La Toussaint au cimetière de Terre Cabade

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Pour la Toussaint, de nombreuses familles viennent fleurir les tombes de leurs proches dans les cimetières. À Toulouse on n’échappe pas à la règle et le cimetière le plus grand de Toulouse accueille de nombreuses visites.

Depuis 3 semaines le cimetière sur lequel donnent mes fenêtres accueille de plus en plus de visiteurs. Habituellement si calme le quartier de Jolimont connait une effervescence grandissante.

Les garages et commerces qui sont fermés tout au long de l’année sont ouverts pour quelques jours et proposent à la vente de nombreuses variétés de Chrysanthèmes. Les employés municipaux passent tous les jours ramasser les feuilles que laissent les arbres. Le reste du temps le passage des cantonniers est plus discret, certains diront plus rares.

Un couple va fleurir la sépulture d'un proche au cimetière de Terre Cabade
Un couple va fleurir la sépulture d’un proche au cimetière de Terre Cabade

A Toulouse un cimetière plein de vie

De mes fenêtres on voit que le cimetière est plein de vie en cette période. C’est particulièrement le cas l’après midi quand le soleil arrive à fendre les nuages. Les visiteurs du cimetière sont obligés de se garer dans les petites rues étroites qui mènent à l’un des 2 cimetières de Jolimont. Les transports en commun ne sont pas suffisamment cadencés pour permettre à tous de venir en Bus depuis le métro.

Des voitures, sortent parfois une personne seule ou toute une famille. Des coffres des voitures sont parfois extraits d’imposants pots de fleurs, parfois des pots de fleurs plus modestes. Certains apportent aussi de quoi nettoyer le caveau qu’ils vont visiter.

Certains visiteurs sont organisés ils ont une brouette ou une petite charrette pour transporter les fleurs. D’autres viennent les mains vides, mais trouvent des Chrysanthèmes à vendre aux nombreuses entrées du cimetière.

Armée d'une charrette un couple passe la porte principale du cimetière de Terre Cabade
Armé d’une charrette un couple passe la porte principale du cimetière de Terre Cabade
Une dame âgée porte un pot de fleur et de quoi réfraichir la sépulture d'un proche
Une dame âgée porte un pot de fleur et de quoi rafraichir la sépulture d’un proche

Un cimetière plein de couleur dans le quartier de Jolimont

À l’approche de la Toussaint les commerces de Chrysanthèmes s’organisent. À chaque entrée du cimetière des pots de fleurs sont disposés pour être vendus. Les prix varient d’un vendeur à un autre. Cela dépend de l’origine des pots, de la variété, de la taille du pot, du lieu de production, etc. Les prix s’étendent de 8 € à 25 €. L’étroit chemin de Callibens qui traverse le cimetière attire de nombreux vendeurs.

Peu à peu à l’approche de la Toussaint, les tombes se colorent, ici du jaune, là-bas du rouge, du mauve ou de l’orange. Les pompons de la fleur symbole de la Toussaint envahissent un espace souvent oublié.

Un stand de fleur est installé sur le petit parking du cimetière
Un stand de fleur est installé sur le petit parking du cimetière
A l'un des nombreux point de vente de Chrysanthèmes les couleurs explosent
À l’un des nombreux points de vente de Chrysanthèmes les couleurs explosent

En temps normal le cimetière de Jolimont est calme. Les visiteurs sont plutôt rares. Il y a parfois des cortèges funèbres qui passent. Parfois il est possible d’entendre le maçon qui vient ouvrir ou fermer une tombe. Souvent on entend les jardiniers et ceux chargés d’entretenir certaines tombes. Enfin parfois certains viennent pour rendre les hommages militaires à l’un des monuments aux morts qui se trouvent dans les cimetières.

Dans le brouillard matinal un employé municipale nétoie les abords du cimetière
Dans le brouillard matinal un employé municipal nettoie les abords du cimetière

Chaque année des visiteurs nombreux dans les cimetières

Parmi les personnes venues déposer des fleurs, certains n’ont pas de difficulté pour porter les pots jusque sur les tombes de leurs proches. D’autres semblent faire pénitence en se rendant au cimetière.

Alors que je cherche un angle de prise de vue, je remarque une personne avec un pot qui semble énorme et qui marche difficilement avec sa canne. Je ne peux m’empêcher de lui proposer un coup de main, mais elle refuse poliment. Elle pose son pot de fleurs sur le trottoir pour souffler et engage la conversation.

Un couple va fleurir la sépulture d'un proche au cimetière de Terre Cabade
Un couple va fleurir la sépulture d’un proche au cimetière de Terre Cabade
Une dame âgée accompagnée par son fils portent des fleur sur la tombe d'un proche
Une dame âgée accompagnée de son fils porte des fleurs sur la tombe d’un proche

Elle m’explique qu’elle vient voir un membre de sa famille. Elle m’explique aussi qu’avant il y avait des enfants du quartier qui venaient donner un coup de main à porter les pots de fleurs, les arrosoirs. Mais aujourd’hui il n’y a plus personne pour aider ceux qui sont en difficulté. Il y a soi-disant une navette et des vélos électriques qui circulent, mais ils sont absents au moment où nous discutons. Elle ne se plaint pas, elle ne souhaite pas être aidée, pour elle c’est une forme d’hommage. Elle ramasse son pot de fleurs et repart dans le brouillard de l’entrée du cimetière.

Un homme seul longe les anciennes écurie du cimetière pour aller déposer des fleurs sur une sépulture
Un homme seul longe les anciennes écuries du cimetière pour aller déposer des fleurs sur une sépulture
A l'entrée du cimetière les règles sont simples, "Interdiction de prendre des photos"
À l’entrée du cimetière les règles sont simples, “Interdiction de prendre des photos”

Malgré toutes ces visites, certaines tombes n’ont pas de fleur. Les dates que l’on peut lire, parfois déchiffrer, montrent que certains caveaux sont présents depuis de très nombreuses années. On sait que la tombe la plus ancienne date de 1840. Il n’y a probablement plus personne pour venir fleurir ces sépultures à la Toussaint. À moins que les familles fassent le choix de venir à une autre période.

Dans quelques jours le quartier de Jolimont retrouvera son calme habituel. Il ne restera que des pots de chrysanthèmes pour montrer que les vivants rendent parfois visitent aux morts avant que les agents d’entretien du cimetière ne procèdent au retrait des pots de Chrysanthèmes fanés.

4 COMMENTAIRES

  1. Ce n’est pas évident ce type de reportage, il faut trouver le ton juste. Tu as bien su jouer avec le brouillard pour donner plus de force à tes photos. L’idée de prendre les photos de dos est bien vues. J’aime moins la profusion de fleurs mais c’est la tradition de la Toussaint.

    • @sylolive
      En quittant la maison je voulais documenter la Toussaint. Les fleurs sont présentes mais c’est en bien plus faible quantité que par le passé.
      Trouver le ton juste n’est jamais simple et surtout réussir à faire les photos qui montrent sans montrer

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