Thomas Pesquet a photographié Toulouse

Thomas Pesquet publie de nombreuses photos réalisées depuis la Station Spatiale Internationale. De nombreuses villes ont été photographiées mais Toulouse semblait avoir été oubliée. En fouillant le web j'ai découvert des photos de la ville Rose réalisée depuis ISS. Jusqu'à présent elles n'ont pas été publiées par l'Astronaute français qui a étudié à Toulouse.

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Depuis qu’il est parti dans l’Espace, l’Astronaute Thomas Pesquet propose de nombreuses photos prises depuis l’ISS. Tous les jours, il alimente les réseaux sociaux de photos prises depuis l’espace.

Parfois ce sont des lieux connus, parfois moins connus. Il propose aussi régulièrement des photos de Grandes Agglomérations et notamment des Grandes Villes Françaises. L’occasion pour ses abonnés de voyager avec lui à travers son regard et ses photos.

Toulouse le 22-2-2017 photographiée depuis ISS (Photo : Thomas Pesquet sous réserve)
Toulouse le 22-2-2017 photographiée depuis ISS (Photo : Thomas Pesquet sous réserve)

Les toulousains attendent la photo de l’astronaute français

À Toulouse on attendait avec impatience que Thomas Pesquet diffuse des photos de la Ville Rose vue depuis la Station Spatiale Internationale.

Certains toulousains n’ont d’ailleurs pas hésité à interpeller l’astronaute de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) à ce sujet. Jusqu’à présent les toulousains sont condamnés à attendre en profitant des nombreuses autres photos publiées depuis l’ISS.

Surtout cette année Toulouse préside la Communauté des Villes Ariane (CVA). Pour l’occasion Toulouse aura un peu plus la tête dans les étoiles. La CVA est une association qui regroupe des villes européennes et des entreprises industrielles impliquées dans le transport spatial européen.

La ville de Toulouse a déjà été photographiée depuis l’ISS on note par exemple cette photo réalisée lors de la mission 26 le 11 février 2011

Pourtant, Thomas Pesquet a déjà photographié Toulouse à plusieurs reprises. Les photos ont même été publiées, mais pas sur les réseaux sociaux. Pour les trouver il faut savoir où les chercher et avoir un peu de chance.

NB : Les photos présentées ont été retouchées pour faciliter la lecture à l’écran. Une rotation a été appliquée à certaines photos. Elles sont mises à disposition par la NASA dans un but éducatif ou de recherche.

La NASA diffuse les photos des astronautes

La NASA (National Aeronautics and Space Administration, en français l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace) diffuse les photos prises depuis l’ISS sur le site : Gateway to Astronaut Photography of Earth.

Il suffit d’aller les chercher. Malheureusement elles ne sont pas toutes localisées sur une carte. Les EXIFs des photos sont limités. Les données IPTC ne sont que très rarement complétées.

Thomas Pesquet explique comment il réalise les photos depuis l’ISS

Au moment des prises de vue la Station Spatiale n’est pas forcément au-dessus de l’endroit qui est photographié. Il faut donc mener un long travail d’enquête pour trouver une photo d’un lieu exact. C’est ici qu’intervient la chance.

Un coup de chance pour trouver ces photos de Toulouse

Trouver ces photos n’est pas simple. Il faut pouvoir situer ces photos sur une carte et la quantité de photos réalisées par les astronautes présents sur l’ISS n’est pas négligeable. On compte 12’123 photos réalisées par les astronautes sur la seule zone allant du sud de Clermont-Ferrand au Nord de Barcelone et de l’Est de Bilbao à l’Ouest de Monaco depuis l’arrivée du Spationaute Français.

Je regarde parfois ces photos notamment pour observer les formations nuageuses. Et je suis tombé sur une photo dont les traits m’étaient familiers. Une photo qui ressemble étrangement à la vision que l’on peut avoir de la plaine toulousaine.

En visitant le site de la NASA j’ai reconnu l’ile du Ramier de Toulouse sur laquelle on peut voir le Stadium de Toulouse. On distingue aussi très clairement l’hippodrome et les pistes de Toulouse-Blagnac.

Il est possible d’apercevoir le Grand Rond dans le centre-ville, le Stade Ernest Wallon ou le lac de la Ramée. On devine aussi la gare Matabiau, la piste de l’aérodrome de Lasbordes, le Zénith ou le passage du Canal du Midi.

Si on distingue très clairement les ponts sur la Garonne ou les allées Jean Jaurès. Voir la place du Capitole nécessite de zoomer dans l’image.

L'aéroport de Toulouse Blagnac photographié depuis l'ISS (Photo : Thomas Pesquet sous réserve)
L’aéroport de Toulouse Blagnac photographié depuis l’ISS (Photo : Thomas Pesquet sous réserve)

La NASA localise les photos manuellement. C’est une tache fastidieuse qui consiste à identifier l’endroit photographié. C’est pourquoi il est difficile de trouver ces photo qui pour le moment ne sont pas encore classées. Avec les données temporelles enregistrées dans les métadonnées de la photo, il est possible de savoir à peu près l’endroit qui a été photographié.

Ce que l’on sait de ces photos

Les 23 photos contiennent des métadonnées enregistrées par le boitier. On sait qu’elles ont été prise le 22/02/2017 entre 09:26:50 et 09:27:46 GMT. Sachant que la vitesse orbitale de l’ISS est de 7,66 km/s on peut donc déduire que durant les prises de vue le photographe a parcouru 429 km.

On sait aussi que le 22/02/2017 durant les prises de vue la Station Spatiale Internationale était à 402 km de la Terre.

Les photos ont été réalisées avec un Nikon D4 associé à un objectif Nikkor 800.0 mm f/5.6. Toutefois, les EXIFs affichent une longueur focale de 1150,0 mm ce qui permet de déduire qu’un entendeur (x1.4) a été utilisé. L’ensemble pèse un peu plus de 6 kg sur terre, mais la manipulation est plus simple en apesanteur.

Les réglages de l’appareil photo sont 1/2000 s ; f/8 ; ISO 500 en priorité vitesse. La vitesse d’obturation est élevée pour figer autant que possible le paysage qui défile. L’ouverture de f/8 est l’ouverture minimale du couple Nikkor 800.0 mm f/5.6 + extender 1.4.

On apprend aussi que la première photo de cette série a été réalisée alors que la station passait au Sud de Perpignan après avoir survolé l’Espagne. La dernière a été réalisée alors que la station passait au Sud de Briançon juste avant de passer au-dessus de l’Italie. La station se déplaçait donc de Sud Ouest à Nord Est.

Parmi ces photos l’auteur ne manque de photographier l’aéroport de Toulouse Blagnac et les usines d’Airbus. Avant de se préparer pour aller sur l’ISS Thomas Pesquet était pilote chez Air-France.

ISS véritable station photo dans l’espace

À bord de la Station Spatiale Internationale le matériel photo ne manque pas. La plupart du matériel est de la marque Nikon.

Thomas Pesquet présente une partie du matériel photographique qui se trouve à bord de la station spatiale internationale

Si les Nikon D4 sont très utilisés il y a aussi des Nikon D800. A bord on trouve toute une panoplie d’objectif pour répondre aux nombreuses situations rencontrées sur l’ISS.

Outre le Nikkor 800 mm, un sigma 50-500 est aussi très utilisé tout comme le Nikkor 400 mm pour les photos de nuit. Mais il y a aussi à bord des 8 mm fisheye et des grands angles.

C’est depuis la Cupola que sont réalisées la plupart des photos de la Terre. Nul doute que l’astronaute français passe de longue heure dans ce module pour y réaliser ses nombreuses photos.

Donald Pettit, membre de la mission 30-31 (2011-2012), explique qu’il faut se méfier des reflets des vitres de la Cupola.

La nuit le moindre écran ou la moindre lumière peut venir gâcher une photo. Même la lumière de la cabine des toilettes peut perturber les prises de vue. Il avait alors appris à ses coéquipiers à ne pas y utiliser la lumière lorsqu’il réalisait des photos nocturne de la Terre. Parfois il masquait même les hublots avec des chiffons ou du papier et collait l’objectif à la vitre.

La Cupola est un module Italien qui offre aux habitants de l’ISS une vie panoramique.

Outre l’observation de la Terre elle permet de commander le Canadarm (bras robotisé) et de contrôler les arrimages des différents vaisseaux ravitailleurs.

Elle mesure 2 mètres de diamètre et est constituée de 6 hublots remplaçables en verre de qualité optique. Des volets permettent de protéger les hublots des impacts de micro météorites.

La Salle de Sport de l’ISS fait face à la Cupola, de quoi donner envie de faire du sport chaque jour.

Depuis l’Espace, la nuit Toulouse brille

En préparant ce billet, j’ai découvert que Toulouse a été photographiée de nuit durant la mission 50. C’est l’utilisateur de FlickR, Riccardo Rossi qui a publié sur son compte une photo nocturne de Toulouse réalisée durant l’expédition 50.

Si Thomas Pesquet a photographié Toulouse il est possible de photographier le passage d’ISS depuis Toulouse

Pour réaliser cette photo, la focale est réduite par rapport aux photo réalisée la journée. C’est un Nikkor 400 mm qui ouvre à 2.8 qui est utilisé. Cela permet d’avoir plus de luminosité, mais le cadre est plus important. On distingue toutefois les principaux axes de Toulouse, notamment dans le centre-ville.

La vitesse d’obturation est faible, à 1/30 de seconde la netteté du sujet n’est pas parfaite. La sensibilité est à seulement 16000iso. Cela permet de ne pas faire apparaitre trop bruit, mais impose des réglages moins confortable.

L'agglomération Toulousaine photographiée de nuit depuis l'ISS (Photo : Thomas Pesquet sous réserve)
L’agglomération Toulousaine photographiée de nuit depuis l’ISS (Photo : Thomas Pesquet sous réserve)

Le 27 février ISS passe à la verticale de Toulouse

Le 27 février peu après 14 h, la Station Spatiale Internationale passe au-dessus de Toulouse. C’est le passage le plus proche de la Ville Rose. À ce moment, la Station est à 400 km du sol et à peine plus de 400 km de Toulouse.

La météo est bonne, ce qui permet à l’astronaute de l’ESA, ancien étudiant toulousain de photographier la Cité de la Violette dans de bonnes conditions. On distingue ainsi beaucoup mieux les endroits les plus connus de Toulouse. Cette fois on voit même la place du Capitole ou la Cité de l’Espace.

Thomas Pesquet photographie une nouvelle fois Toulouse, le 27 février 2017
Thomas Pesquet photographie une nouvelle fois Toulouse, le 27 février 2017

Thomas Pesquet ne manque pas de photographier une nouvelle fois l’aéroport de Toulouse Blagnac mais son regard est aussi capté par la piste de Francazal au Sud de Toulouse. L’occasion pour le pilote d’Air France d’agrandir sa collection de photos d’aéroports.

22 photos de la plaine toulousaine sont ainsi réalisées en 33 secondes, dans le même temps l’ISS a parcouru environ 237 km.

Il faudra attendre un peu avant que les photos ne soient localisées par la NASA. Mais est ce bien nécessaire ?  On reconnait parfaitement la ville de Toulouse.

Thomas Pesquet n’est peut être pas l’auteur des photos

Thomas Pesquet et le dixième astronaute français, c’est aussi le 552ème humain à partir dans l’Espace.

Il y a actuellement 6 astronautes dans la Station Spatiale Internationale. Thomas Pesquet est le seul astronaute français. Il a par le passé laissé entendre qu’il souhaitait photographier Toulouse.

Le 26 janvier 2017, il expliquait comment il faisait pour choisir ses cibles photographiques. Sur la carte publiée sur Facebook on peut distinguer un repère placé sur ce qui pourrait correspondre à Toulouse.

L’astronaute français Thomas Pesquet explique comment il se prépare pour réaliser ses photos.

L’ancien étudiant de Supaéro n’oublie pas Toulouse. Il attend juste le bon moment pour faire les photos. Les photos que j’ai trouvées ne sont pas parfaites, un voile nuageux est présent. On peut donc imaginer que Thomas Pesquet attend le bon moment pour faire des photos dans des conditions optimales avant de les publier.

Thomas Pesquet publie des photos de Toulouse

Le 4 mars Thomas Pesquet publie une photo de Toulouse. Il publie la photo sans tenter de replacer le Nord en haut de la photo, il reste à gauche. Il avoue à demi-mots que les « bons passages » sont rares. Les compteurs de Likes et de Partages s’affolent autant sur Facebook que sur Twitter. Les toulousains sont nombreux à voir ici une sorte de dédicace ou un clin d’œil à la cité de la Violette.

Le 6 Mars, c’est l’aéroport de Toulouse Blagnac qui est mis à l’honneur par l’astronaute français. Ici aussi la photo n’est pas redressée.

Pour faire une photo, il faut réunir de nombreux éléments. Il faut être disponible. Il faut aussi une météo clémente sans voile nuageux. C’était le cas le lundi 27 février 2017 et l’astronaute français à ainsi pu photographier Toulouse depuis l’ISS.

Thomas Pesquet doit revenir le 2 juin (suivant la météo) à bord du Soyouz MS-03. Il reste donc environ 3 mois avant la fin de sa mission dans l’espace. Il ne fait aucun doute que Thomas Pesquet arrivera d’ici là à faire des photos nocturnes de la Ville Rose.

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