Les LGBTQI ont défilé ce 10 juin dans les rues de Toulouse. Sous un soleil écrasant se sont retrouvés les Lesbiennes, Gays, Bisexuel·le·s, Trans, Queers, Intersexué·e·s du Sud Ouest lors de la Pride.
À 14 h sur la place du Capitole la foule se fait de plus en plus dense. Sur une scène des personnes parlent des situations des LGBTQI à Toulouse, en France ou dans le Monde. Un flashmob invite les participants à la Pride à danser au pied du Capitole.
Rapidement le cortège prend forme. Derrière le drapeau Arc en Ciel se regroupent tous les participants à la Pride, la Marche des Fiertés LGBTQI. Le cortège est coloré. Mais certains et certaines n’hésitent pas à rappeler que ce n’est pas un Carnaval. C’est une marche militante une marche de visibilité et de revendications de la communauté LGBTQI (Lesbienne, Gay, Bi, Trans, Queer et Intersexes)
35’000 personnes pour la Marche des Fiertés de Toulouse
Rapidement, la rue se remplie de gens qui dansent et applaudissent. Certains sont réunis autour d’un immense tifo qu’ils secouent avec vigueur. Dans la rue Alsace-Lorraine attendent des chars qui vont animer le cortège.
Sur les trottoirs, les toulousains, le plus souvent amusés, assistent à ce défilé. Dans le cortège, certains distribuent des tracts, d’autres offrent des sucettes ou des préservatifs. Les chars crachent la musique et tout le monde danse. Régulièrement des confettis sont projetés depuis les chars. Parfois, c’est de la mousse qui forme une sorte de neige.
Il faut intensifier la lutte contre l’homophobie
L’homophobie est repartie à la hausse ces dernières années. Sous une tente du Capitole, un bénévole explique que le Mariage pour Tous et les manifestations (Manif Pour Tous) qui en ont découlé, ont débridé certaines idées, laissant la place à une homophobie plus visible.
Il explique aussi que les LGBTQI sont victimes de discrimination dans le monde du travail. Dans les familles, ce n’est pas toujours simple. L’acceptation de l’homosexualité d’un enfant ou d’un proche ne se passe pas toujours de la meilleure des manières.
Dans le Monde, de nombreux pays continuent de sanctionner les LGBTQI. Actuellement, la Tchétchénie enferme les homosexuels dans des camps et propose aux familles de les tuer. Mais ailleurs, l’homosexualité est passible de prison et autres sanctions dégradantes.
Pas de Photos SVP
Si dans l’ensemble les participants se laissent photographier, quelques personnes ont refusé de se faire prendre en photo. L’une d’elle, tout juste 20 ans, m’explique que c’est pour se protéger. Son entourage ne sait pas et elle redoute la réaction de sa famille.
Elle m’explique qu’elle hésite fortement à faire connaitre son homosexualité à ses parents notamment. Ils sont plutôt ouverts d’esprits. Mais elle a trop vu d’ami subir les foudres familiales quand leur entourage a découvert leur homosexualité.
Une Pride sous très haute sécurité
La police et les agents de sécurité sont nombreux pour cette Marche des Fiertés LGBTQI. Ils encadrent les chars et le cortège. Il avait été question au printemps de faire un village et d’organiser la Pride dans un village sous haute surveillance. Mais cela aurait nui à l’objectif de donner de la visibilité à cette Marche Militante.
Un bénévole explique que la Pride pourrait être une cible symbolique, alors tout le monde est vigilant. Mais cela ne nuit pas à la fête.