Comment photographier les avions lors d’un meeting aérien

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Durant l’été se déroulent de nombreux meetings aériens, que ce soit le Bourget, La Ferté-Alais ou Airexpo pour ne citer que les plus grands, c’est l’occasion pour les photographes amateurs d’aéronautique de photographier les avions en vol ou au sol.

Avec un peu de technique et du matériel adéquat il est possible de réaliser des photos de qualité pour donner un peu de rêve aux personnes absentes lors des shows aériens.

Comment photographier les avions lors d'un meeting
Photographier les avions, utiliser la fumée pour rendre le cadrage dynamique.

Le matériel pour photographier les avions :

Pour obtenir des photos de qualité il faut prévoir un objectif avec une longue focale. Selon les avions présents,  un 70-200mm peut suffire mais pour les avions les plus petits il faudra prévoir une focale plus importante.

Bien qu’il soit possible d’utiliser une focale fixe, il est plus pratique lors d’un meeting de privilégier un zoom. Les démonstrations ne dépassent que rarement les 10 minutes, et il devient rapidement difficile de changer d’objectif en permanence.

L’ouverture de l’objectif n’est pas très importante,  les démonstrations se déroulant en plein jour,  la lumière ne devrait pas faire défaut lors de la prise des photos. De plus les démonstrations se déroulent dans le ciel une distance photographe sujet qui reste importante et qui empêche d’envisager gérer la profondeur de champ.

Il est possible de réaliser des photos avec un bridge voir un compact mais là aussi le zoom devra être puissant et surtout le boitier devra se montrer réactif  lors du déclenchement. Les avions selon les modèles peuvent atteindre des vitesses importantes et il serait dommage de rater LA photo parce que le boitier met un peu de temps entre le moment où on appuie sur le bouton et le moment où la photo est réalisée.

Douglas AD-4N Skyraider F-AZHK repli ses ailes pour moins prendre de place au sol ou sur un porte avion a Airexpo 2012
Bien placé, le photographe peut réaliser des clichés lorsque les avions se déplacent au sol

Choisir l’emplacement pour photographier les avions :

Lors d’un meeting aérien le spectacle se passe principalement dans le ciel. Fort de ce constat il devient possible de se placer n’importe où, tant que la vision n’est pas perturbée par un élément dans le ciel ou bouchant la vue.

Ainsi il faut éviter de se placer à proximité des bâtiments ou des « tentes », ainsi qu’à proximité des mats qui permettent de diffuser les commentaires.

Lorsque le meeting n’a pas lieu sur un aérodrome, comme pour les rencontres aéronautiques de Gimont, il faut aussi éviter de se tenir trop prêt des poteaux électriques et donc des fils électriques qui ne seront pas du plus bel effet.

Pour pouvoir prendre les avions lorsqu’ils se déplacent au sol, au moment du décollage ou de l’atterrissage,  il faudra se placer au plus prêt de ces zones. Hélas les places y sont chères et il vous faudra arriver suffisamment tôt pour avoir la vue imprenable. Sur certains meetings,  il est possible d’obtenir une « accréditation photos« . Il faut alors contacter l’organisateur du meeting avant le jour J.

Dans tous les cas, certaines zones seront interdites pour des raisons de sécurité, il ne faut en aucun cas les dépasser sous peine de mettre en péril le bon déroulement du meeting, ou pire au risque de prendre un avion sur le coin de la figure.

North American P-51D Mustang old crow
Passage à l’anglaise, idéal pour faire des photos

La technique pour photographier les avions :

Techniquement la photo d’avion n’est pas très difficile. Il faut juste faire attention à la vitesse d’obturation pour essayer de garder du mouvement lorsque l’avion est un avion à hélice(s).

Si la vitesse est trop importante l’hélice sera figée, trop faible l’avion risque d’être flou. Je vise personnellement une vitesse de 1/320. A cette vitesse, l’hélice est floue mais pas trop et l’appareil reste net.

Lors des décollages et des atterrissages,  je baisse ma vitesse afin de faire des filés en rendant les arrières plans flous suivant l’avion du regard. Cette technique génère de nombreux déchets et il faut que l’arrière plan soit adapté pour ce genre de technique.

Lorsque ce sont des avions à réaction, j’utilise une vitesse plus importante, la vitesse de déplacement de ces avions étant plus importante, mais comme pour les avions à hélice je tente des filés lors des phases de décollage et d’atterrissage.

En fonction du ciel, il convient de surexposer et de faire attention que la cellule d’exposition ne soit pas piégée par la clarté du ciel. Dans des conditions difficiles il peut aussi être possible de jouer avec les contres-jours.

Quand le matériel le permet, il est préférable de choisir ses réglages manuellement en réalisant la mesure d’exposition en mesure spot qui permet de se concentrer sur l’avion.

Airbus 380 F-WWDD dit Dédé, virage à gauche
Airbus A380, suivant la taille de l’avion une focale de 200mm peut suffire.

La sécurité lors de la prise de photos d’avions :

Nous l’avons vu précédemment, le placement autour des pistes de l’aérodrome n’est pas totalement libre. Mais pour que la fête reste belle,  il faut respecter quelques règles de sécurité.

Prévoir chapeau/casquette, lunettes de soleil, eau et crème solaire. Il faudra porter une attention toute particulière aux enfants. Les animaux ne doivent pas être laissés dans la voiture. Il est même préférable de ne pas les faire venir avec soi lors d’un meeting.

23 COMMENTAIRES

  1. Salut Pyrros, très belles photos et très bon descriptif. le mieux c’ est à main levée mais le monopode peut-il être de la partie (suivant l’emplacement, gradin ou dans la foule)
    Amicalement Thierry

    • C’est amusant Pyrros parce-que moi, je ne travaille presque exclusivement qu’au monopole pour mes clichés aéronautiques. Je cerne mal en quoi le déplacement non-linéaire d’un appareil puisse être encombrant. À mon sens c’est plus une question de goût.
      http://aeronautique.tazintosh.com

    • @Tazintosh
      Tout dépend de l’utilisation du monopod.
      Avec une rotule ouverte qui bouge dans tout les sens c’est possible de l’utiliser mais si l’on prend l’exemple d’une photo où l’appareil est à l’horizontale et une ou il faut avoir l’avoir à 45° il y a un déplacement du viseur qui peut vite rendre la réalisation des photos inconfortable.

  2. Je suis vraiment fasciné par ces photos cher Pyrros! Et en passant, nous te remercions pour le partage, pour ma part je vais garder précieusement tes conseils car je sais qu’ils me servirons un beau jour.

  3. Bonjour à tous,
    un autre conseil: lorsque les avions sont en vol, désactiver l’autofocus, ça évite que le boitier mouline et fasse manquer LA photo 😉

    • @Remi
      ca dépend de comment tu fonctionnes, perso je ne peux pas m’en passer car bien plus rapide et précis notamment pour les jets

    • En fait, j’utilise un 300mm avec un Full Frame pour les meetings aérien. J’ouvre souvent le diaphragme entre F/9 et F/11. Et je me suis rendu compte que la distance hyperfocale est dans le pire des cas aux environs de 35 mètres. Sachant que je ne suis jamais plus proche d’un avion en vol, je fais donc la mise au point à cette distance, puis je débraye l’autofocus. Ca m’évite de foirer la mise au point lorsque que l’avion n’est pas parfaitement dans le cadre.

    • @Callistta
      Je ne comprends pas que tu sois obligée de passer par Google pour trouver des réponses à tes questions alors qu’elles se trouvent ici 😉
      Quels avions vas-tu photographier ?

  4. Je commence le traitement de mes premières photos d’avions que j’ai réalisées au meeting Airexpo à coté de Toulouse, cet article m’a été d’une aide précieuse. Avec la météo ce ne fut pas toujours simple, mais grâce à tes conseils et à ceux des spotters présents j’ai pu réussir quelques photos sympas.

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