. Le grand angle permet de maximiser le taux de réussite. Un téléobjectif peut aider à capter la foudre lorsque l’orage est encore loin.
  • Un trépied stable ou un support qui puisse remplacer le trépied lors des poses longues.

Certains chasseurs d’orage utilisent deux boitiers avec deux objectifs pour multiplier les angles de prise de vue.

Il peut aussi être utile de prévoir :

  • Une télécommande avec intervallomètre
  • Une protection pour la pluie
  • Une torche (lampe frontale)
  • Une cellule de déclenchement, sorte de télécommande qui capte les variations de lumière et est plus rapide qu’un éclair pour déclencher.
  • Un téléphone portable pour rester informé de l’évolution de la situation.

Repérer le terrain pour photographier les éclairs

Bien plus proche de ma position, cet impact frappera le sol à un peu plus de 30 km.
Bien plus proche de ma position, cet impact frappera le sol à un peu plus de 30 km.

Lors de balades, sorties et déplacements, je repère les lieux propices pour photographier les orages. Je note ces repérages soigneusement afin de pouvoir les réutiliser lorsqu’un orage s’annonce.

Les accès simples et rapides sont à privilégier, je les choisis généralement en hauteur et pouvant comporter un premier plan.

Je ne photographie pas les orages depuis mon balcon ou mes fenêtres, la vue n’étant pas superbe et comportant de nombreux éléments venant parasiter ou obstruer le paysage. Mais il est possible de réaliser des photos depuis une maison ou un immeuble si le photographe juge que l’environnement est intéressant pour ses photos.

Un arbre isolé ou un bâtiment remarquable sont propices à la réalisation de photos d’orage, ils serviront de premier plan à vos clichés.

En fonction des situations, je me déplace à pied en ville, il est toujours possible de trouver un espace abrité, mais lorsque les habitations se font plus rares ou que les possibilités de se protéger sont moins nombreuses, il faut prévoir la voiture qui servira de refuge.

Certains chasseurs d’orages réalisent leurs photos en restant dans leur voiture, mais cela peut parfois poser problème pour pouvoir bouger facilement dans le véhicule. De plus la conduite lors d’un orage est plus délicate, il faut donc se montrer particulièrement prudent. La chasse à l’orage à 2 est alors fortement recommandée, le second ayant un rôle de “copilote” gardant un œil sur l’orage et l’autre sur la route.

Les orages s’accompagnant souvent de précipitations, il ne faut pas stationner dans les zones inondables et même prévoir de les éviter.

Prévoir l’orage pour le photographier

J’ai divisé en 3 étapes ma prévision des orages.

  • La première étape est une phase d’alerte, pour cela j’utilise les bulletins météo classiques via la Télévision et les informations disponibles sur internet, d’autres utilisent les informations qui sont disponibles sur leur smartphone. Ils donnent une tendance sur la météo, mais cela demande à être affiné pour ne pas arriver ou trop tard et surtout pour se positionner de la meilleure des manières.
  • La deuxième étape ou phase d’affinage des prévisions orageuses consiste à affiner les annonce des grandes chaines et de tous les bulletins météo trop généralistes. J’utilise pour cela les informations de Keraunos et notamment les modèles 7 km et 1 km. De nombreuses pages Facebook donnent des prévisions très justes sur le risque orageux ce qui permet de vérifier mes prévisions.
  • La troisième étape est l’ajustement suivant l’orage, alors que la cellule orageuse s’approche de ma position, je surveille sur mon smartphone via l’application Blitzortung Lightning Monitor l’évolution de l’orage et notamment où tombent les impacts de foudre. J’utilise en parallèle l’application de Météo60 afin de suivre l’évolution des précipitations. Cela me permet de mieux me placer suivant l’évolution de l’orage et suivant les spots sur lesquels je me trouve.

Technique pour photographier un orage la nuit :

Orage a Toulouse, dans la nuit du 27 au 28 juin 2012 plusieurs cellules orageuses contournent Toulouse.
Photographier les orages de nuit, le long temps de pose permet de capturer plusieurs impacts de foudre

De jour comme de nuit photographier un orage est avant tout la réalisation d’une photo. Le choix des réglages a donc le même effet sur une photo de foudre que lors d’une photo plus classique.

Pour en savoir plus : le trio de réglages

Contrairement à un feu d’artifice, il est impossible de prévoir longtemps à l’avance l’arrivée d’un orage. Il faut donc être toujours prêt à partir à la chasse à l’orage. Les prévisions météorologiques permettent d’anticiper les orages. Toutefois, il est nécessaire de suivre l’activité orageuse régulièrement. De nombreux sites mettent à disposition des cartes et des analyses. L’observation des nuages est aussi un bon indicateur, lorsque les cumulonimbus (imposants nuages moutonneux) forment des enclumes dans le ciel, il faut envisager de se préparer.

Lorsqu’un orage est annoncé, il faut se rendre sur la zone que l’on a prévue et repérée. Le photographe doit observer le ciel pour détecter les évolutions qui peuvent obliger à se déplacer pour choisir un point de vue différent ou simplement se mettre à l’abri.

Photographier l’orage la nuit est relativement simple

Lorsque l’orage est repéré il faut installer son trépied, son appareil photo et le régler en conséquence.

Même si je dis souvent qu’il n’existe pas de recette tout prête pour faire des photos, on peut quand même recommander d’utiliser une sensibilité ISO la plus faible possible (100 ISO), une ouverture moyenne (f/8 ou f/9) et une vitesse lente qui dépend de la luminosité et du rendu espéré par le photographe.

On préfère l’exposition manuelle pour ne pas laisser la cellule d’exposition se faire piéger par les brusques variations de luminosité. Il convient de soigner la mise au point. Plus la vitesse sera lente plus il sera possible d’obtenir des clichés avec des éclairs multiples. Afin d’éviter que l’autofocus ne patine dans des conditions de lumière difficiles on recommande de le désactiver et de faire la mise au point manuellement.

Comment photographier les orages, les résultats sont parfois aléatoires
Comment photographier les orages, les résultats sont parfois aléatoires

Ensuite, il faut viser la zone où se regroupent les impacts en cadrant toujours un peu large afin d’augmenter ses chances de réussite. Il faut déclencher manuellement ou via une télécommande pour une longue pose et espérer que durant ce temps de pose, un éclair viendra s’imprimer sur son capteur ou sa pellicule.

La durée d’un éclair étant particulièrement faible, il est utopique de vouloir déclencher au moment où l’on voit l’éclair se former. C’est pour cela qu’il est recommandé de déclencher à l’aveugle, c’est-à-dire avant un éclair probable. Certains orages sont cadencés, c’est-à-dire que les éclairs apparaissent avec un certains laps de temps entre chacun. Dans ces conditions, il devient plus facile de déclencher au bon moment.

Photographier les orages, mais un taux de réussite variable

Le taux de “photos ratées” ou sans foudre est important, cela ne doit pas démotiver le photographe.

À chaque fois qu’un éclair est capturé, il faut prendre le temps d’observer le résultat pour ajuster si besoin ses réglages. Régulièrement le cadrage doit être réajusté, l’orage n’étant que très rarement statique.

Avec une télécommande, on réduit le risque de ” flou de bougé”. Lorsque celle-ci est équipée d’un intervallomètre, il devient possible “d’automatiser” la prise de vue.

Comment photographier les orages, la balance de blanc
Comment photographier les orages, la balance de blanc

Photographier les orages quand il fait jour :

Comment photographier l'orage de jour
Comment photographier l’orage de jour. (photo réalisée en 2009)

Le jour, il est possible de photographier les orages, mais les photos ont souvent un rendu moins spectaculaire. On distingue 3 techniques :

  • La prise de vue en rafale avec une vitesse d’obturation devant être la plus lente possible. (cela use le matériel inutilement)
  • La technique du filtre gris qui diminue la luminosité et permet des temps de pose plus longs. Toutefois, il sera difficile de capturer les ramifications de la foudre par cette technique.
  • Un déclencheur électronique qui détecte les variations de lumière. Cette solution demande du matériel spécifique et la réussite des photos va dépendre du temps de réaction (aussi appelé Lag Time) de votre boitier.

Photographier les orages avec une cellule de déclenchement

La foudre tombe sur le dome de La Grave
Comment photographier un orage en plein jour ? (photo aout 2020, un impact de foudre tombe derrière le Dôme de La Grave à Toulouse)

La dernière solution, celle utilisant une cellule de déclenchement est la plus pratique et la plus adaptée pour photographier un orage diurne. Elle permet de ne pas user inutilement son matériel en utilisant des rafales nombreuses. Une cellule de déclenchement coute aux alentour de 100 €. Il existe de nombreuses références dans ce domaine, mais toutes ont le même mode de fonctionnement.

En simplifiant, un impact de foudre se décompose en deux frappes. Une première frappe est détectée par la cellule de déclenchement qui ordonne au boitier de déclencher avant que n’ait lieu la frappe principale, la plus puissante des 2. C’est cette seconde frappe qui est photographiée et qui imprime la surface sensible de l’appareil.

Pour fonctionner correctement il faut que l’appareil photo dispose d’un lag-time (temps de réaction) le plus faible possible. Pour réduire au maximum ce temps de réaction, il est O B LI G A T O I R E de désactiver tous les automatismes. La mise au point, balance de blanc et la mesure d’exposition doivent être manuelle sans quoi le temps de réaction sera trop important. Les 2 frappes qui forment un éclair se déroulant dans un laps de temps très court (inférieur à 1 seconde)

En utilisant une cellule de déclenchement photographier l’orage devient plus facile de jour. Cela évite de masquer les ramifications d’un impact en utilisant un filtre ND.

Idéalement, il faut utiliser une vitesse d’obturation inférieure à 1/25ᵉ de secondes pour réussir à capter un éclair en utilisant un déclencheur. Certains photographes utiliseront une vitesse supérieure en laissant leur appareil réaliser des rafales à chaque variation lumineuses détectées par leur déclencheur. Pour arriver à cette vitesse d’obturation on utilise une sensibilité, la basse et une ouverture moyenne à petite (généralement supérieur à f/9)

Fonctionnement d'un déclencheur utilisé lors d'une orage
Fonctionnement d’un déclencheur photographique réagissant à une variation lumineuse provoquée par la formation d’un éclair

Prendre en photo un orage, c’est photographier un paysage

Personnellement, j’expose ma photo comme une photo de paysage. L’objectif est d’obtenir un premier plan avec un peu de lumière. L’éclair n’apporte pas beaucoup de lumière supplémentaire à la scène. Ainsi, il devient possible d’avoir des photos à la composition dynamique restituant l’orage dans son environnement.

Pour la balance de blanc, je préfère garder les couleurs naturelles. En appliquant une balance de blanc différente, on obtient des nuances de couleurs différentes. De même, il est possible d’utiliser des filtres de couleur pour colorer les éclairs. Ce sont des choix qui appartiennent au photographe.

Tous les déclenchements ne permettent pas de capter la foudre. Mais aujourd’hui avec le numérique le coût de la photo “inutile” est quasi-nul.

Un impact de foudre ne dure que quelques centièmes de seconde.

La vitesse d’obturation va influencer l’ambiance de la photo notamment en zone urbaine.

L’ouverture va avoir une influence sur la capture de l’éclair. Trop fermée on risque de perdre certaines ramifications. Trop ouverte on risque de cramer la photo.

Après l’orage rangement du matériel et post-traitement :

Comment photographier un orage, le post-traitement permet d'ajuster l'exposition de l'éclair
Comment photographier un orage, le post-traitement permet d’ajuster l’exposition de l’éclair et densifier le ciel

Après avoir pris soin de vous, il faut s’occuper du matériel. Ceci est indispensable si la pluie s’est invitée lors de votre séance photo. Le matériel électronique ne supporte pas très bien l’humidité, il est donc indispensable de faire sécher votre matériel. Je le dispose dans le sac des sachets de gel de silicate qui absorbent l’humidité, une fois à la maison je sors les batteries et je pose le boitier et son objectif sur le trépied.

Ensuite je recharge les batteries et vide la carte mémoire sur le PC afin d’être prêt à repartir.

Il faut alors faire le tri des photos. Je ne garde que les photos qui portent trace de la foudre. Le plus souvent, les autres partent à la poubelle sauf si elles montrent la cellule orageuse. Je recadre de nombreux clichés afin d’obtenir une composition harmonieuse. Les règles de composition sont plutôt classiques et reprennent les habituelles règles des tiers et lignes de force.

Dans la mesure du possible il faut utiliser le format RAW. Il permet plus de latitude lors des retouches. De cette manière les photos sur-exposées ou sous-exposées peuvent être corrigées en post-traitement.

Ensuite je suis mon flux de production habituel : Organiser son flux de production avec Lightroom en 6 étapes

Comment photographier l'orage, planche des photos que je garde.
Comment photographier l’orage, planche des photos que je garde.

La couleur de la foudre

Lors du post-traitement les photographes peuvent proposer une vue artistique de la foudre tandis que d’autres cherchent le réalisme.

Il faut savoir que la couleur de la foudre dépend de la composition de l’atmosphère entre l’impact et le photographe.

  • blanc = air sec
  • rouge = pluie
  • bleu = grêle
  • jaune = poussière et/ou sable
  • Les nuances entre les couleurs sont liées à la présence de plusieurs éléments. La distance entre la foudre et le photographe peut modifier l’intensité des couleurs.

Ainsi modifier la balance de blanc va changer la réalité de la photo. La photo risque alors d’être plus artistique que réaliste ou inversement si on ne touche à rien de ce côté.

L’importante communauté de chasseurs d’orages

Pour aller plus loin il existe de nombreux sites et groupes sur les réseaux sociaux qui abordent la chasse à l’orage le plus célèbre reste : Chasseurs d’orages.

Pour suivre la météo, je surveille les sites Infoclimat et Keraunos qui proposent aussi des sélections de photos de phénomènes météorologiques.

De nombreux groupes de chasseurs d’orages sur Facebook proposent des prévisions météorologiques. Ils surveillent les orages, leur formation et dissertent sur leurs effets. Ce sont des espaces parfaits pour compléter l’apprentissage de la chasse à l’orage.

47 COMMENTAIRES

  1. Bonjour Loic

    Tres bon boulot, excellent travail sur tes photos d’orages
    J’ai regardé ton bloc ” Orages a Toulouse 27 au 28 juin 2012″ et figures toi que nous avons presque la même photo d’un éclair.!!
    Nous avons déclenchés peut être au même moment..
    La photo en question, est la photo 11 sur ton blog cité ci dessus, et tu trouveras ma photo sur le lien FB ci dessous
    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=3635023308986&set=a.3635022788973.2148506.1076306362&type=1&theater

    En tout cas, encore Bravo pour tes clichés et ton boulot

  2. Voilà un bel article : Comment photographier les orages !
    Après une belle série de photos… d’orages !

    Merci de partager ton savoir-faire dans ce domaine. Je suis adepte des photos de paysage, d’architecture, un peu de spectacle, mais je me suis vite découragé sur des photos de feux d’artifice ou d’orage.

    Voilà quelques astuces qui me redonneront certainement envie de réessayer, pourvu qu’il y aie des orages cet été…

    Aymeric

  3. Ah, pardon j’oubliais : merci pour le site d’info météo ; je ne le connaissais pas.
    Pour ma part, je n’ose pas me prendre des abos payants sur les sites spécialisés (le besoin est quand même faible), mais j’ai trouvé une mine d’informations et de news sur le site “keraunos” :
    (y a aussi la prévision moyen terme)

    • @Seb F.

      Les bonnes sources sont nécessaire pour pouvoir se préparer et bien se placer.
      Perso je trouve mes sources gratuites très bonnes alors je continue …

      J’ai découvert ton lien début de juin je vais voir ce qu’il donne à l’usage 😉

  4. Très bon Tuto! je te rejoins parfaitement quand tu dis qu’un grand nombres de photos sont inutilisables, et qu’il ne faut pas ce décourager! c’est 100% vrais! je mettrais un point d’honneur à la préparation! pour moi c’est ce qu’il y a de plus important!tant Pour savoir ou aller quand un orages approche, ainsi et surtout pour la sécurité! Serait il possible de se rencontrer! je photographie moi aussi les orages, et je viens d’arriver dans le Tarn et Garonne à seulement 10 min de la haute-Garonne. J’ai déjà trouvé quelques spots assez sympa! si tu veux je t’envoie quelques clichés de foudre ainsi que les spots que j’ai trouvé! ils se trouvent tous au Nord de Toulouse! 🙂

    Mathieu…

  5. Depuis un certain temps des chasseur utilise une cellule de declenchement relier a une telecomande la cellule declenche l’appareil une foi que l’eclair et detecter par la cellule
    bien sur elle detecte avant l’impactou intras
    Rendu bien pas d’echec

    • @Teddy
      alors cette vigilance orange, ça a donné quoi ?
      Moi j’ai eu une grosse alerte mardi soir mais rien, tout juste des intra-nuageux trop éloignés pour faire des photos.

    • Pareil, rien du tout !

      Quelques éclairs que je n’arrivais pas à voir directement (je voyais le ciel s’illuminer de temps en temps), un peu de pluie et c’est tout. Même si l’angle de vue de mon balcon est assez réduit, j’en vois beaucoup plus d’habitude ; l’orage est passé trop loin.

      Ça sera pour une prochaine fois ! J’ai pu me familiariser avec les réglages pose longue au moins. Je reviendrai commenter cet article quand j’aurai capturé mon premier éclair !

  6. hello,

    Merci pour cette article documentaire qui va pouvoir me servir lors de l’arrivée de mon détecteur d’orage, qui ne devrait plus tarder maintenant !!

    j’avais déjà réalisé quelques prises en pose longue, mais je sens (au vu des différente lecture sur le net) qu’avec ce nouveau matériel, mes séries risques d’être bien plus fructueuses ! enfin si les orages sont présents !! lol.

    • @roncalli
      C’est exact un déclencheur permet de réussir des photos dans des situations où il est difficile de les réussir.

      L’an dernier les orages ont été rares mais il ne faut pas désespérer pour 2016 les premiers orages ont deja éclaté 😉

  7. Enfin un tutoriel écrit par une personne qui maîtrise le sujet de la photo d’orages. J’ai pu essayer de photographier les éclairs la nuit dernière et grâce aux conseils que l’on trouve ici et j’ai pu faire mes premières photos de foudre.

    J’ai eu un peu peur lorsque je me suis fait manger par la pluie et la grêle mais je comprends mieux pourquoi certains chassent les orages. On se sent tout petit face aux éléments.

    Je vais essayer de refaire d’autres photos d’orages la nuit quand j’aurais le temps et peut être que j’essaierai d’en faire en journée.

    • @Diane
      Merci pour ce commentaire 😉
      C’est vrai que dans le monde du tutoriel photo nous avons quelques charlatans qui ne font que répéter ce qu’ils trouvent ailleurs sans savoir de quoi ils parlent.

      En tout cas c’est une bonne nouvelle de savoir que ce tutoriel permet à d’autres photographes de faire des photos d’orages.

  8. J’ai déjà croisé et lu ce tutoriel mais hier soir quand l’orage est arrivé en région parisienne je suis venu piocher de précieux conseils pour faire quelques photos de la foudre.

    Mes photos ne sont pas aussi belles que celles que l’on croise par ici mais je suis contente de moi. Depuis ma fenêtre (je suis pas folle) j’ai quelques photos, dommage pour les immeubles devant mon balcon

    • @Foxyphoto
      Si on pouvait tous faire des photos depuis sa fenêtre les photos risqueraient de vites devenir répétitives et ennuyeuses.
      Chasser l’orage à l’extérieur n’est pas de la folie, c’est comme le ski hors piste. Il faut juste savoir ce que l’on fait.

  9. Bonjour, Merci pour cet article passionnant, tes photos sont extraordinaires.
    J’ai essayé de faire quelques photos depuis ma fenêtre mais pour le moment je n’y arrive pas. J’espère que je vais réussir à faire de telles photos.
    Je n’ai pas cellule mais de nuit est ce bien nécessaire ?

    • @ Fabrice Cloc
      Effectivement la nuit la cellule n’est pas nécessaire. Il m’est arrivé de partir sans lors d’une récente chasse aux orages. Heureusement, la nuit, on fait sans.

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