6 conseils pour réussir les photos de rue par Thomas Benezeth

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La photo de rue est à la mode, avec l’apparition des smartphones tout le monde pratique un jour ou l’autre la photo de rue. Thomas Benezeth est un de ces photographes qui ne fait principalement que de la street photography. Il m’arrive moi aussi de faire quelques photos de rues même si ce n’est pas mon domaine de prédilection. Mais pour vous donner des conseils je n’étais pas le mieux placé, j’ai donc demandé à Thomas de réfléchir à un billet qui pourrait être publier ici afin de présenter photo de rue.

Retrouvez Thomas Benezeth, ses conseils et ses photos de rue sur son site web ou sur les réseaux sociaux :Logo site Thomas-benezeth.fr

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Écolière, par Thomas Benezeth spécialiste des photos de rue
Écolière, par Thomas Benezeth. Le photographe de rue joue souvent avec le reflet des vitrines.

Quand Loïc m’a demandé d’écrire un article sur la photo de rue, j’ai eu du mal à choisir de quoi j’allais parler. Il y a tant à dire sur le sujet ! Je me suis finalement dit qu’une liste de conseils qui viseraient à vous motiver dans cette pratique serait une bonne idée. La photo de rue attire de plus en plus de photographes, mais beaucoup s’y refusent encore à cause d’appréhensions pas moins compréhensibles que gérables. Voici quelques pistes…

Ayez conscience de vos droits

La plupart des gens pense, à tort, qu’il est interdit de photographier les gens dans les rues, à leur insu. C’est une idée reçue qu’il faut briser, car à part quelques cas, c’est tout à fait légal. Il faut différencier l’acte de la prise de vue et celui de la publication de la photo.

Une personne qui se trouve dans un lieu public (un parc public, la rue…) accepte de ce fait que son image soit publique: il est donc tout à fait légal de la prendre en photo, même si elle ne s’en aperçois pas ou n’est pas d’accord, chacun ferra alors avec sa conscience. Par contre, le problème de la légalité se pose si le lieu est privé (il n’est pas autorisé de photographier une personne dans son jardin, qui est son espace privé, même si vous vous trouvez dans la rue, qui est publique).

Pour ce qui est de la publication, c’est une autre histoire: théoriquement, c’est illégal sans l’autorisation de la personne photographiée. Concrètement, c’est toléré dans la plupart des cas à partir du moment où la photo ne porte pas préjudice à la personne photographiée. Je ne suis pas juriste, mais d’après ce que j’ai lu, la justice a plutôt tendance à aller dans le sens du photographe si une personne porte plainte (et que la photo ne dégrade pas son image). Après, chacun ses choix, personnellement je ne publie jamais de photo qui mettrait mal à l’aise le sujet parce que je ne photographie pas dans ces cas là, tout simplement.

StreetPhoto, par Thomas Benezeth
I<3 StreetPhoto, 6 conseils pour la photo de rue par Thomas Benezeth

Oubliez l’excuse des petites villes

Je mentirai en disant qu’il n’est pas plus facile de photographier dans les rues de Paris que dans celles de votre village natal. Quoi que. Il y a plus d’opportunités dans Paris, mais les habitants des petites villes auront peut être un comportement plus agréable avec vous, des réactions moins imprévisibles 🙂

Dans tous les cas, la photo de rue peut se pratiquer dans n’importe quelle ville. Ma photo de rue préférée, je l’ai faite à Enghien Les Bains (photo 1), une ville près de chez moi. Certes, ce n’est pas un village, mais c’est loin d’être Paris ! Tout est possible, alors oubliez cette excuse !

Ne regardez pas vos sujets avant ni après avoir fait la photo

Il est généralement préférable de rester discret lorsqu’on fait de la photo de rue, je vous déconseille alors de croiser le regard des personnes que vous allez photographier. Approchez vous discrètement, soyez sûr de vous, mais ne les regardez pas 🙂 Un contact visuel avant montre à la personne que vous allez la prendre en photo, un contact visuel après montre que vous l’avez prise en photo. Je ne croise leur regard qu’à travers mon appareil photo., et c’est bien plus facile à faire qu’il n’y parait.

Le passant du Pont Neuf, par Thomas Benezeth
Le passant du Pont Neuf, par Thomas Benezeth Le mobilier urbain encadre l’humain

Préférez le grand angle au téléobjectif pour les photos de rue

L’utilisation du téléobjectif est tentante, elle vous assure une certaine distance de sécurité avec votre sujet. C’est d’autant plus tentant au début de votre pratique de la photo de rue, où la timidité est généralement maximale ^^ Mais cette famille d’objectifs comporte selon moi deux défauts majeurs pour la photo de rue.

Le premier vient du fait de votre éloignement par rapport à votre sujet: vous vous situez à plusieurs dizaines de mètres (contre 1m ou 2 avec un 35mm) du sujet, et il ne vous voit pas. Oui, c’était le but, mais il est alors impossible d’attirer l’attention du sujet, et donc de capter son regard.

Le deuxième défaut est physique, lié aux téléobjectifs: ces cailloux écrasent les perspectives, ils vous font sortir de la scène à l’inverse des objectifs standards ou GA qui vous font rentrer dedans. Les images réalisées au 35mm ont beaucoup plus d’impact émotionnel que celles faites au 200mm, et si vous en doutez, faites l’essai 🙂

L’astuce ultime: utilisez votre smartphone ! Un angle de vue parfait et une discrétion assurée 🙂

Le Garçon de café pas content, par Thomas Benezeth
Le Garçon de café pas content, par Thomas Benezeth

N’effacez pas vos « ratés » tout de suite !

C’est applicable à tout domaine photographique mais il me paraît important de le rappeler. Faire le tri de ses photos immédiatement après être rentré d’une ballade de 4h en ville est une mauvaise idée ! S’il est très facile de repérer ses bonnes photos, celles où on en prend conscience dès la prise de vue, c’est une autre histoire pour les photos qui ne nous plaisent pas. Sachez qu’elles peuvent tout à fait vous plaire deux jours, deux semaines voir deux mois après.

Vous avez peut être prit une photo alors que quelqu’un venait juste de vous agacer (un type mal poli, quelqu’un qui vous bouscule), et vous avez alors du mal à l’apprécier sur le moment. Quelques temps après, quand le sentiment d’agacement ne sera plus lié à l’image, vous pouvez peut être l’apprécier.

Ne vous découragez pas !

Les photos de rue procurent de formidables émotions lorsqu’on arrive à capter quelque chose qui nous plait, mais peut aussi être très frustrante. Soyons clair, vous ne revendriez pas systématiquement avec de belles photos, et s’en est parfois rageant.

Soit parce que vous n’avez pas été assez réactif, soit parce que vous n’avez pas osé déclencher. Quel qu’en soit la raison, il ne faut pas se décourager. Si vous sentez un coup de mou, faites une pause et explorez d’autres domaines photographiques (photo d’architecture, de paysage, macro…): non seulement vous pourriez découvrir d’autres intérêts mais en plus cela vous re-boostera pour un retour en force dans les rues !

Duo d'inconnus, par Thomas Benezeth
Duo d’inconnus, par Thomas Benezeth le métro peut aussi réserver des surprises pour le photographe de rue

La photo de rue à cet avantage de ne pas nécessiter de matériel photo coûteux. Une bonne paire de chaussure et un smartphone ferra parfaitement l’affaire ! N’importe qui peut alors se lancer et essayer pour se faire sa propre idée. Vous pouvez même allez vous balader en ville sans appareil photo juste pour observer, et si vous remarquez des choses qui vous intriguent, vous plaisent, revenez le lendemain avec votre Reflex, compact ou smartphone, vous avez choppé le virus ! 😉

 

Vous avez des questions à poser à Thomas Benezeth ? Vous pouvez les déposer dans les commentaires ou le contacter via son formulaire de contact.

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Thomas Benezeth
Thomas Benezeth est un jeune photographe autodidacte de 30 ans, il a découvert la photo de rue et en est tombé amoureux, depuis il ne cesse de parcourir les rues à la recherche de ces instantanés si particuliers qui allient la présence humaine dans son environnement. Pour réaliser ces photos, il utilise principalement son Fujifilm X100s, un boitier compact et donc plus discret que les gros reflex, parfois il utilise son smartphone. Avant même de découvrir les maitres de la photo de rue que sont Cartier Bresson, Capa, Ronis, Depardon et bien d'autres, c'est le photographe Suisse Thomas Leuthard qui lui donne l'envie de se mettre à la Street Photography, il est notamment attiré par sa vision de la photo et cette capacité à capté l'instant. Avec le temps Thomas Benezeth s’intéresse à l'Art en général, et plus particulièrement à la peinture (et la photo, évidemment). Et c'est cette fois ci HCB qui lui donne la motivation, car Cartier Bresson utilisait les règles d'esthétisme de la peinture que Matis lui avait enseigné pour composer ses images.

68 COMMENTAIRES

  1. Je ne suis si d’accord avec Thomas sur le raisonnement qu’une personne qui se trouve dans un lieu public (un parc public, la rue…) accepte de ce fait que son image soit publique c’est un peu voir trop un raisonnement de Logic indécentes, donc aussi à ton

  2. C’est parti tous seul ! Bref, je continue, donc à ton avis les caméras de surveillance par exemple à Londre ne sont pas une atteinte à la liberté, je dirais que non
    Et je part du faite que du moment où tu fait tes photos en douce (discret) c’est qu’il y a en quelque sorte un truc qui cloche
    C’était juste pour histoire de principe, après le résultat des photos sont très bien et je suis personnellement fan de cette pratique et je suis heureuse d’allez visiter ton blog
    Merci pour ce papier et Loïc et Thomas

    • Bonjour Celine, et merci pour ton commentaire ! Par contre, je ne suis pas sur d’avoir tout compris là, tu es d’accord ou pas d’accord ? 😉

      Quand tu regardes les journaux télévisés ou d’autres émissions de type reportage, on voit souvent des inconnus en arrière plan et bien souvent ils ne sont pas floutés.

      Mais après c’est comme je dis dans l’article, chacun fait en fonction de ses propres limites que lui impose sa conscience 😉 Je peux tout à fait te comprendre si tu n’aime pas photographier les gens à leur insu, moi non seulement ça ne me dérange pas mais en plus je ne voit rien qui « cloche » 😉

      Faire les photos en douce, c’est tout simplement ne pas se faire remarquer et ne pas déséquilibrer la scène, c’est ce que faisait Henri Cartier Bresson, il dansait tout autour de ses sujets mais restait discret ^^

    • @celine
      Si tu veux que l’on te vois dans un espace public tu n’y vas pas ou tu mets une cagoule 😉
      Perso ça ne me dérange pas d’être pris en photo tant que la situation ne me porte pas préjudice et que l’utilisation ne sera pas commerciale.

  3. Je note bien le conseil de ne pas croiser le regard du sujet ni avant ni après la photo : je n’y avais pas pensé, mais c’est vrai qu’en ne le regardant pas, le « contact » ne sera pas établi : très utile pour les timides 😉

  4. Deuxième fois en peu de temps que je lis ce conseil de ne pas croiser le regard des personnes que l’on prend en photo. J’avoue ne jamais y avoir songé non plus, d’où pas mal de blocage. La méthode n’est par contre pas toujours applicable en voyage suivant la relation à la photo dans le pays visité. Ça peut-être très mal ressenti par endroit, surtout quand tu es le blanc bec qui se promène dans la rue, et les réactions peuvent devenir assez hostile, ce qui n’est pas vraiment le but recherché.
    J’ai souvenir d’avoir eu par exemple pas mal de problèmes au Burkina Faso pour ça.

    • @Laurent
      Effectivement il faut faire attention aux personnes que l’on photographie, j’ai eu de légers accrochages avec des personnes lors de poses longues en ville. Ils ne voulaient pas être pris en photo même si ils étaient invisibles sur la photo…
      Il y a des quartiers ou je ne tenterais même pas l’expérience de sortir mon boitier sans avoir préparé le terrain avant.

    • C’est vrai Laurent qu’il faut parfois se méfier de certaines situations, et je pense que dans des pays étrangers tels que le Burkina Faso il faut savoir s’adapter. Là je crois qu’il ne faut pas hésiter à montrer que l’on prend une photo, mais dans tous les cas, si la personne ne m’inspire pas, je ne shoote pas.

      Il faut aussi se fier à son instinct ^^

  5. Merci pour les conseils. Sur le « ne pas croiser le regard », c’est amusant, parce que d’autres photographes de rue, au contraire, le recommandent et l’encourage! Dans ces cas-là, on s’oriente plus dans un style « portrait urbain », mais un photographe comme celui qui s’occupe de la page « Humans of New York », il établit forcément un contact pour prendre ses photos, systématiquement 🙂

  6. Je me recite: « Dans ces cas-là, on s’oriente plus dans un style portrait urbain ». Perdre du naturel? Pas forcément. Au contraire. Sous-entends tu qu’un-e bon-ne photographe de rue est incapable de capturer le naturel des gens s’il ou elle a établi un contact préalable?

    • @elpadawan
      Quand le sujet regarde le photographe comme le dit Thomas c’est un autre style de photo, le coté spontané n’est plus là et l’attitude du sujet change forcement.
      Les naturalistes, le ethnologues le disent tous, le simple fait d’être présent sur un site d’observation change tout, le sujet plus ou moins inconsciemment changera d’attitude, parfois de posture.
      Avec le photographe c’est pareil. Et ce n’est pas le talent du photographe qui permettra de garder un sujet naturel… Mais bien le sujet et sa capacité à faire abstraction de l’appareil photo et du photographe.

  7. Merci Thomas pour cet article et ces conseils sur une discipline que je pratique très peu.
    Comme les autres, j’ai envie de réagir sur « ne pas croiser le regard » : non seulement je n’y aurais pas pensé, mais surtout j’ai toujours lu l’inverse.
    Ce qui me dérange, là, c’est le côté « photo volée »; alors quand c’est une vue large, ok, mais quand on fait un gros plan, je ne suis pas d’accord, surtout quand après on publie; j’ai lu les commentaires sur les lieux publics, mais cela n’enlève rien au droit à l’image des gens, comme notre propriété intellectuelle : les gens peuvent n,e pas vouloir voir la photo de leur trombine sur le net !
    J’ai lu qu’établir un dialogue permettait généralement d’obtenir ce que l’on voulait, alors certes on n’est plus dans la prise sur le vif mais cela me parait plus respectueux 😉

    • Bonjour Christophe et merci pour ton message 🙂

      Déjà, je comprend tout à fait que tu puisse penser ça, ça peut gêner certaines personnes de « voler » une photo. Mais quelle est la différence entre un personne que je photographie et publie sur mon site et une personne qui est filmé lors d’un reportage qui passe au journal télévisé de 20h non flouté ?

      Au fond, si la photo ne dégrade pas l’image du sujet, pourquoi la jeter ? Pourquoi ne pas la publier ? S’il fallait à chaque fois demander l’autorisation, non seulement les photos ne seraient pas aussi fortes puisque plus posées, mais en plus beaucoup de gens refuseraient par craintes et méconnaissance du sujet. Résultat, nous n’aurions que très peu de témoignages, très peu de photo de Paris dans les années 1930….

      La plupart des gens qui refusent la photo pense que l’on va gagner de l’argent avec ou dégrader leur image. Pas du tout, ce n’est pas le but. Voilà pourquoi ça ne me gêne pas de publier sans accord. D’un autre côté, mes photos de rue sont à 90% (ou plus) des plans larges, du moins pas de portrait serré ^^

      Je te donne un exemple concret: y’a quelques jours je faisais des photos d’un pont, et il y avait deux cyclistes qui marchaient avec leur vélo à côté d’eux qui se dirigeaient vers moi. Mon sujet, c’était le pont, eux, c’était un plus: on les voit de loin, on ne les reconnais pas. Le Monsieur a remarqué que je le prenais en photo et l’a dit à sa femme « tiens il nous prend en photo ». Comme je n’avais rien à me reprocher, j’y suis allé de bon coeur en lui disant tout sourire « regardez monsieur, vous faites même partie de ma photo mais on ne peut pas vous reconnaitre » tout en lui montrant la photo: le mec a râlé, c’est quand même hallucinant !! On le distingue à peine sur l’image…

    • @Christophe
      Rien n’empêche la prise de contact à posteriori, le faire avant change la scène à moins de tomber sur une personne capable de faire abstraction de l’appareil photo.

    • Hello, merci pour vos réponses à tous les deux.
      J’ai également parcouru les autres commentaires et réponses qui y sont apportées et qui complètent bien nos propos 😉

      Je fais bien sûr la différence entre les personnages qui « habillent » la photo et ceux qui en sont le sujet principal; je pense aussi qu’un autre différence est ce que l’on fait des photos (diffusion, commercialisation…).

      J’ai également un exemple concret : un pro photographie un couple dans une station thermale, qui accepte la diffusion de l’image (oralement); la photo est vendue à l’établissement qui en fait la couv’ de sa newsletter et c’est le mari de la dame qui la reçoit… sauf que ce n’est pas lui qui est avec elle sur la photo !!
      Bon, ils avaient apparemment donné un accord (étonnant…) mais quand le mari a contacté la station, ils se sont retournés vers le photographe 😉

    • @Christophe
      J’avais déjà entendu une histoire similaire. Dès qu’il s’agit de photos destinées à la publicité il faut prendre soin d’avoir les autorisations des sujets principaux.

  8. « Rien n’empêche la prise de contact à posteriori » <– ben oui mais là tu vas à l'encontre du conseil donné dans l'article, qui dit: "Ne regardez pas vos sujets avant ni après avoir fait la photo"…

    • C’est un conseil que je donnes aux personnes qui n’osent pas photographier les gens.

      Si vous êtes à l’aise avec ça, aucune timidité et vous êtes sur de vous, alors il n’y a aucun problème à regarder les gens avant, pendant et après la photo.

      Mais si vous n’osez pas photographiez les gens, alors je vous conseille d’utiliser cette technique: ne pas croiser le regard des personnes photographier. Ce n’est pas une interdiction, mais un conseil.

      Si pour votre conscience personnelle vous souhaitez regarder votre sujet après avoir prit la photo, comme pour avoir son autorisation (dont vous n’avez légalement pas besoin), c’est tout à fait possible, mais vous risquez ne perdre votre photo.

      (comme je te l’ai expliqué sur teuteur 😉 )

  9. Voilà. Je pense que c’est le « si vous êtes timide » qui manquait dans ton conseil. D’ailleurs, un autre Thomas que tu connais bien préconise tout le contraire (et a aussi donné d’autres conseils pour vaincre sa timidité 🙂 ) parce qu’il trouve que ça donne plus d’intensité à la photo 🙂

    • Mais non, il ne dit pas tout le contraire, il dit EXACTEMENT la même chose 😉 Relis l’article de Thomas L., relis la fin 🙂

      Ses conseils sont précieux, et effectivement quand on prend de l’assurance dans cette discipline, lire les conseils de cet article devient très intéressant ! Je l’ai d’ailleurs vu faire lors de la sortie photo dans Paris, je l’ai vu, alors que je lui parlais, s’arrêter devant un mec en terrasse, attendre qu’il relève la tête, shooter et regarder derrière le mec pour faire comme s’il photographiais autre chose, et partir tout doucement sans jamais regarder le mec.

      (« Never make eye contact with your subject, neither before nor after the shot »)

  10. Pour ma part, au delà de ne pas croiser le regard, je recommanderai aussi d’user et d’abuser du live view. J’ai l’impression que l’utilisation du viseur (sur un reflex ou hybride) conduit à regarder tôt ou tard le sujet mais aussi à s’afficher : le sujet sait que l’on fait une photo alors qu’en live view, il se méfie moins. Ou alors faut avoir du courage (je reste poli) et oser demander, mais la scène sera forcément moins naturelle 🙁

    La street photo reste une discipline difficile, mais même dans les petites villes on peut en faire, je vous joins un lien vers mon blog où j’avais tenté l’expérience à Aix en Provence (où j’habite), on n’est dans une ville à taille humaine, mais il y a de quoi s’amuser, c’est l’avantage avec la street photo 😉

    • Salut David 😉

      Je te rejoins pour le Liveview, ça peut aussi aider ! Après il y a plein de techniques pour ne pas se faire remarquer, mais pour moi celle ci est la première à faire ^^ Mais l’utilisation du viseur n’est pas à proscrire, ça n’implique pas du tout de croiser le regard, pas plus que le liveview (au moins, avec le viseur, tu as l’oeil occupé quand tu prends ta photo, alors qu’avec le liveview il est plus « libre » et peut être plus tenté de faire le contact avec le sujet ^^)

      Aix en Provence, ça reste quand même une grande ville je trouve, donc aucun problème pour la photo de rue 🙂

    • @David
      Un mec qui regarde dans son écran se repère aussi facilement qu’un autre qui regarde dans son viseur. Le shoot en l’instinct est plus long à apprendre mais il attire moins le regard du sujet et des autres personnes autour.

  11. Disons que viser avec le viseur quand on a un gros reflex (et c’est mon cas : EOS 6D et mon 50mm est énorme avec son diamètre de 77) c’est pas très discret. Mais depuis peu je vise avec le viseur, et j’utilise un objectif 40mm Pancake, bcp + petit, léger et discret (Diamètre 52mm je crois). J’en ferai un article quand j’aurai un peu de photos à proposer ! le choix du matériel est assez important quand même, il faut pouvoir rester discret et avoir un bon AF 🙂

    • C’est sur qu’un gros reflex avec un objectif imposant, c’est voyant.

      Pour l’AF je dirai que ce serait un plus, et encore, parce que pour la photo de rue on peut tout à fait utiliser la MAP manuelle avec l’hyperfocale (pour les photos autour de f/8). Après pour ceux qui font des portraits volés, là il vaut mieux avoir un AF rapide je suis d’accord, et surtout la reconnaissance des visages.

      Mais tout ça c’est presque du superflu, un appareil argentique avec l’hyperfocale et c’est réglé 😉

    • @David
      un type qu’il fasse des photos avec son portable ou avec un appareil photo se remarque de la même manière, il y a une attitude qui ne trompe personne.
      Mais il est certain que certaines optiques sont plus visibles, le 50 1.4 n’est rien par rapport à un 24-70 2.8.
      Le par-soleil peu dans certains cas accentuer la visibilité d’une optique qui devient plus grosse, plus imposante. Il faut alors savoir retirer son par-soleil.

  12. Oui Pyrros, très drôle la cagoule 😉 et justement pour le préjudice on en sait rien! La toile est très vaste et il y a tellement de malade derrière leurs écran
    Une fois en exemple une amie à découvert sa photo sur un compte facebook qui ne lui appartient pas ! Qu’est ce que tu dit de ça ?

    • @Celine
      A quoi servait la photo, simple photo comme certains les collectionnent, ou photo de profil. Ce n’est pas la meme chose, dans un cas ce n’est pas grave si ta copine n’est pas dans une situation qui lui porte atteinte. Dans le second c’est une usurpation d’identité…

  13. Dans les deux c’est une usurpation d’identité d’après moi et c’est grave aussi, car on s’est pas comment serai les sujet de discutions , les photos partagés … J’imagine le pire franchement

  14. Juste une petite précision, car je lis un argument qui ne fait pas sens :
    la différence entre un reportage TV où on apparait non flouté et la publication d’une photo sur un site de photos « de rue » (je précise car c’est important) ?
    Elle est simple et elle s’appelle l’actualité : le droit à l’image s’efface devant le droit à l’information (pour peu évidemment qu’il n’y ait pas d’atteinte à la vie privée, pas d’atteinte à la dignité et pas de préjudice pour la/les personnes représentées)

    #my2cents

    • J’ai lu sur le site de Joelle Verbrugge que « le droit d’expression artistique prime sur le droite à l’image » (tant que l’image de la… blabla), ça joue aussi ^^

      Mais j’admets que c’est très compliqué tout ça ^^

    • Yes, mais sauf erreur elle parlait de tirages d’art pour l’expression artistique vs droit à l’image… (à vérifier quand même, j’en mettrais pas non plus ma main à couper)
      Pour exagérer le trait, tu ne pourras pas invoquer cela si tu fais tirer des cartes postales sans demander l’autorisation de la personne concernée.
      Attention également pour les concours, en général il y a une clause demande aux photographes d’avoir les autorisations « qui ont des couettes ». D’où l’intérêt (pas l’obligation bien sûr) de prendre contact avec la personne photographiée si on sent qu’on va utiliser cette photo pour une raison particulière 😉

    • Oui je suis d’accord, dès qu’il y a une utilisation commerciale derrière, le problème n’est plus le même: et heureusement ! Je n’aimerai pas non plus que quelque se fasse de l’argent avec mon image, mais ce n’était pas le propos ici.

      D’accord aussi pour les concours, et je me suis souvent demander si les organisateurs vérifiaient les autorisations: je pense que non, et que c’est par contre un moyen de se désolidariser du photographe en cas de litige ^^

    • @Thomas
      En participant à un concours de photo, le photographe accepte le règlement donc l’organisateur peut se retourner contre le photographe en cas de litige

    • Ceci dit, s’il y a un journaliste qui prend l’antenne devant un lieu public, les gens qui passent derrière lui peuvent ne rien à voir avec l’actualité et dans ce cas là, pourquoi ne pourraient-ils pas se plaindre de ne pas être flouté ?

  15. Au sens de l’actualité ?
    Difficile de faire une réponse générique puisque ca va dépendre de ce qu’il y a autour.
    Mais à première vue, si je prends l’exemple de Thomas et de son site, on n’est moyennement dans le cas d’un site d’information sur l’actualité vs ton site où tu présentes des événements plus ou moins locaux de Toulouse (concerts, rando-rollers, … )

  16. Bonjour,
    Comme le dit Sébastien je parlais de tirages d’art.. mais pas que..
    Ca vaut aussi pour toutes les situations où la photo est utilisée dans le cadre de la liberté d’expression artistique du photographe. Et l’arrêt important qui avait été rendu en la matière concernait d’ailleurs un livre publié par F-M Banier (voir sur mon blog, l’article qui s’appelle « La jurisprudence ne perd pas la tête« .

    La difficulté sera de tracer la frontière entre liberté d’expression artistique et utilisation commerciale. Je tente de proposer un « critère » dans mon livre (et dans les conférences que je donne), mais tout en précisant qu’il n’est pas toujours facile à mettre en oeuvre.

    Pour ceux que cela intéresse, je serai à nouveau au Salon de la photo en novembre pour 2 conférences par jour, avec 1 par jour sur le droit à l’image. Et en attendant vous pouvez vous informer sur le blog ou dans le bouquin.

    Mais il est vrai que la difficulté de la matière réside surtout dans le rapport à l’autre. Ne pas croiser le regard est une « solution », mais humainement elle me déplaît un peu. On ne « vole » pas de photo en réalité, on a le droit d’en prendre.

    Joëlle

    • .. et précision pour le 1er paragraphe : pour autant bien sûr que la diffusion de l’image ne soit pas contraire à la dignité humaine OU ne cause pas au sujet « des conséquences d’une particulière gravité ».
      Ce sont toutes ces notions que j’ai essayé de systématiser dans le bouquin, en proposant même à la fin une petite méthodologie pour se poser les questions dans le bon ordre, une fois que tous les aspects théoriques étaient exposés…

    • @Joëlle Verbrugge
      Merci de venir éclairer nos lanternes 😉

      Pour détecter les possibles « conséquences d’une particulière gravité » il faut donc prendre le temps de parler avec le sujet photographié.

    • Merci beaucoup Joëlle pour ces précisions ! Imaginez pour nous qui ne sommes pas du métier à quel point c’est difficile de s’y retrouver ^^

      Je prend note pour le salon de la photo, j’irai et je viendrai assister à votre conférence ! J’en profite pour conseiller les lecteurs de Pyrros à aller voir le blog de Joëlle qui est une source d’informations très importante 🙂

  17. Je suis d’accord sur la façon de prendre les photos de rues : ne pas regarder dans les yeux avant et après la photos.

    La loi effectivement, je fais avec mais la seule chose importante à mes yeux c’est la personne que je désire photographier. Le respect.

    Il y a également une façon de prendre des photos, c’est plus long, c’est de demander son accord à la personne et de mettre en avant pourquoi pas (je suis sincère quand je fais ça sinon à quoi bon) le fait de mettre en valeur son magasin (Afrique du nord par exemple) et de regarder la photo ensemble après. Il y a un vrai contact et j’adore…..

    Par contre si je fais une photo et que je me rends compte après que la personne sur la photo fait la gueule, j’efface la photo.

  18. Sympa cette discussion sur la photo instantanée.
    on peut se souvenir d’une règle simple valable dans de nombreuses cultures :
    Ne pas faire aux autres ce qu’on aimerait pas qu’on vous fasse.
    Cela signifie surtout ne pas mettre les gens en porte à faux par rapport à leur culture leur sensibilité, ne pas leur nier leur rôle dans l’image donc ce fait définitif qu’ils en deviennent, d’un point de vue créatif, co-auteurs d’une certaine manière.

    Sinon sur le plan technique pour aller dans le sens de l’auteur du billet,la discrétion pour créer les conditions d’une scène naturelle, le reflex est le dernier appareil à conseiller ( le bruit ) un télémétrique ou un numérique à obturateur électronique ou central comme le X100 et une optique plutôt grand angle pour viser ailleurs le temps que la vraie scène se forme dans le viseur .

    • @cocagne
      Meme si on comprend l’idée de ta pensée, attention à la notion de co-auteur d’une photo.
      Sur mon boitier j’ai un mode silencieux très efficace, c’est plus la taille qui ne permet pas de toujours rester invisible

  19. Comme dit Pyrros je comprend ce que tu veux dire mais le droit d’auteur est dissocié du droit d’image, il ne faut pas confondre les deux. Une personnes présente sur une photo, à moins que ce ne soit un autoportrait, n’aura jamais de droit d’auteur dessus.

    Pour ce qui est du bruit des appareils, c’est clair que celui du X100s par exemple n’a rien à voir avec celui d’un reflex. Certains ont un mode silencieux mais personnellement celui de mon D300s est totalement inutile ^^

  20. Bien sur j’évite de placer ce genre de discussion sur le plan du droit , maitre Joëlle est la pour ça.
    l’exemple de la photo en entreprise me vient a l’esprit parce que d’une certaine manière il y des parallèles avec la photo de rue, d’un point de vue relationnel j’essaie d’obtenir l’accord des personnes qui seront dans mon cadre, bien sur d’un point de vue hiérarchique l’accord est du ressort de l’entreprise qui m’acceuille mais compte tenu des pressions probables je préfère une action en connivence.
    Pourtant je cherche le naturel mais celui la revient assez vite dès que ma présence est oubliée, d’autant que je déclenche beaucoup, sans viser ce qui m’intéresse en fait, pour banaliser l’acte.
    De toute manière le naturel ne sera jamais de la qualité de la photo de rue par exemple il est certain que à cause de ma présence casques et chemises sont de rigueur . Les autres photos ne pouvant être livrées. Mais elles font de bonnes archives, pour plus tard ..

    La notion de co-auteur est plus un concept philosophique voire d’art participatif qu’il faut je l’accorde manipuler ave la plus grande prudence sous peine des pires emmerdements.

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