Que ce soit lors d’un meeting, lors d’une commémoration ou lors de la tournée des plages, il est possible pour tout le monde d’admirer le savoir-faire des pilotes de la Patrouille de France. De nombreuses personnes tentent de prendre en photos les alphajets au cours de 20 minutes de présentation d’un meeting. Pour y arriver, il faut suivre des règles simples.
La Patrouille de France prépare chaque année 3 programmes différents qui sont longuement préparés et répétés durant l’hiver par les pilotes. Il y a le programme « beau temps » qui ne peut être réalisé que lorsque le plafond nuageux est supérieur à 2’500 pieds, les évolutions se font dans le plan vertical, le programme « intermédiaire » supprime certaines figures telles que l’emblématique cœur de la Patrouille de France, il est possible quand le plafond nuageux ne dépasse pas les 2’500 pieds les évolutions sont réalisées dans le plan oblique, enfin le programme « mauvais temps » oblige les pilotes à ne réaliser que certaines figures, suivant les conditions météo les évolutions se déroulent dans le plan horizontal.
Quel matériel pour photographier la Patrouille de France
Photographier la Patrouille de France en vol n’est pas très compliqué et ne requiert pas forcément un matériel coûteux. Un boîtier réactif reste tout de même fortement recommandé. Les Alphajets volent à 700 km/h, soit lors des croisements une vitesse de rapprochement des avions proche de 1400 km/h.
Un compact ou un bridge peut suffire, mais un reflex offre plus de confort. Certains réalisent des photos de la Patrouille de France en plan large avec leur smartphone.
Pour photographier le cœur de la Patrouille de France, il faut prévoir un 20 mm depuis le point central, l’endroit où se trouvent le photographe et le caméraman de la Patrouille de France.
Un 400 mm est nécessaire pour obtenir des gros plans des avions. Mais le vol en formation se photographie avec une focale comprise en 100 et 300 mm pour avoir tous les avions dans le champ.
Depuis 2014, j’utilise un second boîtier pour disposer de 2 objectifs, le 10-22 mm et le 100-400 mm. Le premier est posé sur le trépied et sert à photographier les figures dans leur ensemble tel que le Cœur de la Patrouille de France. Le second me permet de photographier les vols en formations et les croisements.
Changer d’optique durant la démonstration des pilotes nécessite beaucoup d’anticipation. Le rythme dans le ciel est intense et les temps morts inexistants.
Avec moi je prends un fauteuil pliant, quand c’est possible, un chapeau, de la crème solaire et de l’eau. Les démonstrations de la Patrouille de France n’étant organisées que durant la période de mai à octobre, il faut prévoir d’affronter la chaleur et le soleil.
Quels réglages pour prendre en photo la Patrouille de France
Nous l’avons vu ci-dessus, la vitesse des avions est importante. Les alphajets sont des avions à réaction, il n’y a donc pas d’hélice à photographier. Une vitesse rapide est de ce fait préconisée.
Vu la distance entre les avions et le public, il n’y a pas de réel problème à photographier à pleine ouverture. Cependant, il est tout de même préférable de fermer un peu pour disposer du meilleur piqué possible proposé par l’objectif utilisé.
Faire des filés pour donner du mouvement à la photo n’est pas impossible. Cependant, cela nécessite une grande maîtrise de cette technique et une très bonne connaissance du programme proposé par les pilotes. En effet, de nombreux tonneaux agrémentent les différentes phases de vol et compliquent la réalisation de filés.
Lorsque le ciel est nuageux, il faudra penser à surexposer son image afin d’obtenir une exposition correcte des avions et des fumigènes. Les cellules de mesure de lumière des appareils photos sont généralement en difficulté dans cette situation.
La mesure spot permet, dans des conditions de lumières difficiles, de corriger les problèmes d’un ciel trop clair ou d’un contre-jour. L’utilisation de réglages manuels est un peu plus et permet d’éviter de piéger les automatismes du boitier.
Un œil dans le viseur, un autre dans le ciel et les oreilles grandes ouvertes
Pour photographier la Patrouille de France il ne faut jamais lâcher du regard les avions. Lors du ruban, c’est une chose plutôt évidente, les 8 avions sont groupés. Mais dès que l’on passe à la deuxième partie, les avions volent en petits groupes ou seuls. Dès lors, il faut suivre parfois plusieurs avions qui disparaissent parfois dans le ciel.
Avec l’habitude, un photographe arrive à anticiper les mouvements des avions. Les commentaires peuvent aussi apporter une aide précieuse au photographe en donnant la position des avions ou en les alertant sur les figures à venir. Enfin, les spectateurs bavards qui nous entourent apportent des indications utiles pour retrouver les avions que l’on pourrait avoir perdus.
Où et comment se placer pour photographier la Patrouille de France
Dans la mesure du possible, le photographe doit se placer avec le soleil dans le dos. Malheureusement, lors d’un meeting aérien il est parfois impossible de choisir sa place, il faudra donc s’en accommoder.
Pour photographier les avions en vol, il n’est pas indispensable de se coller aux barrières. En utilisant un gros téléobjectif, on peut compenser la distance par rapport à l’axe d’évolution des avions.
Pour avoir la possibilité d’observer la préparation des pilotes, il faut se positionner au plus près de la piste. Pour cela, il faut arriver tôt au bord de la piste. Parfois certains meetings ne se déroulent pas au bord d’une piste. Dans d’autres cas, la piste est trop petite pour accueillir la Patrouille de France. Il sera alors impossible de voir les pilotes se préparer.
En aucun cas il ne faut franchir les limites imposées par l’organisateur. En plus de vous mettre en danger, cela peut perturber le déroulement du meeting.
À la fin de la présentation, dans la mesure du possible, les pilotes viennent à la rencontre du public. Il faut profiter de ce moment pour réaliser des portraits des pilotes dans la combinaison bleu ciel de la Patrouille de France.
Je n’ai pas souvent eu l’occasion de faire des photos, mais c’est toujours un régal de les voir évoluer !
Et c’est vrai que, à part pour des plans très rapprochés, on n’a pas besoin d’une focale excessivement longue pour faire des clichés sympa
@Christophe
Tout est fait pour que tout le monde puisse faire de bonnes photos « simplement » alors qu’un avion seul sans les fumigènes sera bien plus complexe à photographier
Très bon article Loïc! J’ai pu m’y essayer l’an dernier lors du 20ème anniversaire du Sport et Collection, manifestation présentant notamment 500 Ferrari contre le cancer. Je n’avais qu’un boitier (500d) et un 70-300mm. J’ai malheureusement raté le Cœur dessiné par la figure…. donc effectivement un deuxième boitier ou un objectif à focales plus larges du genre 16 ou 18-200à 300mm si on veut pouvoir tout couvrir.
Je me permet de mettre mon lien sur ce 20ème anniversaire (https://www.flickr.com/photos/123821136@N08/sets/72157644745970190).
Encore une fois bravo, tes articles sont bourrés de conseils et simples à lire.
@Florian H86
C’est début encourageant. Avoir un obectif avec une plage focale trop importante nuit à la qualité optique, il faut donc faire un compromis.
Aujourd’hui j’écris les articles que je voulais lire, que j’aurais du lire à mes débuts ..
La deuxième photo est juste extraordinaire, spectaculaire
Félicitation pour ces prises
@celine
avec un peu de préparation et d’entrainement il est possible de faire des photos sympas. Les autres parametres comme la lumière ou la couleur du ciel ne se décident malheureusement pas
Et du bon matériel 🙂
@celine
Le bon matériel ne fait pas tout car il faut aussi et surtout savoir l’utiliser
Bonjour,
Je pratique, à titre amateur, la photo animalière, principalement les oiseaux, et la photos de meetings aériens, des vieux appareils aux rafales etc.. je dispose d’un 70 d Canon, j’en suis enchanté et d’un zoom sigma 120/400. Serait-il judicieux de changer pour un 150/600 de Sigma? je pense au poids etc…
@Duboelle
Si la perte d’ouverture est acceptable pour un allongement de la focale alors pourquoi pas.
Je n’ai pas eu l’occasion de tester l’une de ces optiques en situation lors d’une meeting je ne pourrais donc pas me prononcer et dire qu’il est préférable d’utiliser l’un plus que l’autre. De plus une optique forme avec un photographe un couple et il est toujours préférable que le photographe choisisse lui même l’optique qu’il souhaite utiliser. Plus que les qualités il faut pouvoir accepter les défauts des optiques que l’on choisi, ici je parle de l’ouverture qui est un peu faible et du poids qu’il faut pouvoir supporter lors d’une journée de meeting.
Bonjour,
Dans 2 semaines la patrouille de France fera une représentation dans mon aérodrome, à Courcelles (LFSM) et je voulais savoir ce que vous me conseillez :
Je peux me mettre en bout de piste (140 m du début de la piste) sur l’espace de stationnement des aéronefs ( 600m de la piste au plus proche) et je ne possède qu’un seul boîtier. Me conseillerez-vous plutôt mon 28-105mm ou mon 75-300mm ? Je pourrais bien sûr les intervertir durant la présentation.
Autre question, l’usage d’un trépied est il util ? Je possède un sac pouvant en accueillir un et je voulais savoir si c’était pertinent de le prendre avec moi.
Il faut savoir que la piste est assez longue pour un aérodrome local (1700 m) et que l’aérodrome possède une tour de contrôle, station météo, hangars … Selon vous, est-il possible de se déplacer durant le meeting ou je risque d’être dérangé par ces installations ?
Merci d’avance pour vos questions et bonnes photos 😉
@Corentin
Attention au balisage de sécurité qui sera mis en place pour le meeting. Il est souvent difficile de se déplacer durant un meeting. Les photographes crédités ont parfois une zone réservée et peuvent se déplacer plus facilement autour des avions en exposition. Lorsque la Patrouille de France se déplace les spectateurs sont très nombreux.
Pour se placer je ne recommande de se mettre en bout de piste sauf à vouloir un cadre particulier. Il vaut mieux se placer au niveau du point central, ou se trouve le plus souvent Athos9 et les photographes et vidéastes de la PAF. Cela permet de mieux photographier les évolutions des pilotes et de pouvoir observer dans les meilleures conditions autorisées les différentes figures.
Concernant le choix de l’objectif je donne déjà une réponse dans l’article … Concernant le trépied il se révèle bien plus encombrant qu’indispensable. Il permet toutefois de supporter le boitier entre les différentes démonstrations du meeting. Il permet aussi de marquer un peu son territoire, malheureusement de nombreux organisateurs de meeting les interdisent pour des questions de sécurité.
Bonjour,
La PAF va passer demain au dessus de l’aerodrome de ma commune à une altitude de 1000pieds.
J’hesite entre mon 18-300 et mon 150-600mm.
Qu’en penses-tu ?
Merci beaucoup.
@jojo86
Ça dépend de comment tu te places, et de ce que tu veux photographier, mais depuis le bord de piste, je préférerais le 18/300. S’ils ne passent qu’une fois, tu n’as qu’une chance, autant la saisir. Le 300mm permet de faire un plan serré sur un avion pendant le passage. Le Grand Angle d’avoir toute la Patrouille. Si il est possible se placer en bout de piste, cela peut donner une belle photo avec la trainée de fumée et les avions à la verticale.